Prière d’Israël pour son roi avant la bataille
Ce psaume nous transporte en temps de guerre. Le roi va quitter sa capitale ou est peut-être déjà en campagne. Le peuple prie pour lui. Dans l’introduction aux notes du Psaume 21, dont la donnée est la même, nous examinerons de plus près la situation historique à laquelle semblent se rapporter ces deux cantiques.
Le psaume 20 se divise en deux parties : la première contient la prière du peuple (versets 2 à 6) ; la seconde exprime l’assurance de l’exaucement (versets 7 à 10).
La prière (2-6)
Le peuple demande avant tout que le roi soit préservé de tout mal (versets 2 et 3), puis qu’il réussisse dans ses projets (versets 4 et 5). Une troisième strophe réunit ces deux requêtes, en les résumant (verset 6).
Le nom du Dieu de Jacob. Le nom de Dieu rappelle tout ce qu’il a révélé concernant son être intime (Exode 23.21 ; Exode 34.5-7), spécialement sa puissance et sa fidélité, qui nous permettent de nous confier à sa protection.
Le nom de Jacob alterne souvent avec celui d’Israël, comme son synonyme. Comparez Ésaïe 44.2. Il se peut cependant que le psalmiste pense ici aux détresses dont Jacob lui-même a été délivré et qu’il y ait dans cette parole comme un écho de Genèse 35.3 : Je ferai un autel au Dieu qui a été avec moi dans ma détresse.
De son sanctuaire. C’est du sanctuaire visible établi en Sion que le peuple se représente l’Éternel envoyant du secours à son oint, en quelque lieu qu’il se trouve. Ce même psaume mentionne au verset 7 le sanctuaire céleste comparez Psaumes 11.4.
Tes offrandes, tes holocaustes : allusion aux victimes que le roi immolait avant une bataille ou dans des temps d’épreuve (1 Samuel 13.9 ; 2 Samuel 24.18). Les holocaustes étaient accompagnés d’offrandes d’huile, de farine, d’encens, etc.
Qu’il accepte comme agréables, hébreu : qu’il accepte comme gras. La graisse de certaines parties des victimes était envisagée comme ayant une valeur spéciale ; elle devait être brûlée en l’honneur de l’Éternel, même dans les sacrifices qui n’avaient pas le caractère d’holocaustes (Lévitique 7.25).
La présence du mot Séla (jeu d’instruments , voir Psaumes 3.3, note), à la fin de ce verset, s’explique par la mention qui vient d’être faite des holocaustes. Le chant du psaume est interrompu et la musique continue seule, soit pour accompagner la célébration réelle d’un sacrifice, soit du moins pour rappeler les sentiments d’adoration que suppose cette célébration.
Lever l’étendard. On ignore en quoi consistaient les bannières ou étendards de guerre des Israélites. Il s’agit en tout cas ici d’un signe de victoire.
La certitude de la victoire est exprimée brièvement dans une première strophe (verset 7) et avec plus de développements dans une seconde (versets 8 et 9).
Maintenant je sais. La prière vient de monter à Dieu. Par la foi, le peuple s’empare à l’avance de l’exaucement. Il ne s’adresse plus au roi, pour lui présenter ses vœux, mais il parle de lui comme d’un vainqueur. Il n’est pas nécessaire de conclure du singulier : Je sais, que c’est une voix seule qui entonne cette partie du chant : le peuple parle ici collectivement.
Les éclatantes délivrances, hébreu : les hauts faits ou les actes de puissance accomplis par ta droite pour notre salut. Chaque armée a ses grands guerriers dont on célèbre les actes de valeur. Le héros d’Israël est l’Éternel. Cette pensée fraie la voie à la strophe suivante.
Israël ne devait pas avoir d’armée organisée à la façon des peuples païens (Deutéronome 17.16).
Nous nous levons. Ceux qui s’élèvent, pour rester debout, ce sont ceux qui n’ont ni chars, ni chevaux, ni rien de ce que l’homme admire en fait de force. Ceux qui plient, ce sont ceux qui ont tout cela, mais auxquels manque l’appui de l’Éternel. Comparez 1 Corinthiens 1.26-28.
Le psaume se termine par une invocation. Les Septante et plusieurs interprètes modernes traduisent : Éternel, délivre le roi ! Qu’il (l’Éternel) nous exauce au jour où…. Cette leçon fait l’effet d’une correction du texte primitif. D’après notre traduction, conforme au texte hébreu, le titre de Roi est appliqué ici à l’Éternel. Le peuple qui vient de prier pour son roi, se rappelle (et c’est ici pour lui un nouveau motif de confiance) que son vrai Roi est l’Éternel et qu’il ne manquera pas de défendre sa propre cause.