Verset à verset Double colonne
1 Et Salomon s’allia par mariage avec Pharaon, roi d’Égypte ; et il prit pour femme la fille de Pharaon, et il l’emmena dans la cité de David, jusqu’à ce qu’il eût achevé de bâtir sa maison et la maison de l’Éternel, ainsi que le mur d’enceinte de Jérusalem.Salomon s’allia… Il était probablement déjà marié lorsqu’il devint roi (1 Rois 2.24, note). Sa femme se nommait Naama et était d’origine ammonite (1 Rois 14.21 ; comparez 1 Rois 11.42). Une fois monté sur le trône, il voulut contracter une union plus appropriée à sa nouvelle position.
Roi d’Égypte. La loi n’interdisait formellement que les mariages avec les Cananéennes (Exode 34.16 ; Deutéronome 7.3). L’Égypte était alors le plus puissant royaume du monde. Ce Pharaon appartenait probablement à la vingt-et-unième dynastie, dont il fut le dernier roi. Cette princesse égyptienne devint la reine proprement dite (1 Rois 11.1-3). Comme aucune divinité égyptienne n’est mentionnée 1 Rois 11.5-7, il serait possible que cette reine eût adopté la religion israélite.
La cité de David : 1 Rois 2.10, note.
Jusqu’à ce que : voir 1 Rois 9.24.
Le mur d’enceinte de Jérusalem. Jusqu’à ce moment la cité de David avait seule été fortifiée (1 Rois 5.9).
Seulement… Dans ce tableau brillant des plus belles espérances, il y avait un point noir, le culte des hauts-lieux. La loi prescrivait que les sacrifices fussent offerts dans le Tabernacle (Deutéronome 12.5) ; mais elle autorisait le culte dans tous les lieux où l’Éternel s’était visiblement manifesté (Exode 20.24). Une fois établis dans le pays de Canaan, les Israélites s’étaient approprié les lieux de culte institués sur les hauteurs par les anciens habitants, surtout depuis que, par le fait de la séparation de l’arche d’avec le Tabernacle, il n’y avait plus de sanctuaire central proprement dit. Cette situation exposait le peuple au péril de retomber dans l’idolâtrie. Le vrai lieu de culte central prévu par Deutéronome 12.11 n’existait pas encore.
Malgré ce désordre, le cœur de Salomon était droit ; il est le seul homme de l’Ancien Testament dont il est dit qu’il aima l’Éternel. Comparez le nom de Jédidja, chéri de l’Éternel, qui lui est donné 2 Samuel 12.25.
Selon les ordonnances… : selon les ordonnances de Dieu observées et léguées par David. David est le type d’après lequel seront appréciés dans ce livre les rois de Juda (1 Rois 15.3, 1 Rois 15.11 ; 2 Rois 14.3 ; 2 Rois 16.2, etc.).
Seulement… David ne s’était jamais permis cette déviation de l’ordonnance légale.
Le fait ici raconté nous reporte aux premiers jours du règne de Salomon (voir 1 Rois 2.39). Plein d’amour pour Dieu et pour son peuple, le jeune roi sent sa faiblesse, il demande et obtient la sagesse dont il a besoin pour remplir sa tâche.
À Gabaon : à peu de distance au nord de Jérusalem, dans la tribu de Benjamin (voir Josué 9.3). C’est là qu’avaient été transportés le Tabernacle et l’autel des holocaustes (voir 1 Chroniques 16.39 ; 1 Chroniques 21.29). Gabaon était ainsi devenu le haut-lieu principal ; ce n’était pas même un haut-lieu dans le sens fâcheux du mot ; aussi l’Éternel agrée-t-il le sacrifice de Salomon.
Pour y sacrifier. D’après 2 Chroniques 1.2-3, les représentants du peuple étaient invités à cet acte solennel par lequel Salomon voulait inaugurer son règne et le consacrer à Dieu en implorant sa bénédiction.
Cet autel : l’autel des holocaustes fait au désert (2 Chroniques 1.5).
À ce moment important l’Éternel vient au-devant de Salomon qui le recherche de tout son cœur (Proverbes 8.17 ; Jacques 4.8).
