Verset à verset Double colonne
1 Après cela, David consulta l’Éternel en disant : Monterai-je dans une des villes de Juda ? Et l’Éternel lui dit : Monte. Et David dit : Où montrai-je ? Et il dit : À Hébron.Lors même que les promesses divines lui assuraient la succession de Saül, David consulte l’Éternel pour savoir si le moment est venu de prendre possession de la royauté et quelle doit être la résidence d’où il établira son pouvoir.
Hébron était dès le temps des patriarches l’une des villes les plus importantes du midi de la Palestine. C’était une ville sacerdotale.
Comme Saül avait été reconnu et installé par le peuple à Guilgal, après l’onction qu’il avait reçue de Samuel (1 Samuel 11.15), ainsi David est proclamé roi par le peuple de Juda, qui se sent honoré de posséder un roi tiré de son sein et dont il connaît, la valeur. Cette onction fut sans doute donnée à David par la main de l’un des Anciens du peuple ou du grand sacrificateur ; elle commença à le mettre en possession effective de la souveraineté à laquelle lui avait donné droit l’onction de Samuel.
Et David envoya… Cette démarche de David auprès des habitants de Jabès, en reconnaissance de ce qu’ils avaient fait pour Saül (1 Samuel 31.11-13), était d’une habile politique. Par ce témoignage officiel de satisfaction, il rendait hommage à la personne du roi défunt et se présentait à tout Israël comme son nouveau souverain.
Abner s’était enfui de Guilboa avec les restes de l’armée et avait sans doute passé avec eux de l’autre côté du Jourdain pour se soustraire aux Philistins, qui s’étaient emparés de toute la plaine occidentale du Jourdain (1 Samuel 31.7).
Isboseth était le quatrième fils de Saül. Son vrai nom était Esch-Baal : le feu de Baal (1 Chroniques 8.33 ; 1 Chroniques 9.39), ce qui peut signifier : celui qui consume Baal et ses hauts-lieux. S’il en est ainsi, ce nom concorde avec celui de son frère aîné Jonathan, Jéhova l’a donné, tandis que si on l’entendait, comme on l’a fait souvent, dans le sens de homme de Baal, il faudrait admettre un étrange changement de conviction religieuse chez Saül. Ce nom d’Esch-Baal s’explique selon plusieurs par la substitution du mot boscheth, honte, confusion, à celui de Baal ; voir dans l’histoire de Gédéon un exemple de cette substitution (Juges 6.32 et 2 Samuel 11.21). Mais on peut expliquer aussi le nom d’Isboseth par le rôle inséparable qu’a joué ce fantôme de roi depuis sa fuite de Guilboa, où son père et ses frères avaient péri vaillamment, jusqu’à sa triste fin.
Mahanaïm, à l’est du Jourdain, dans le pays de Galaad (Genèse 32.2).
De Galaad, Abner étendit graduellement la souveraineté du fils de Saül sur le territoire des tribus septentrionales situées à l’ouest du Jourdain, à mesure qu’il les délivra de l’occupation des Philistins.
Assuriens. Aucune contrée en Israël ne portant ce nom, on a fait nombre de suppositions pour l’expliquer, parmi lesquelles la moins improbable nous paraît ètre celle qui voit ici le nom légèrement altéré de la tribu d’Asser, au nord de la Palestine. Les autres noms sont rangés dans l’ordre du nord au sud. Jizréel désigne ici toute la vaste plaine de ce nom, s’étendant dans les tribus d’Issacar et de Zabulon.
Tout Israël : sauf Juda.
C’est sans doute du moment où cet affranchissement du nord fut achevé que l’auteur fait dater les deux ans du règne d’Isboseth. En effet, la fin de ces deux ans paraît avoir coïncidé avec la fin du règne de David, à Hébron, sur la tribu de Juda seule. Il s’était donc écoulé cinq ans avant qu’Abner eût reconquis sur les Philistins tout le pays du nord.
