Verset à verset Double colonne
1 Et il arriva en ce temps-là que les Philistins réunirent leurs troupes, pour aller combattre contre Israël. Et Akis dit à David : Tu sais que tu viendras avec moi au camp, toi et tes hommes.Les Philistins ayant de nouveau déclaré la guerre à Israël, Akis, qui a confiance en David, s’assure son concours. La réponse de David dans cette position embarrassante est ambiguë ; il se donne l’air d’être prêt à combattre vaillamment pour Akis, mais il se réserve en réalité d’agir selon les circonstances. Akis prend sa réponse comme une promesse. La fausseté de la position dans laquelle s’était placé David ressort ici clairement.
Les deux circonstances de la mort de Samuel et du décret de Saül contre les évocateurs (en application de la loi Lévitique 19.31 ; Lévitique 20.6, Lévitique 20.27 ; Deutéronome 18.10-11) sont ici mentionnées, pour expliquer ce qui suit.
Sunem, aujourd’hui Solam ou Sulem, ville d’Issacar (Josué 19.18), dans la partie orientale de la plaine d’Esdraélon, au pied du petit Hermon (massif rnontagneux situé à quelque distance au nord des monts de Guilbon).
Guilboa : ville située au sud-est de cette même chaîne, du haut de laquelle Saül pouvait voir le camp des Philistins. La chaine a 500 mètres de hauteur.
Cette anxiété provenait de l’abandon de Dieu en face d’une situation aussi périlleuse. Quelle différence avec la courageuse décision dont Saül avait fait preuve au début de sa carrière, lorsque, se sentant soutenu d’en-haut, il courait au secours de Jabès (1 Samuel 11.5 et suivants) !
On est étonné de voir figurer ici l’Urim, car Abiathar, fils du souverain sacrificateur, qui l’avait emporté avec l’éphod, était auprès de David. Il est probable que Saül, ne pouvant se passer d’un souverain sacrificateur et d’un moyen de consulter l’Éternel, avait institué un souverain sacrificateur choisi dans la branche aînée, celle d’Eléazar, qui dès longtemps avait été mise de côté, nous ignorons pour quelle raison et avait fait place à la branche cadette, celle d’Ithamar (voir à 1 Samuel 2.32). Ce sacrificateur avait dû se pourvoir d’un moyen de divination semblable à celui du sacrificateur légitime.
Désespéré, Saül a recours à un moyen dont il avait lui-même condamné l’usage. La pratique d’évoquer les morts est souvent réprouvée dans l’Ancien Testament. Voir, outre les passages cités au verset 3, Ésaïe 8.19. Les peines sévères prononcées contre ce péché paraissent prouver que les moyens employés pour se mettre en relation avec le monde des esprits dépouillés de leur corps, n’étaient pas de pures tromperies de la part de ceux qui exerçaient un pareil métier. C’est tout ce que nous pouvons dire sur ce domaine mystérieux.
En-Dor : village qui existe encore sous ce nom au revers nord du petit Hermon, massif séparé par une vallée de la chaîne de Guilboa, plus au sud. Saül, pour s’y rendre depuis son camp, afin d’éviter l’armée des Philistins, doit faire un détour vers l’est.
Monter. Cette expression provient de ce qu’on se représentait l’âme des morts encore unie par un lien mystérieux avec le corps déposé dans la tombe. Les deux notions de sépulcre et d’Adès se confondaient en quelque sorte.
Samuel. Saül se souvient de ce que Samuel avait été pour lui, au commencement de sa carrière, un père spirituel et malgré, tout ce qui les avait séparés dès lors, il ne voit plus que lui de qui il puisse attendre un bon conseil dans sa position rendue absolument désespérée par le silence de Dieu, verset 6.
Vit Samuel. Les uns ont vu là un prestige diabolique, comme si Satan avait pris lui-même la forme de Samuel ou avait fait apparaître sa forme fantastique. Mais le discours de Samuel qui suit est trop sérieux, trop saint pour être mis dans une pareille bouche et l’Écriture ne nous raconte aucune apparition visible de l’esprit des ténèbres ou produite par lui.