En songe. Le songe n’est pas une vision comme celles par lesquelles Dieu se révélait aux prophètes ; c’est un rêve d’une vivacité extraordinaire ; Dieu peut aussi se servir de ce moyen (Job 33.14-15), comme il le fait même envers les rois païens (Pharaon, Nébucadnetsar). C’est là une forme inférieure de révélation.
Demande… comparez Psaumes 2.8.
Salomon fonde sa prière, non sur son propre mérite, mais sur la bienveillance que Dieu a témoignée à son père.
Il a marché en ta présence. Malgré ses chutes profondes, David n’a jamais abandonné l’Éternel. Or, dans l’Ancien Testament déjà , les hommes sont jugés d’après leur foi (Hébreux 11.6).
Conservé cette grande bienveillance… jusqu’au terme de sa vie et même au-delà , puisque tu lui as donné un fils…
Un tout jeune homme, littéralement : un jeune garçon. Salomon avait alors à peu près vingt ans.
Me conduire, en hébreu : aller et venir ; voir Nombres 27.17 ; 1 Samuel 18.13. Cette parole ne contredit pas celle de David 1 Rois 2.6-9 ; au contraire, car plus on est véritablement sage, plus on sent combien on manque encore de sagesse.
Ton peuple que tu as choisi. C’est ce qui augmente la responsabilité de Salomon.
Tant il est nombreux. Le peuple devait compter alors environ six millions d’âmes ; comparez 2 Samuel 24.9.
Attentif, littéralement : écoutant, c’est-à -dire, la voix de Dieu, les conseils de l’expérience et les raisons contradictoires alléguées par les parties adverses ; comparez Jacques 1.19 : Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler.
Comparez, Jacques 1.5 : Si quelqu’un manque de sagesse…
Pour exercer la justice, littéralement : pour entendre la justice (voir verset 9, note) ; comparez Matthieu 6.33 : Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice et toutes les autres choses vous seront données par surcroît.
Je te donne. Salomon était doué par nature d’une vive intelligence et d’une grande maturité de caractère (1 Rois 2.6, 1 Rois 2.9), Dieu ajoute maintenant à ces qualités naturelles le don tout nouveau d’une lumière supérieure : À celui qui a, on donnera davantage.
Personne comme toi. Salomon est considéré aujourd’hui encore en Orient comme le sage par excellence qui n’a jamais été égalé.
Pendant toute ta vie : sans que cette glorieuse prospérité te soit retirée jusqu’à ta mort.
Salomon ne dépassa pas l’âge de soixante ans environ ; la condition posée par Dieu n’avait pas été remplie.
Si tu marches dans mes voies. Dieu réitère plusieurs fois cet avertissement (1 Rois 6.11 ; 1 Rois 9.2-9).
Voilà , c’était un songe ! Cette scène avait été si vivante dans l’esprit de Salomon, qu’à son réveil il constate avec étonnement que c’était un songe, ce qui n’empêche pas que ce ne fût une révélation de Dieu.
Se présenta devant l’arche, qui était à Jérusalem dans la cité de David, séparée du Tabernacle (2 Samuel 12.16).
Et il offrit : une nouvelle fête, d’actions de grâces cette fois (holocaustes, sacrifices de reconnaissance).
Scène de tribunal tout orientale, rapportée en preuve de l’exaucement de la prière de Salomon.
Il n’y avait que nous deux. Ce fait prouvait bien que la chose ne pouvait s’être passée autrement qu’elle ne le raconte.
Parce qu’elle s’était couchée sur lui. L’inspection de l’enfant mort a produit chez elle cette conviction.
Était-ce la jalousie contre sa compagne qui la poussait à agir ainsi, ou un instinct maternel égaré ?
Tableau plein de vie de cette scène de tribunal.
Après le verset 23 la phrase reste suspendue ; il y eut sans doute un instant de silence. Le roi réfléchit. Puis tout à coup, obéissant à une inspiration subite, il donne l’ordre au moyen duquel les sentiments cachés des deux femmes et, par conséquent, le vrai état des choses viendront au jour.
Craignit le roi : la frayeur salutaire qu’inspire à un peuple la certitude du règne de la justice.