Le Dieu d’Israël
Ce psaume sert de transition entre les Cantiques des Maaloth et les psaumes suivants, en ce qu’il développe l’invitation à louer l’Éternel contenue dans le Psaume 134. Il commence par la répéter (versets 1 à 4), puis il la motive, en rappelant la puissance souveraine de Dieu dans la création (versets 5 à 7), ses miracles en faveur de son peuple (versets 8 à 14), sa supériorité sur les dieux des païens (versets 15 à 18). La conclusion est une nouvelle exhortation à louer l’Éternel (versets 19 à 24). L’introduction et la première strophe comprennent ensemble sept versets, la strophe centrale, qui rappelle les œuvres de Dieu envers Israël, en comprend aussi sept ; la troisième strophe, avec la conclusion, de nouveau sept. Ce psaume fait de nombreux emprunts à d’autres psaumes ou à des livres plus anciens, notamment au Deutéronome. Toute la dernière partie (versets 15 à 21) reproduit un fragment du Psaume 115. Ce dernier emprunt, fait à un psaume composé lui-même après le retour de Babylone, désigne l’époque à laquelle il faut attribuer celui-ci. Israël est dans son pays, mais il y est, ainsi que l’indique le verset 14, dans un douloureux état de sujétion. La louange qui remplit le psaume n’en est que plus remarquable.
Invitation à louer l’Éternel (1-4)
Louez l’Éternel ! hébreu : Hallelou Jah (Alléluia), exclamation qui sert en quelque sorte de titre à toute une catégorie de psaumes. Voir Psaumes 106.1, note.
L’expression serviteurs de l’Éternel ne désigne plus seulement, comme dans le psaume précédent, les sacrificateurs et lévites ; elle s’applique au peuple fidèle tout entier, ainsi que l’indique la mention des parvis (verset 2), où tout Israélite avait le droit de pénétrer. Voir d’ailleurs versets 19 et 20.
Il est aimable. Ces mots, trop familiers pour être appliqués à l’Éternel lui-même, se rapportent, ici à son nom.
Son peuple particulier : parole tirée d’Exode 19.5 ; voir la note de ce passage.
Le Dieu des cieux et de la terre (5-7)
Car je sais… Israël, en la personne du psalmiste, parle de ce qu’il sait pour en avoir fait l’expérience (littéralement : Je sais, moi…). Son histoire, toute miraculeuse, est la démonstration de la souveraineté absolue de l’Éternel.
Tout ce qu’il veut… : développement de Psaumes 115.3.
De ses arsenaux : même expression que celle qui a été rendue par trésors, Job 38.22. Le terme hébreu désigne les lieux où l’on amasse des provisions.
Cette toute-puissance, dont il vient d’être parlé, Dieu l’a mise au service de son peuple.
Versets 8 et 9 — Ses miracles en Égypte
Il lança, littéralement : il envoya.
La conquête de Canaan (10-12)
Il donna… en héritage : expression empruntée à Deutéronome 4.38.
Les œuvres du passé sont le gage de celles de l’avenir (13-14)
L’Éternel fera droit… Tout ce verset 14 est une citation de Deutéronome 32.36. Il révèle quelle était la situation d’Israël, au moment où fut composé le psaume. Israël opprimé (après l’exil, ainsi que l’indiquent aussi certaines formes de langage du psaume) se demande si la promesse du Deutéronome ne va pas s’accomplir.
Il se repentira : sa colère fera place à la miséricorde, dès le moment où le peuple lui-même recourra humblement à cette miséricorde. Voir Jérémie 18.7, note.
Comment Israël, ayant un tel Dieu, resterait-il la proie de nations qui n’ont que des dieux morts ? C’est ici une reproduction abrégée de Psaumes 115.1-8.
Conclusion reproduisant, avec quelques variantes, Psaumes 115.9-11.
Béni soit de Sion… Comparez Psaumes 134.3.