D’autres ont vu là une pure imposture de la pythonisse. Mais il est évident qu’elle est elle-même surprise et saisie d’effroi à la vue de cette apparition, à laquelle elle ne s’attendait point. On a prétendu, il est vrai, que le cri d’effroi qu’elle pousse à cette vue, provenait uniquement de la conclusion tirée par elle, en voyant l’apparition, qu’elle avait affaire à Saül. Mais cette conclusion elle-même supposerait encore la réalité de l’apparition et l’effroi qu’elle en ressent. Si l’on prétend que c’est uniquement la demande de voir un personnage tel que Samuel qui lui fait soupçonner le roi en la personne de son visiteur, on se heurte au récit lui-même qui place le cri de la femme non après la demande de Saül (verset 11), mais après ces mots du verset 11 : Et voyant Samuel, elle s’écria. Il est donc certain que l’apparition de Samuel a été, d’après le texte, un fait qui dépassait absolument l’attente de la pythonisse, ce qui nous empêche de n’y voir qu’une tromperie de sa part. Le récit ne dit pas si l’apparition aux yeux de la femme a précédé ou suivi l’emploi des moyens occultes par lesquels elle avait coutume de se mettre en état de clairvoyance. Le texte, en ne les mentionnant point, rend la première supposition plus probable. La magicienne allait commencer ses opérations quand l’apparition l’a surprise. Aussi n’est-ce point à elle, mais à Saül, que Samuel adresse ce reproche (verset 15) : Pourquoi as-tu troublé mon repos ? S’il en est ainsi, nous devons reconnaître que, dans ce cas tout spécial, c’est Dieu qui a permis l’apparition demandée dans le but d’amener Saül à la pleine conscience de ses fautes et de la justice du châtiment dont il allait être frappé. On a objecté que Dieu qui avait refusé de répondre à Saül à la suite des différents moyens employés par lui (verset 6), ne pouvait avoir aucune raison d’en user autrement avec lui en ce moment. Mais l’interrogation de Saül, verset 6, portait sur le moyen d’échapper à une défaite ; Dieu s’est tu, parce que ce moyen n’existait pas. Dans ce moment Samuel se borne a déclarer à Saül l’irrévocabilité de l’arrêt divin.
Tu es Saül. Elle comprend que ce n’est que pour le roi d’Israël qu’un personnage tel que Samuel a pu quitter le lieu de son repos.
Ne crains pas ! Car… : Une seule chose importe ici, c’est ce que tu as vu. Saül lui-même ne voit absolument rien.
Un dieu : un être plein de majesté.
D’un manteau : le manteau de prophète que Samuel avait l’habitude de porter (1 Samuel 15.27).
Se prosterna : devant Samuel dont il sent l’invisible présence.
M’as-tu troublé ? Il sait bien que c’est à la demande de Saül qu’il a été troublé dans son repos.
Contre Amalek : allusion à la dèsobéissance réfléchie et volontaire de Saül, qui avait déterminé toute sa conduite subséquente.
Et même… : Tu ne seras pas seul à souffrir de ta faute. C’est le comble de la douleur pour Saül de voir Israël et ses fils enveloppés dans son châtiment.
Avec moi : dans le séjour des morts.
Ou bien il s’était relevé, ou bien il était resté à genoux ; il tombe maintenant, gisant tout de son long.
Elle vint. Jusqu’alors elle était restée à une certaine distance de Saül.
Toi aussi : Je t’ai obéi au péril de ma vie ; obéis-moi maintenant pour soutenir la tienne. Il y a de la compassion et de la grandeur chez cette femme.
Le lit : le divan garni de coussins qui longe la paroi.
Jamais roi rentra-t-il dans son camp, au moment de livrer bataille, sous de plus lugubres auspices ?