Verset à verset Double colonne
Ces chapitres sont une revue généalogique de tout Israël : c’est un tableau des principales familles du peuple, comprenant tout d’abord Juda et Siméon, puis les deux tribus et demie transjordaniques, puis Lévi, traité très en détail, puis Issacar, Benjamin, Nephthali, la demi-tribu cis-jordanique de Manassé, Éphraïm, Asser. Sur Dan, voir à 1 Chroniques 7.12.
Ne manque décidément que Zabulon et il est possible que, comme pour Dan, ses descendants se retrouvent sous le nom d’un autre ; ou bien peut-être le court passage qui lui était consacré a-t-il été omis par une erreur de copiste.
La revue généalogique d’Israël que nous avons dans nos quatre chapitres est composée d’Éléments assez disparates qui sont loin de dater tous de la même Époque. Pour certaines tribus les détails sont nombreux, pour les autres la notice se borne à quelques noms. Étant donnée la valeur que l’on attachait après l’exil aux registres généalogiques, on comprend que l’auteur des Chroniques ait rassemblé tous les renseignements qu’il a pu recueillir sur la composition des diverses tribus et qu’il en ait fait comme un État nominatif du peuple d’Israël, sans se préoccuper de donner un tableau s’appliquant à une Époque déterminée. Tel qu’il est, le tableau ne manque pas de valeur, d’autant plus qu’il est accompagné de quelques notices historiques fort intéressantes : sans doute il en aurait davantage encore, si nous pouvions préciser à quelle Époque ont été rédigés les différents registres généalogiques. Mais, dans ce domaine surtout, l’auteur des Chroniques ne pouvait pas donner plus que ses sources ne contenaient.
Le registre généalogique que nous avons ici diffère notablement de celui du chapitre 2. Il fait l’effet d’une série de fragments dont quelques-uns appartiennent Évidemment à une autre Époque que le précédent. L’auteur a réuni ici tout ce qui n’avait pas trouvé place dans le chapitre 2, pour marquer aussi la place de la tribu de Juda dans l’ensemble généalogique d’Israël.
Des cinq fils attribués ici à Juda, quatre sont rattachés différemment, à son nom au chapitre 2. Là Hetsron est fils de Pérets, 1 Chroniques 2.5 ; Carmi, fils de Zérach, 1 Chroniques 2.7 ; Hur, fils de Caleb, 1 Chroniques 2.19-50 ; et Schobal, fils de Hur, 1 Chroniques 2.50. Les cinq noms donnés ici Étaient sans doute une des plus importantes familles de la tribu, au moment de la composition du registre auquel l’auteur des Chroniques a emprunté cette notice.
Chose curieuse, nous retrouvons versets 21 à 23 un sixième fils de Juda, omis verset 1 et dans les indications qui suivent notre verset l’auteur ne semble pas tenir compte de la notice qu’il vient de donner : preuve du caractère fragmentaire de tout ce morceau.
Sur Réaja et les Tsoréathites, voir à 1 Chroniques 2.53. Les descendants de Réaja sont du reste inconnus.
Etam (comparez verset 32 dans le registre de Siméon) est le nom d’une localité (comparez Juges 15.8), nommée 2 Chroniques 11.6, entre Bethléem et Thékoa.
Jizréel, ville de Juda : comparez Josué 15.56 ; 1 Chroniques 3.1.
Pénuel : non pas la ville bien connue située sur le Jabbok (Genèse 32.31), mais sans doute un nom d’homme.
Guédor : ville de Juda (Josué 15.58). D’après verset 18 le père de Guédor était Jéred.
Husa, ville inconnue ; a donné l’adjectif Husathite, 1 Chroniques 11.29 ; 1 Chroniques 20.4 ; 2 Samuel 21.18.
Ephratha est ici un homme, le père de Bethléem.
Les descendants de Hur sont ici autres que 1 Chroniques 2.50-55 ; il n’y a indication complète ni dans un cas, ni dans l’autre.
Comparez 1 Chroniques 2.24.
Hépher : comparez Josué 12.17 et 1 Rois 4.10.
Théméni : peut-être l’homme de Théman (le sud).
La ville d’Ahasthar est inconnue, ainsi que les trois noms du verset 7, en tant que fils de Juda.
Kots : comparez Néhémie 3.4 ; parmi les descendants de Lévi (1 Chroniques 24.10). On ne sait comment lui et ses descendants, tous inconnus, se rattachent à la tribu de Juda.
