Verset à verset Double colonne
À plusieurs reprises, Dieu avait parlé d’un lieu où il fixerait sa demeure ; ainsi Deutéronome 12.11 : Il y aura un lieu que l’Éternel choisira pour y faire habiter son nom ; Deutéronome 12.21 : Le lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y mettre son nom… De même Deutéronome 16.2 ; Deutéronome 16.11-16 ; Deutéronome 26.2 ; Deutéronome 31.11. Aussi longtemps qu’Israël avait vécu errant et comme étranger, Dieu lui-même avait eu une tente pour demeure. Maintenant qu’Israël était définitivement établi, son Dieu aussi devait recevoir une demeure stable. Non seulement jusqu’alors le Tabernacle avait séjourné en divers endroits, Silo, Nob, Gabaon ; mais il était même privé depuis longtemps de l’arche de l’alliance. Le moment était venu où cet état provisoire devait cesser et où la promesse du sanctuaire central unique et permanent devait se réaliser. C’eût été le vœu du cœur de David de présider lui-même à cette construction et de sceller, par ce monument de l’unité religieuse d’Israël, l’unité politique qu’il lui avait donnée. Empêché par Dieu lui-même de réaliser ce désir, il avait du moins tout préparé pour son exécution, en consacrant à ce but le butin de guerre (2 Samuel 8.11 ; 1 Chroniques 18.11), en désignant et acquérant l’emplacement du temple (2 Samuel 24.24 ; 1 Chroniques 22.1), en recueillant des offrandes volontaires destinées à cet édifice (1 Chroniques 29.5 et suivants) et en en traçant le plan jusque dans ses moindres détails (1 Chroniques 28.11). Grâce à ces préparatifs, Salomon put mettre la main à l’œuvre dès la quatrième année de son règne. L’histoire a montré l’importance capitale de cette construction pour la vie du peuple de Dieu. Symbole de la résidence de l’Éternel en Israël, le sanctuaire de Jérusalem, relevé après la captivité, a survécu à la chute de la royauté nationale et est demeuré le centre de la vie israélite, jusqu’au jour où quelqu’un a pu dire : Il y a ici plus que le temple.
Hiram, roi de Tyr. Il résulte des mots : Car Hiram avait toujours été l’ami de David et de 2 Chroniques 2.3, que c’était déjà lui qui avait fourni le bois de cèdre pour le palais de David ; voir 2 Samuel 5.11, note.
Tu sais que David… David avait donc informé Hiram de son projet, ce qui est confirmé par 1 Chroniques 22.4, où l’on voit que les Sidoniens et les Tyriens lui avaient déjà amené du bois de cèdre en abondance.
À l’honneur, littéralement : au nom de l’Éternel ; pour que ce nom y fût adoré (Deutéronome 12.5).
À cause des guerres… : 2 Samuel 7.13, note et 1 Chroniques 22.7-11.
Je n’ai ni adversaire… Cette assertion est vraie, malgré 1 Rois 11.23 et suivants, puisque la révolte des Syriens n’eut lieu qu’à la fin du règne de Salomon (verset 4 et suivants).
Ni affaire fâcheuse : telle que celles qui avaient troublé le règne de David (révoltes, disette, peste, etc.).
La portion du Liban sur laquelle croissaient les cèdres de haute futaie, propres aux grandes constructions, appartenait aux Phéniciens. On admire actuellement encore les prodigieuses dimensions de ceux qui subsistent dans la partie nord-ouest du Liban, près de Tripoli.
Les Sidoniens, pour les Phéniciens en général, parce que Sidon avait été autrefois la métropole du pays (Josué 11.8). Habitués à manier la scie et la hache pour leurs constructions navales, ils savaient choisir, couper et préparer les bois mieux que les Israélites, dont le pays était pauvre en forêts.
Il en eut une grande joie. Hiram tenait à entretenir avec Salomon les bonnes relations qu’il avait eues avec David. Car la Palestine avait été de tout temps le grenier de la Phénicie et lui fournissait bien d’autres denrées utiles (orge, vin) ; comparez 2 Chroniques 2.10.
Béni soit aujourd’hui l’Éternel… Ces mots ne signifient pas qu’il reconnaisse l’Éternel comme le seul Dieu, mais il accorde au Dieu d’Israël une réalité à côté de celle de ses propres dieux.
