Le triomphe et les luttes de la foi
Ce psaume se divise en deux parties très distinctes. La première partie exprime une confiance bannissant toute crainte (versets 1 à 6) ; la seconde est la supplication d’un homme dans la détresse (versets 7 à 14). Cet ordre surprend ; on comprendrait mieux, semble-t-il, que l’accent du triomphe se fait entendre après celui de la supplication, comme résultat de la prière de la foi. Mais la vie réelle donne souvent raison au psalmiste. La foi sereine et joyeuse passe par un moment de crise, lorsqu’elle se trouve face à face avec le danger ; elle a besoin, pour rester victorieuse, de se retremper dans la prière.
L’assurance de la foi
Le psalmiste sait que la protection divine le met à l’abri de toute crainte (versets 1 à 3). Son seul désir est d’être toujours auprès de l’Éternel (versets 4 à 6). Ses sentiments de joyeuse sécurité s’expriment en des vers ou stiches d’une grande envergure, nettement divisés par une césure. Nous avons été obligés, le plus souvent, de consacrer à la seconde partie du vers une ligne distincte. Le premier stiche, par exemple, ne se termine que par ces mots : De qui aurais-je peur ?
Victoire certaine (1-6)
Le danger est pressenti mais il paraît être encore éloigné et le croyant, fort de ses expériences passées, ne craint rien.
Ma lumière. Comparez Psaumes 4.7 ; Psaumes 84.12 et la parole de Jésus, Jean 8.12.
Pour dévorer ma chair. Suivant une image familière à David, les désirs des méchants sont comparés à ceux des bêtes sauvages (Psaumes 10.9 ; Psaumes 22.13-17). Comparez Job 19.22, où Job reproche à ses amis de dévorer sa chair par leurs insinuations malveillantes.
Le palais de l’Éternel (4-6)
La chose que… Ce ne sont pas les ennemis qui préoccupent le psalmiste. La seule chose qu’il demande, c’est qu’il puisse habiter auprès de l’Éternel (Psaumes 15.1 ; Psaumes 23.6 ; Psaumes 26.8). C’est là la seule chose nécessaire que Jésus aussi nous invite à rechercher (Luc 10.42 ; Jean 6.29 ; Jean 15.4).
La beauté de l’Éternel. On pourrait traduire aussi : la bienveillance de l’Éternel, ou comme Psaumes 90.17 : le regard favorable. La maison de l’Éternel, avec le culte qui s’y célébrait, était pour le psalmiste une révélation de la miséricorde et de la sainteté divines. Le désir qu’il exprime ici fait penser à la joie qu’éprouva l’enfant Jésus à se trouver dans le temple (Luc 2.46).
Dans son asile, littéralement : dans un lieu couvert. Cette retraite secrète est en même temps un rocher inaccessible. Comparez Psaumes 91.1-2.
La supplication dans la détresse (7-14)
Le chant joyeux fait place à un cri d’appel. Le danger est devenu imminent (voir verset 12).
Ne m’abandonne pas… car… M’abandonner serait contraire à la nature même de l’Éternel ; si la plus inadmissible des suppositions, celle que mon père et ma mère pussent m’abandonner, venait à se réaliser, même alors l’Éternel me recueillerait, tant l’amour divin surpasse les plus fortes et les plus pures des affections humaines. Comparez Ésaïe 49.15 ; Ésaïe 63.16 ; Luc 11.11.
Enseigne-moi ta voie : pour échapper à l’ennemi.
Le sentier uni, littéralement : la voie droite ou aplanie. Comparez Psaumes 26.12.
Si je ne croyais pas… La phrase reste inachevée. La perspective entrevue est trop horrible, pour que la pensée s’y arrête. La prière se termine en une ferme résolution de croire malgré tout.