Ile de la mer Égée, longue de 15 km sur 10, d’une superficie de 40 km 2, la plus septentrionale de l’archipel des Sporades, au large des anciennes provinces d’Asie et de Carie en Asie Mineure, entre les îles de Samos et de Naxos. Jean, l’auteur de l’Apocalypse chrétienne, déclare s’y être trouvé « à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus » et y avoir reçu, le jour du Seigneur, la révélation contenue dans ce livre (Apocalypse 1.9 et suivants). D’où l’on a conclu que l’Apocalypse fut écrite dans l’île même ; d’après la tradition d’Eusèbe, Origène, Clément d’Alexandrie, Tertullien, etc., il y aurait été exilé par l’empereur Domitien vers l’an 95 et y aurait subi les travaux forcés pendant dix-huit mois, jusqu’à sa libération par Nerva, qui lui aurait permis d’aller reprendre son ministère à Éphèse (voir Apocalypse). Le message du Seigneur destiné aux sept églises d’Asie (Apocalypse 1.11 etc.) s’adressait en effet aux chrétiens du continent qui fermait vers l’est l’horizon lointain du voyant de Patmos. On montre dans l’île la « grotte de l’Apocalypse », de 3 m de haut et de 13 pas sur 4, où l’on prétend qu’il eut ses visions.
Patmos fut habitée dès une haute antiquité, comme en font foi des vestiges cyclopéens. Rome en fit un lieu de bannissement pour les plus vils malfaiteurs. Au XIe siècle le moine Christodule, de Nicée, y fonda le monastère de saint Jean, autour duquel se fixèrent plusieurs fois au cours des siècles des réfugiés chrétiens ; il existe encore, semblable à une forteresse, mais n’abrite plus de vie monastique ; sa bibliothèque, qui jadis eut une grande valeur, possède plus de deux cents manuscrits. La ville actuelle, de Patmos ou de Saint-Jean, compte environ 4 000 habitants. Parfois appelée Palmosa au Moyen âge, à cause de ses palmiers, l’île actuelle de Patmoest un rocher stérile, à peu près sans arbres ; d’origine volcanique, elle a un rivage à nombreuses indentations et un port abrité.
Numérisation : Yves Petrakian