Cyprès. Comparez 1 Rois 6.15. Cet arbre est très apprécié comme bois de construction, parce qu’il est léger et très résistant ; il se prête aussi à la sculpture.
On descendait ces troncs de cèdres et de cyprès par des glissoirs jusqu’à la mer ; là ils étaient assemblés en radeaux et conduits jusqu’à Jaffa, d’où les gens du pays, après les avoir démontés, les transportaient à Jérusalem, située à 50 km de distance (2 Chroniques 2.16).
Vingt mille cors de froment : environ quarante mille hectolitres ; vingt cors d’huile : quarante hectolitres (1 Rois 4.22, note).
L’huile vierge, qu’on obtenait en pilant les olives dans des mortiers (Exode 27.20), était d’une qualité supérieure et d’un prix élevé ; aussi la quantité est-elle relativement beaucoup moins considérable. Cet échange entre les deux rois dura trois ans. Les chiffres plus considérables que présente 2 Chroniques 2.10, se rapportent à un autre objet. Ce sont les provisions que fournit Salomon une fois pour toutes pour la rétribution des ouvriers occupés à abattre le bois et non pour l’entretien de la cour d’Hiram ; comparez les mots : Je donnerai à tes serviteurs qui abattront et couperont le bois.
De la sagesse. Ce mot se rapporte non seulement aux transactions avec Hiram, mais au talent d’organisation dont Salomon fit preuve dans tous ces préparatifs (verset 13 et suivants). Quand on songe, dit Reuss, au peu de développement des arts mécaniques et autres à cette époque et surtout chez les Israélites, toutes ces constructions ont de quoi nous étonner, moins sans doute par leur étendue ou leur grandeur, que par les difficultés de l’exécution et de tous les travaux préliminaires.
Cette levée fut de trente mille. Ces trente mille Israélites, qui abattaient le bois sous la direction des Phéniciens, formaient trois escouades de dix mille hommes, travaillant chacune pendant un mois, avec deux mois d’intervalle pour cultiver leurs champs et vaquer à leurs affaires.
Adoniram : voir 1 Rois 4.6.
Dans la montagne : dans le Liban, qui est très riche en pierres calcaires. Ces cent cinquante mille nommes, occupés aux travaux plus pénibles de l’extraction des pierres et du transport des matériaux, n’étaient pas Israélites, mais descendants des anciens Cananéens demeurés dans le pays après la conquête (Josué 16.10). Ceux-ci ne se relayaient pas ; ils étaient constamment, à l’œuvre ; comparez 1 Rois 9.21 et 2 Chroniques 2.17-18.
Les chefs : les conducteurs de travaux. La différence entre ces chiffres et ceux de 2 Chroniques 2.17 s’explique par le fait que dans notre livre les préposés sont classés d’après leur degré d’autorité (3300 préposés et 550 surveillants supérieurs, soit 3850), tandis que dans les Chroniques ils sont divisés d’après leur nationalité (3600 étrangers ou Cananéens et 250 Israélites, soit 3850). Le chiffre total des travailleurs occupés dans la montagne, si énorme qu’il paraisse, n’a rien de surprenant dans un temps où l’on n’avait ni machines, ni routes, ni les moyens d’exécution dont on dispose aujourd’hui et où tout le travail se faisait à la main. Pline raconte que 360000 hommes travaillèrent pendant vingt ans à la construction d’une pyramide en Égypte.
De grandes pierres, des pierres de choix. Les pierres de taille employées aux substructions du temple devaient être d’une dimension considérable, d’après ce qui est dit de celles employées pour le palais de Salomon (1 Rois 7.10). Ces pierres massives et choisies, extraites des carrières du Liban, n’ont pas servi aux fondations proprement dites du temple, celui-ci étant construit sur la roche vive de Morija, mais aux murs de soutènement au moyen desquels cette colline a dû être agrandie. Dans les murs d’enceinte de la colline du temple (dont quelques parties remontent peut-être à l’époque de Salomon), on peut voir encore aujourd’hui des pierres taillées de neuf mètres de long sur deux de haut.
Conclusion du récit des préparatifs.
Guiblites : habitants de Guébal (Byblos), port sur la Méditerranée, au nord de Beyrout, voisin de la célèbre forêt de cèdres ; voir Josué 13.5 et Ézéchiel 27.9, notes.