Verset à verset Double colonne
1 Lorsque le fils de Saül apprit qu’Abner était mort à Hébron, ses mains devinrent lâches, et tout Israël fut consterné.Ses mains devinrent lâches : soit qu’il n’eût pas cru jusqu’alors à la défection d’Abner (2 Samuel 3.9-10), soit qu’en ayant connaissance, il sentît néanmoins que sa mort lui ôtait le dernier appui qu’il pût avoir auprès de David. Il y voit en tout cas le présage certain de sa ruine.
Tout Israël fut consterné : surtout le peuple des tribus du nord qui était encore attaché à la maison de Saül et tenait Abner pour son libérateur et son meilleur général.
Bééroth : ville attribuée à Benjamin dans le partage du pays (Josué 18.25). Les fils de Rimmon étaient donc de la propre tribu d’Isboseth, ce qui aggrave leur crime.
Le passage versets 2 et 3 fait allusion à des circonstances qui nous sont inconnues ; mais son but est évidemment de prouver l’origine benjamite de ces deux hommes par le fait que Bééroth, quoique privée de sa population naturelle par une émigration antérieure, dont nous ignorons la cause, n’en n’était pas moins encore habitée par des Benjamites.
Avaient fui. On pourrait traduire aussi : s’enfuirent, à la suite du meurtre qui va être raconté et dans la crainte que la vengeance de David sur les deux meurtriers ne s’étendit sur tous leurs concitoyens.
Méphiboseth, probablement : qui balaie la honte ou Baal (voir pour Boscheth comme désignation de Baal 2 Samuel 11.21 et peut-être 2 Samuel 2.8). Dans 1 Chroniques 8.34, son nom est Méribbaal : celui qui combat Baal. Voir, pour son histoire subséquente, 2 Samuel 9.1-11 ; 2 Samuel 16.1-4 ; 2 Samuel 19.30.
Cette notice qui semble être sans aucun lien avec ce qui précède et suit, a pour but de montrer qu’il n’y avait plus personne qui, après la mort d’Isboseth fût en état de soutenir la maison de Saül. Son unique descendant légitime était incapable de régner.
Du blé : la provision à distribuer à leurs troupes. Que se passa-t-il en ce moment ? Céderent-ils à une tentation subite, inspirée par quelque ressentiment personnel, ou avaient-ils déjà agité cette pensée par devers eux, dans le but de se mettre en faveur auprès de David ? Nous l’ignorons.
Cette répétition a donné lieu de penser qu’il y a ici intercalation d’un second récit. Mais une telle adjonction serait oiseuse. C’est une reprise destinée à insister sur la criminelle lâcheté de cet acte.
Le tuèrent, comme il a été dit au verset 6, et, après cela, lui coupèrent la tête pour la porter à David.
De la Plaine : du Jourdain. Les mots toute la nuit ne prouvent point qu’ils arrivèrent à Hébron le lendemain matin, ce qui serait impossible, du moins si Isboseth demeurait encore à Mahanaïm ; car il y a une distance de 80 km entre cette ville et Hébron. Ces mots signifient qu’ils s’enfuirent le plus rapidement possible du lieu de leur crime.
Voir 2 Samuel 1.14.
Et les pendirent. Le verbe hébreu n’a pas d’objet. Cet objet est sans doute les corps qui furent suspendus publiquement, ainsi que les pieds et les mains qui furent cloués au gibet, les mains comme instruments du meurtre, les pieds comme ayant couru après le salaire du crime.