Verset à verset Double colonne
1 Et après cela Absalom se procura un char et des chevaux et cinquante hommes qui couraient devant lui.Un char et des chevaux. C’est pour la première fois, dans l’histoire israélite, que nous voyons les chevaux employés comme instruments de luxe.
L’avenue de la porte. Plusieurs pensent à la porte du palais de David, mais n’est-il pas plus naturel d’entendre la porte de la ville ? Absalom s’y rendait de bon matin pour l’heure où les habitants de la campagne arrivaient à la capitale et où il pouvait plus librement se livrer à ce rôle insidieux.
David avait établi des employés chargés de recevoir les plaintes de ses sujets et de lui faire rapport. Absalom les accuse de négligence et de partialité. Par cette manière d’agir, Absalom voulait évidemment préparer la révolution qu’il méditait. Comme troisième fils de David, après qu’Amnon, l’aîné, avait péri et vu le silence complet gardé sur le second, probablement mort ou incapable (1 Chroniques 3.1-2), il pouvait naturellement s’envisager comme l’héritier légitime du trône. Et peut-être avait-il, dans l’affection que David témoignait à son frère cadet, Salomon, des motifs de se défier des décisions futures de son père. Fils d’une fille de roi, il regardait sans doute avec dédain ce jeune frère né d’une mère plus qu’obscure. Ses avantages extérieurs et sa vaillance lui assuraient d’ailleurs une facile popularité.
Quarante ans. On ne voit pas quel est le point de départ de ces quarante ans. Ce pourrait être l’avènement de David au trône, mais dans ce cas nous serions à la dernière année de son règne et de sa vie, ce qui est incompatible avec les événements qui suivent et l’état de faiblesse auquel David fut réduit dans ses derniers jours. Les anciennes traductions substituent le nombre 4 à celui de 40. Ce sont dans ce cas les quatre ans qui se sont écoulés depuis la réconciliation d’Absalom avec son père.
Un vœu sans doute en vue de la fin de son exil.
Hébron. Absalom choisit cette ville comme la principale ville de la tribu de Juda et comme avant été la première résidence de son père, le point de départ de sa souveraineté. Il est probable que les habitants d’Hébron et de la tribu de Juda en général voyaient avec une certaine jalousie l’élévation de Jérusalem, située dans la tribu de Benjamin, à la dignité de capitale, ce qui les prédisposait à appuyer la cause d’Absalom. Il est à remarquer qu’Ahitophel et Amasa, général d’Absalom, étaient tous deux judéens et qu’entre toutes les tribus ce fut celle de Juda qui témoigna la dernière sa sympathie à David (2 Samuel 19.12 et suivants).
Deux cents hommes de Jérusalem. Absalom les prend avec lui, quoiqu’ils ne fussent pas initiés au complot, espérant qu’ils se laisseront entraîner dans le mouvement, ou sinon qu’il pourra les garder comme otages.
Ahithophel s’était rendu d’avance dans la ville de Guilo, voisine d’Hébron, pour être à portée d’Absalom aussitôt que la révolte éclaterait. C’était un homme habile et considéré, dont la participation au complot devait en assurer le succès.
Fuyons. On est surpris de la pusillanimité de David, qui avait autrefois montré une si grande énergie. Mais ce n’était pas seulement la puissance chaque jour croissante du parti d’Absalom, ou la défiance que lui inspirait l’attitude de la population de Jérusalem, qui brisait en lui toute force de résistance ; c’était le désir d’éviter à Jérusalem les horreurs d’un siège et surtout le sentiment qu’il y avait ici un châtiment de Dieu qu’il devait accepter. En même temps il lui restait l’espoir que cette dispensation humiliante aurait un terme et qu’il serait rétabli après que Dieu aurait accompli ses desseins. On voit percer cet espoir dans le don qu’il fait à Tsiba des propriétés de son maître (2 Samuel 16.4), don qui ne pouvait avoir de valeur qu’autant qu’il aurait lui-même recouvré le pouvoir.
La dernière maison : une maison située en dehors de la ville, entre la porte de la ville et le Cédron.
Kéréthiens… Voir 2 Samuel 8.18.
Guitthiens. Ces six cents hommes paraissent être les mêmes que ceux dont il a été plusieurs fois parlé (1 Samuel 30.9) et qui étaient appelés de ce nom parce que David les avait amenés avec lui de Gath quand il était rentré dans le pays.
Itthaï. Celui-ci, qui sans doute avait le commandement de cette troupe (2 Samuel 18.2), était d’origine guitthienne et, comme tel, n’était pas tenu aux mêmes devoirs envers David que les sujets de celui-ci. David le délie donc de ses engagements et l’autorise à retourner soit chez lui avec ses compatriotes, soit simplement à Jérusalem.
Passe : ou devant moi, ou le Cédron.
Les petits enfants : les enfants de David et ceux de ses gens, qui étaient confiés à la garde de cette troupe.
Chemin du désert : le chemin qui traverse la contrée déserte entre Jérusalem et Jéricho.
Ils déposèrent l’arche. Ils s’arrêtèrent pour attendre que tout le peuple de la ville qui voulait suivre David eût aussi passé le Cédron et pour fermer la marche.
Abiathar montait. Peut-être n’arrive-t-il qu’à ce moment, ce qui pourrait être un indice de son hésitation entre David et Absalom, comme plus tard lorsqu’il paraît s’être décidé pour Adonija contre Salomon (1 Rois 2.26-27). Peut-être aussi ces mots signifient-ils qu’il montait en avant du cortège pour ouvrir la marche, comme l’autre sacrificateur devait la fermer.
David ne veut pas compromettre la cause de Dieu en l’identifiant avec la sienne, car il sent bien que tout ceci est mérité.
Vois-tu, toi : Toi, le grand sacrificateur, tu dois me comprendre. Plusieurs traduisent : Toi, le voyant. Mais, malgré l’Urim et le Thummim, le sacrificateur n’est pas un prophète.
En paix : sans t’engager avec l’arche dans les dangers au-devant desquels je marche.
Gués du désert : les passages du Jourdain. D’autres traduisent, avec un changement de lettre, les plaines du désert. Il veut attendre un nouvel avis avant de passer le Jourdain.
La tête voilée, non pas seulement couverte ; c’était le signe du deuil le plus profond ; comparez Esther 6.12 ; Esther 7.8 ; Jérémie 14.3 ; Ézéchiel 24.17.
Nu-pieds : Deutéronome 25.10, note.
Ahithophel avait été longtemps conseiller intime de David (verset 12) celui-ci connaissait par conséquent son habileté.
Il y avait là au sommet de la montagne d’où l’on découvrait Jérusalem d’un côté, la mer Morte et les montagnes de Moab de l’autre, un lieu de repos où le voyageur rendait à l’Éternel l’hommage de l’adoration.
L’Archite : de la contrée des Archites, sur les confins d’Éphraïm (Josué 16.2, note).
À charge : peut-être à cause de son âge avancé et des retards qu’il eût pu causer.