Le règne du Dieu saint
L’Éternel, dont le règne s’approche, est saint et sera reconnu comme tel, quand toute la terre verra sa gloire et tremblera en sa présence (versets 1 à 3). Il est saint dans les lois qu’il a établies en Jacob et qui ont fait d’Israël son peuple (versets 4 et 5). Il est saint dans la personne des médiateurs et intercesseurs qu’il a donnés à ce peuple, saint dans les manifestations de sa justice comme dans celles de sa grâce (versets 6 à 9). Le refrain trois fois répété : Il est saint, rappelle la parole des séraphins dans la vision d’Ésaïe : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées (Ésaïe 6.2-3).
L’Éternel reconnu comme saint par tous les peuples (1-3)
Les peuples tremblent, sous l’impression de sa grandeur et dans l’attente de ses jugements, mais cette crainte les prépare à l’adoration et à la louange.
Lui, dont le trône est entre les chérubins. L’expression hébraïque, beaucoup plus concise que la traduction et ne comprenant que deux mots, revient fréquemment, comme apposition de l’Éternel (1 Samuel 4.4 ; Samuel 6.2, etc ; voir Psaumes 80.2, note). Les deux propositions les peuples tremblent…, la terre est ébranlée, sont ici comme des parenthèses indiquant le résultat immédiat de l’inauguration du règne de l’Éternel sur la terre.
L’Éternel est grand…, élevé… Il l’a toujours été, mais le moment est venu où son infinie grandeur devient manifeste à tous les yeux.
Il est saint… Sa grandeur n’est pas seulement celle de la puissance, c’est celle de la sainteté, qui ne tolère aucune ombre de mal.
L’Éternel s’est révélé comme Dieu saint par la loi qu’il a donnée à son peuple (4-5)
Ils loueront la force du Roi. Avec plusieurs traducteurs, nous avons suppléé à l’absence du verbe, en tête de cette phrase, en reproduisant le verbe de la phrase précédente. D’autres rattachent les mots : la force du Roi, à ce qui suit et traduisent : Toi qui aimes la justice, tu as fondé la force du roi sur le droit… Entre autres inconvénients, cette traduction a celui de mentionner ici un roi distinct, de l’Éternel lui-même, ce qui est contraire à l’idée générale du psaume.
C’est toi qui as fondé le droit… et la justice. L’Éternel l’a fait par les institutions qu’il a données à Israël et par lesquelles lui-même est devenu son roi.
Le marchepied de ses pieds : l’arche de l’alliance ; comparez 1 Chroniques 28.2 ; Psaumes 132.7.
L’Éternel s’est manifesté comme Dieu saint par les relations qu’il a soutenues avec son peuple, indépendamment de la loi dont il vient d’être parlé et spécialement par l’envoi qu’il lui a fait de sacrificateurs et d’intercesseurs. Cette strophe finale est du double plus longue que la précédente, dont elle est le développement.
Moïse, Aaron, Samuel… Le psalmiste voit dans ces trois hommes les représentants les plus éminents de tous ceux qui firent d’Israël un peuple de sacrificateurs et d’hommes de prière. Aussi les mots qui suivent : Ils invoquaient l’Éternel, ne s’appliquent-ils pas spécialement à Moïse, Aaron et Samuel, mais à la partie du peuple qui se laissa gagner par leur esprit. Le verset 7 parle de la génération qui sortit d’Égypte.
De la colonne de nuée : voir Exode 33.7 et suivants.
Ils gardaient ses témoignages. Malgré toutes ses infidélités, le peuple manifesta à plusieurs reprises la volonté de servir l’Éternel (Exode 19.8 ; 1 Samuel 7.6) ; il y eut d’ailleurs toujours une élite de fidèles.
Vengeur de leurs actions, ainsi que le montrent les châtiments dont Dieu frappa le peuple infidèle.
La montagne de sa sainteté : la montagne de Sion.