La conquête du nord accomplie, Abner prétend étendre aussi la royauté du fils de Saül sur la tribu de Juda. De là sa marche sur Gabaon, vers la frontière nord de Juda ; Joab, général de l’armée de David, est envoyé contre lui. Ces deux généraux tenaient aux deux familles royales rivales. Abner était le cousin de Saül et Joab le fils d’une sœur de David, nommée Tséruja (1 Chroniques 2.16). Joab, qui paraît ici pour la première fois, a joué un rôle important dans toute la vie de David, son oncle.
L’étang de Gabaon. Le lieu où se trouvait cet étang est encore aujourd’hui reconnaissable. Sur un versant de la colline où s’élève maintenant le village de El-Djib (Gabaon), se trouve une source abondante sortant d’un rocher ; elle remplissait autrefois un grand bassin rectangulaire de 20 mètres de longueur et de 11 de largeur, dont les murs sont encore visibles, quoique en partie ruinés ; Guérin trouva le sol de l’ancien étang ensemencé de blé. C’est sans doute ce même réservoir qui est appelé dans Jérémie 41.12 : le grand étang qui est à Gabaon.
Abner, pour éviter l’effusion du sang, propose un combat singulier, dont l’issue tragique n’amena aucune solution, la victoire étant restée indécise et qui fut le signal d’une bataille générale (verset 17).
Ce fait est raconté en détail, car il devait avoir les suites les plus graves.
Les trois fils de Tséruja. En général, les fils ne sont point nommés d’après leur mère. Ici la chose s’explique par l’étroite parenté de Tséruja avec David.
Prends sa dépouille. Si tu veux absolument un trophée, choisis la dépouille d’un autre. Abner craint d’être obligé de se défaire d’Asaël, il redoute de mettre entre Joab et lui une haine implacable (2 Samuel 3.27).
Avec le bout de la hampe ; littéralement : l’arrière de sa lance garni sans doute d’une pointe de fer qui pût se planter en terre (1 Samuel 26.7). Abner tenait sa lance horizontalement et ne fit que la pousser violemment en arrière sans se retourner contre Asaël qui le suivait de près. On voit par 1 Chroniques 11.26 qu’Asaël était un des trente héros de l’armée de David. Il voulait faire un acte d’éclat.
Guibéath-Amma, la colline d’Amma.
En face de Guiah : ces localités sont inconnues ; mais ces détails indiquent chez le narrateur une parfaite connaissance des lieux et de toute la scène.
Désert de Gabaon : probablement l’étendue de pays non cultivée et couverte de broussailles entre Gabaon et Rama.
Les Benjamites formaient le noyau de l’armée d’Israël ; voir déjà le verset 15.
Ne sais-tu pas que, si tu nous pousses à bout, nous allons recommencer le combat de la position avantageuse que nous occupons et qu’il y aura ainsi des flots de sang répandus ?
Si tu n’avais pas parlé : Si le premier tu n’avais pas prononcé des paroles de paix, la poursuite aurait continué toute la nuit.
Dans la Plaine :du Jourdain.
Le Bithron. Ce mot signifie fissure et désigne probablement une gorge montant de la plaine du Jourdain sur le plateau oriental, dans la direction de Mahanaïm.
Données très détaillées confirmant l’exactitude du récit.
Hommes de Benjamin, qui avaient un intérêt particulier à soutenir la maison de Saül, leur concitoyen.
Hommes d’Abner, qui étaient venus avec Abner depuis les tribus du nord.
L’enterrèrent. Ils ne firent que de le déposer provisoirement dans le tombeau de sa famille et repartirent immédiatement pour aller annoncer la nouvelle de la victoire à David. Il n’y avait entre le champ de bataille et Hébron qu’une quarantaine de kilomètres qu’ils purent franchir depuis midi jusqu’au lendemain matin. S’il s’agissait d’une nuit autre que celle qui suivit le jour de la bataille, on ne comprendrait pas pourquoi ce détail serait relevé comme quelque chose de remarquable.