L’Éternel et ses œuvres en faveur des hommes droits
Les Psaumes 111 et 112 se composent tous deux de dix versets ; dans l’un et l’autre psaume les deux derniers versets (9 et 10) ont chacun trois stiches, tandis que tous les précédents n’en ont que deux. Les stiches, à leur tour, ne se composent, toujours dans les deux psaumes, que de trois mots hébreux et ils se suivent dans l’ordre alphabétique (voir Introduction aux Psaumes). À ces ressemblances extérieures correspond une relation étroite de pensée entre les deux cantiques, le premier célébrant les œuvres accomplies par l’Éternel envers les siens, le second parlant du bonheur dont jouissent sous sa protection ceux qui craignent l’Éternel. Comme la plupart des psaumes alphabétiques, ceux-ci se composent de brèves sentences destinées à être apprises par cœur. Quant à la date de la composition des deux cantiques, aucun indice ne la révèle, si ce n’est que l’exclamation Alléluia (Louez l’Éternel), qu’ils portent tous deux comme titre, n’apparaît guère que dans les psaumes postérieurs à la captivité.
Les œuvres du Seigneur que rappelle le Psaume 111, sans les classer dans un ordre logique ou historique, sont la délivrance de la servitude d’Égypte (verset 9), les miracles du désert (verset 5), la loi et l’alliance de l’Éternel (versets 7 et 8), la conquête de Canaan (verset 6).
La société des hommes droits désigne, semble-t-il, un cercle plus intime et moins officiel que l’assemblée publique de tout le peuple.
Elles font l’étude, proprement : elles sont l’objet des recherches.
Il a voulu que l’on se souvînt…, littéralement : Il a établi un mémorial de ses merveilles. Peut-être y a-t-il ici une, allusion aux fêtes religieuses destinées à perpétuer le souvenir des grandes délivrances dont Israël a été l’objet. Comparez Exode 12.14 : Vous ferez commémoration de ce jour (la Pâque), et vous le célébrerez comme une fête de l’Éternel. L’ancienne Église avait fait de ce psaume un cantique de sainte Cène.
Il a donné de la nourriture : allusion à la manière dont Dieu a pourvu à tous les besoins du peuple et l’a fait subsister dans le désert.
Il se souvient de son alliance, ainsi que le prouve précisément cette sollicitude de l’Éternel envers les siens.
La force de ses œuvres : la force cachée d’où procèdent ces œuvres. Elle s’est manifestée en ce que Dieu a dépossédé des nations, pour donner à son peuple tout le fruit de leur travail (Psaumes 105.44).
Ses œuvres sont vérité et justice : elles sont conformes à ses promesses, en même temps qu’aux principes éternels selon lesquels Dieu gouverne le monde.
Ses ordonnances sont sûres : elles n’ont rien de vacillant ni d’arbitraire. Un peuple peut sans crainte s’appuyer sur elles.
La rédemption : le rachat de l’esclavage d’Égypte, gage de la délivrance de toutes les servitudes.
Saint et redoutable est son nom : redoutable à quiconque méprise l’alliance de l’Éternel ou se met en travers de ses plans.
C’est ici la conclusion du psaume. Comment ne pas craindre un Dieu si puissant, si juste, si saint et redoutable ? Cette crainte, qui procède de la foi et produit l’obéissance, est le premier pas dans la voie de la sagesse. Il s’agit ici avant tout de la sagesse pratique, qui consiste à suivre dans la vie la seule voie véritablement bonne. Comparez Proverbes 1.7, note ; Proverbes 9.10 ; Job 28.28.
Elle donne (littéralement, elle est) une saine intelligence : c’est déjà être intelligent que de craindre l’Éternel.