Jabets, nom d’une ville dans 1 Chroniques 2.55, est sans doute ici un descendant de Kols.
Le nom de Jabets est expliqué par le rapprochement avec le nom de douleur :otsev (avec transposition des lettres). Jabets, faisant allusion à son nom, demande à Dieu que ce nom ne soit pas de mauvais augure pour lui. Vers la fin du verset 10 la phrase reste suspendue, comme souvent dans les vœux et les serments. Cette notice a sans doute été empruntée à un récit plus étendu.
Hommes de Réca (dans les Septante, Récab ; voir 1 Chroniques 2.55) : noms absolument inconnus, en tant que descendants de Juda.
Sur Kénaz et le juge Othniel, comparez Juges 1.13 et suivants ; 3.19 et suivants.
Ophra : non pas la ville de Benjamin (Josué 18.23), ni la ville de Manassé (Juges 6.11), mais une ville inconnue de Juda.
Vallée des Charpentiers : comparez Néhémie 11.35 ; probablement sur la route de Jérusalem à Jaffa, dans le voisinage de Lod.
Caleb : voir chapitre 2.
Son fils Kénaz doit être sans doute identifié avec Kénaz, le père d’Othniel (verset 13 ; Juges 1.13).
Des fils de Jéhallélel nous ne connaissons que Ziph, nom de deux villes de Juda (Josué 15.24-55).
Tels qu’ils sont dans le texte hébreu, ces versets sont inexplicables. En mettant, comme nous l’avons fait dans la traduction, la deuxième partie du 18 entre la première et la dernière parties du 17, on obtient un sens clair, car ainsi les fils de chaque femme de Méred sont rapprochés de leur mère : fils de l’Égyptienne, puis fils de la Juive.
Esthémoa : voir verset 19 ; Josué 15.50 ; Josué 21.14.
Guédor : voir verset 4.
Socho : comparez Josué 15.35.
Zanoach : comparez Josué 15.34.
Nous ne connaissons pas le Pharaon dont Méred avait épousé la fille, mais il s’agit bien ici d’un roi d’Égypte et non pas d’un Judéen portant ce nom, comme le montre l’opposition : sa femme juive.
De là résulte en tout cas que Méred était un personnage important.
Hodija et Naham : inconnus. Hodija est sans doute mort jeune.
Kéila : comparez Josué 15.44 ; Néhémie 3.17-18 ; 1 Samuel 23.1-3.
Esthémoa : voir verset 17.
Maacathite : voir 1 Chroniques 2.48.
Simon et ses fils sont inconnus.
Schéla, fils de Juda ; comparez Genèse 38.5 ; 1 Chroniques 2.3.
Er est ailleurs fils de Juda (1 Chroniques 2.3).
Léca : ville inconnue ; Marésa : comparez 1 Chroniques 2.42.
Beth-Asbéa est inconnue : désigne ou bien la famille d’où sortaient les tisserands en byssus, nom postérieur du fin lin appelé autrement dans la Genèse et l’Exode, ou bien le lieu où ils demeuraient.
Cozéba, nom d’une ville inconnue.
Qui dominèrent en Moab : porte sans doute sur les noms précédents depuis Jokim, peut-être seulement sur les deux derniers ; signifie que ces gens-là s’emparèrent à un moment donné du gouvernement de Moab. Quand ? Comment ? Nous ne le savons pas ; c’est, dit le texte, une histoire ancienne.
Jasubi-Lehem : nom d’un inconnu, à moins peut-être que ce ne soit une corruption de : Ils retournèrent à Bethléem.
Le rôle joué par ces gens-là fait contraste avec le métier qu’ils exercèrent plus tard (verset 23).
Nétaïm, Guédéra doivent être pris comme des noms propres, quoique Nétaïm signifie plantations et Guédéra parc. Sur Guédéra, comparez Josué 15.36 ; sur Nétaïm, comparez 2 Chroniques 26.10, passage qui indiquerait que Nétaïm appartenait au domaine royal. C’est ce que confirment les mots avec le roi qui indiquent que Nétaïm et Guédéra Étaient près de Jérusalem.
Nous pouvons distinguer dans ce morceau deux parties : versets 24 à 33, ancienne division de la tribu et villes qu’elle occupait ; versets 34 à 43, courts renseignements sur l’histoire de la tribu.
