Les méchants confondus
Menacé par des complots iniques, le psalmiste commence par implorer le secours de Dieu (versets 2 à 3) ; puis il décrit les menées perfides de ses ennemis (versets 4 à 7) mais pour montrer comment, frappés soudain, au moment où ils s’apprêtent à frapper eux-mêmes, les méchants donnent à Dieu l’occasion de manifester sa justice (versets 8 à 11).
Le psaume est attribué à David, mais ne contient aucune indication spéciale qui permette de le rattacher à tel ou tel moment de la vie de ce roi. D’anciens interprètes juifs l’ont mis dans la bouche de Daniel, à l’occasion des intrigues des satrapes, jaloux de son influence. Le récit du livre de Daniel (chapitre 6) illustre en effet fort bien notre psaume, mais les affirmations du psalmiste sont l’expression d’une loi du gouvernement divin qui s’est accomplie souvent dans le cours de l’histoire.
La prière (2-3)
Contre l’ennemi. La suite montre qu’il s’agit ici d’une collectivité d’ennemis.
Les méchants qui complotent. Avant d’être une troupe bruyante, les méchants commencent par former des conciliabules.
Les complots criminels (4-7)
Ils aiguisent leurs langues : ils préparent leurs accusations calomnieuses. Comparez Daniel 6.1-13.
Pour tirer en cachette : image du chasseur à l’affût. La calomnie frappe la victime, sans que l’on sache d’où le trait est parti.
Ils n’ont point de crainte. La crainte de Dieu devrait les retenir, mais ils s’affermissent et s’endurcissent contre ce sentiment, en se persuadant que personne ne les voit (verset 6).
Son cœur est insondable : capable, par conséquent, de cacher ses projets ténébreux ; telle est du moins la pensée du méchant, qui oublie que Dieu sonde ce qu’il y a de plus insondable. Comparez Jérémie 17.9-10.
Une intervention divine (8-11)
Mais Dieu… Au moment où ils se félicitent d’avoir achevé leurs combinaisons dans le plus grand secret, les méchants sont frappés à l’improviste. Le psalmiste reproduit intentionnellement ici l’image déjà employée au verset 5, d’un trait atteignant soudain sa victime ; le coup inattendu que les ennemis préparaient dans l’ombre les surprend eux-mêmes et c’est ainsi que la menace de leur langue s’accomplit à leur égard (verset 9).
Ils bronchent, littéralement : ils les font broncher. Le sujet indéterminé désigné par ce ils, comprend sans doute tous les moyens dont, à un moment donné, Dieu se sert pour les faire tomber.
Tous hochent la tête : en signe de mépris. Voir Psaumes 22.8, note.
Ce sentiment est accompagné de l’impression de crainte qui se produit en présence d’une intervention manifeste de Dieu.
Le juste se réjouit. Telle est l’issue de la crise par laquelle a passé le juste. Sa joie et son titre de gloire (Psaumes 3.1) sont d’avoir Dieu pour défenseur et Sauveur.