Cette notion joue : un certain rôle dans la loi, les psaumes et les prophètes de l’Ancien Testament
C’est d’abord le verbe hébreu gâal. Chez les Israélites il existait un droit de rachat relatif à la terre et parfois à une proche parenté (Lévitique 25.25 et suivants, Jérémie 32.6 et suivants, Ruth 4.3 et suivants) ; voir Propriété. Dans les cas de meurtres involontaires, le « vengeur du sang » (voir article) est le gôël, signifiant : racheteur ; ce terme peut aussi désigner un défenseur ou rédempteur et s’appliquer à Dieu (Job 19.25 ; Psaumes 19.14 ; Proverbes 23.11). Des esclaves (voir ce mot) pouvaient aussi être rachetés (Lévitique 25.48 etc.), ainsi : que des personnes ou des objets précédemment offerts par un vœu (voir ce mot) à l’Éternel sous certaines conditions (Lévitique 27). En un sens général, l’Éternel a racheté son peuple de la servitude, de l’exil, etc. (Psaumes 74.2 ; Ésaïe 43.1 ; Ésaïe 52.3 etc.) ; ce peuple saint sera appelé « les rachetés de l’Éternel » (Ésaïe 62.12 ; Psaumes 107.2 etc.) ; c’est en ce sens que Dieu fait allusion à « la rédemption des siens » (Ésaïe 63.4).
La racine pâdâh, qui donne plus d’importance à l’idée de rançon, est surtout appliquée au rachat des premiers-nés (voir ce mot) ; cf. Exode 13.15 ; Exode 34.20 ; Nombres 3.46 et suivants, etc. Ce verbe est encore employé, comme le précédent, avec une portée générale ; nos versions le rendent alors par : délivrer, sauver, et non pas seulement par : racheter (Ésaïe 35.10 ; Jérémie 31.11 ; Zacharie 10.8 ; Psaumes 130.8), et il peut donc évoquer aussi une rédemption divine (Psaumes 130.7).
Dans le rituel sacerdotal (Exode 30.12 et suivant), le kôpher naphchâ est la « rançon pour la personne », destinée à racheter tout homme au-dessus de 20 ans pour le préserver des épidémies et le « consacrer à JHVH ».
Enfin le verbe qânâh, signifiant : acquérir, comporte occasionnellement la nuance d’une acquisition qui rachète (Néhémie 5.8 ; Ésaïe 11.11).
Ces coutumes et ces images de l’ancienne alliance ont en Israël préparé la voie au Rédempteur. Dans le Nouveau Testament, le grec agorazeïn signifie littéralement acheter plutôt que racheter, ce dernier sens plus précis étant plutôt exprimé par le verbe composé exagorazeïn ; en fait, la nuance n’est guère sensible chez les apôtres entre le premier terme (1 Corinthiens 6.20 ; 1 Corinthiens 7.23 ; 2 Pierre 2.1 ; Apocalypse 5.9 ; Apocalypse 14.3 et suivant) et le second (Galates 3.13 ; Galates 4.5). Le fait fondamental de la rédemption trouve en grec son expression adéquate dans les mots de la famille de lutron,signifiant : rançon, lutrôsis, luttâtes, lutrousthaï, dont l’étymologie remonte à lueïn, signifiant : délivrer. Voir Expiation, Rédemption.
Numérisation : Yves Petrakian