Mêmes noms que Genèse 46.10 ; Exode 6.15 et Nombres 26.12, avec des différences assez sensibles dans l’orthographe, amenées par des erreurs de copistes. Genèse 46.10 et Exode 6.15 ont un sixième nom : Ohad.
La famille de Saül fut sans doute la plus connue de la tribu de Siméon. Aussi pour les autres lignes il n’y a pas de descendants indiqués.
Les descendants de Saül ne sont nommés nulle part ailleurs. Ce Saül était, d’après Genèse 46.10 ; Exode 6.15, le fils d’une Cananéenne. Or parmi ses fils nous rencontrons les noms de Mibsam et de Misma qui se retrouvent dans le catalogue des fils d’Ismaël (1 Chroniques 1.29-30 ; Genèse 25.13). Cela nous permet de conclure que les Siméonites Étaient mélangés avec des Cananéens et des Ismaélites dans le territoire frontière qu’ils occupaient.
Sur les villes des versets 28 à 33, comparez Josué 19.2-8, qui offre quelques différences peu importantes.
Josué 19.2-8 a également la division des villes en deux groupes, mais n’a pas la notice de la fin de ce verset. Cette notice, placée entre les deux groupes, indique que les villes du premier groupe cessèrent d’être siméonites depuis que sous David la tribu de Juda prit un nouvel essor. Tsiklag, quelque temps auparavant, avait déjà été prise à Siméon par les Philistins. Voir à Jos 1 Chroniques 19.2-8.
Baal est la même ville que Baalath-Béer de Josué 19.8.
Les versets 34 à 37 indiquent les noms de treize princes des Siméonites ; pour quelques-uns d’entre eux la lignée généalogique remonte assez haut ; cependant aucun d’eux n’est mis en rapport avec les ancêtres indiqués versets 24 à 27.
L’expédition entreprise par ces treize princes (versets 39 à 41) ne nous est connue que par notre passage. C’est, avec ce qui suit dans les versets 41 à 43, ce que nous savons de plus clair sur la tribu de Siméon. De notre récit résulte qu’elle n’était pas complètement détruite, même au temps d’Ézéchias et qu’elle avait conservé, grâce à sa position, une certaine liberté d’allures. Mais aussi elle semble, au point de vue du genre de vie, en être encore aux premiers temps de la conquête de Canaan. Elle se compose essentiellement de nomades pour lesquels la grande question est d’avoir des pâturages suffisants.
Au lieu de Guédor (Josué 15.58), il faut lire avec les Septante Guérar, l’ancienne ville des patriarches (Genèse 20.1 et suivants).
La Vallée : la vallée du Sel, vallée de la mer Morte et sa continuation vers le sud ; elle était assez rapprochée de Guérar pour que les Siméonites pussent s’étendre jusque-là.
Les habitants de ce pays étaient encore un reste des Cananéens des anciens temps (non pas sans doute une nouvelle colonie), qui pratiquaient le commerce entre la mer Méditerranée et la mer Rouge.
Les Meinites, probablement les mêmes que les Méunites de 2 Chroniques 26.7, étaient sans doute des Étrangers, ressortissants de la ville de Maon, actuellement Maan, qui était située dans le voisinage de Pétra, à l’est du Wadi-Mousa actuel. Voir Juges 10.12, note.
Jusqu’à ce jour : Ils ne se sont jamais relevés.
Les chefs de l’expédition sont appelés fils de Jischéi, lequel n’est nommé ni versets 24 à 27, ni versets 34 à 37, donc est inconnu, à moins qu’il ne faille l’identifier avec le Judéen mentionné verset 20. En tout cas cette identification serait plus naturelle que celle des rabbins, qui l’identifient avec le Manassite du même nom (1 Chroniques 5.24), croyant voir ici la réalisation de la prophétie Abdias 1.18 (Ésaü détruit par la maison de Joseph).
Le reste des réchappes d’Amalek : comparez 1 Samuel 14.48 ; 1 Samuel 15.7 ; 1 Samuel 27.8 ; 2 Samuel 8.12 ; 1 Samuel 30.1-31. Le reste des Amalékites s’était réfugié dans les montagnes de l’Idumée, où les Siméonites les achevèrent.
Les deux expéditions des Siméonites ne furent pas de simples razzias, mais de vraies prises de possession du territoire. Voir les mots jusqu’à ce jour.
Il est curieux de voir des Siméonites s’établir dans le pays d’Édom (verset 42), dans un temps (après Ézéchias) où Édom n’appartenait plus à Juda.