Verset à verset Double colonne
Comme dans les parties précédentes, le récit paraît ici plutôt ordonné d’après un ordre de matières que d’après la suite chronologique. Ainsi dans les onze chapitres qui vont suivre sont groupés les péchés et les malheurs du règne de David. La première et la plus grave de ces fautes a été l’adultère avec Bathséba et le meurtre d’Urie, crimes occasionnés par la grande prospérité dont il jouissait à la suite de ses premiers succès. Ce fut là sans doute l’effet de l’envoi de Joab à la tête de l’armée que David aurait dû commander lui-même. Les malheurs qui suivirent furent la conséquence plus ou moins éloignée de cette première faute.
Dans 2 Samuel 8.12 il a été fait mention d’une guerre contre les Ammonites, mais cette guerre ne doit pas pour cela être envisagée comme antérieure à celle dont parle notre chapitre ; car le chapitre 8 renferme une liste générale des campagnes et des victoires de David, sans égard à l’ordre chronologique. Nous verrons que l’assujettissement définitif des Ammonites sous David dont parle 2 Samuel 8.11 est nécessairement postérieur à la guerre racontée chapitres 10 à 12.
Nahas, père de Hanun, était sans doute le même roi que celui contre lequel Saül avait secouru Jabès (1 Samuel 11.1).
En a montré : peut-être lorsque David, en fuite devant Saül, s’était réfugié chez les Moabites, voisins des Ammonites (1 Samuel 22.3-4).
La ville : Rabbath-Ammon ; voir Jérémie 49.2, note.
La moitié de la barbe… leurs habits à mi-hauteur : afin de les couvrir de ridicule et de honte. Les Orientaux ne tiennent à rien tant qu’à leur barbe. Leurs vêtements longs et amples descendent jusqu’aux pieds. On raconte un fait analogue qui s’est passé en 1764 en Perse, où un prince fit couper la barbe aux envoyés d’un voisin qui réclamait de lui le tribut, ce qui amena l’extermination de la ville et du pays de celui-ci.
Jusqu’à ce que votre barbe… Ils auraient pu se procurer des vêtements pour se présenter de nouveau à la cour de David, mais ils devaient attendre que leur barbe eût repoussé.
Ce secours envoyé par les Syriens aux Ammonites n’a rien de commun avec la guerre contre ces mêmes Syriens dont il a été parlé 2 Samuel 8.5. La rencontre avec eux eut lieu dans ce cas-ci près de Rabbath-Ammon, tandis que 2 Samuel 8.5 la bataille a pour théâtre la Syrie septentrionale.
Beth-Réhob, Tsoba, Maaca, Tob : voir chapitre 8.
À part dans la campagne : sans doute pour tomber sur les arrières de Joab quand il attaquerait les Ammonites rangés devant la porte de la ville.
Les Syriens une fois repartis et les Ammonites rentrés dans leur ville, Joab, ne pouvant en entreprendre immédiatement le siège, s’en retourna pour le moment à Jérusalem.
Se rassemblèrent. Cette grande victoire de David n’arriva pas immédiatement après la fuite des Syriens, verset 14, car à cette époque David resta tranquille à Jérusalem (chapitre 11). C’est la mention de la fuite des Syriens qui amène par anticipation le récit de la guerre par laquelle ils devinrent plus tard sujets et tributaires de David.
Et Hadarézer : le même roi que celui que le chapitre 8 appelle Hadadézer.
Envoya et fit venir les Syriens. Il paraît, par ces mots, qu’Hadarézer avait étendu son pouvoir au-delà de l’Euphrate sur les tribus syriennes de la Mésopotamie septentrionale. À la suite de la défaite d’Hadarézer, ces tribus paraissent avoir recouvré leur indépendance, ce qui explique l’expression 2 Samuel 8.3, où il est dit que ce roi était en marche pour rétablir son autorité au-delà de l’Euphrate, lorsque David remporta sur lui une troisième victoire après laquelle les Syriens d’en deçà de ce fleuve furent assujettis à Israël (2 Samuel 8.6).
Hélam. La plupart placent cette localité inconnue près de Hamath, dans la fausse idée que cette bataille est la même que celle de 2 Samuel 8.4 et 1 Chroniques 18.3 ; mais nous venons de voir que cette identification est une erreur. Les mots : David… passa le Jourdain, prouvent clairement qu’Hélam était une localité située à l’est de ce fleuve. On a pensé à la ville d’Alamata, sur l’Euphrate.
Et tous les rois : ceux qui habitaient à l’occident de l’Euphrate ; car jamais David n’a possédé des territoires au-delà de ce fleuve.
N’osèrent plus, ni immédiatement après leur fuite (verset 13), ni plus tard, après la défaite ici racontée.