Verset à verset Double colonne
Ce troisième tableau de la gloire de Sion se distingue des précédents par un trait, particulier : le prophète fait ressortir la nécessité de l’intercession des fidèles en faveur du rétablissement de Sion. Ainsi, après avoir décrit, au chapitre 60, le salut de Sion et avoir présenté, au chapitre 61, la personne du Sauveur, il indique, au chapitre 62, le moyen par lequel sera hâtée cette œuvre : Dieu attend pour l’accomplir qu’elle soit réclamée. Le morceau Ésaïe 63.7 à 64.12 nous fera entendre la supplication par laquelle les fidèles répondent à cet appel à la prière qu’Esaie leur adresse ici de la part de Dieu.
Trois parties dans ce morceau :
C’est le prophète qui parle : il prélude lui-même à l’intercession des fidèles (verset 6).
Point de repos. La prière du prophète est une lutte ardente, incessante ; il est jaloux du salut de Jérusalem ; il n’y a pas de loisir pour lui, tant qu’il n’est pas réalisé.
Comparez, pour les images de la fin du verset, Ésaïe 58.8 ; Ésaïe 59.9.
Ésaïe 60.3 ; Ésaïe 61.9.
Un nouveau nom, indiquant un état spirituel nouveau : sans doute celui de peuple saint (verset 12) ; car Israël ne se compose plus que de justes (Ésaïe 60.21). Comme autrefois Abraham et Jacob, c’est de la bouche de Dieu même qu’ils recevront ce nouveau nom ; comparez Apocalypse 2.17 ; Apocalypse 3.12.
Une tiare, une couronne : l’ornement le plus magnifique de l’Éternel ; ce dont il tirera sa gloire (Ésaïe 28.1). Il la tient à la main : ce n’est pas l’éternelle couronne qui ceint le front du Roi des rois, mais un nouveau sujet de gloire qu’il s’est acquis par son intervention rédemptrice et qu’il montre aux peuples pour se faire reconnaître et honorer d’eux.
Peinture de l’union la plus intime entre Dieu et son peuple. Comparez Ésaïe 54.5 et suivants.
La terre partage l’honneur fait à ses habitants : comme Israël, elle avait été délaissée de Dieu, privée d’époux par l’exil ; maintenant, comme le peuple et avec lui, elle est de nouveau reçue en grâce.
Délaissée, en hébreu Azuba. Ce mot s’emploie comme nom propre ; c’était celui de la mère de Josaphat (1 Rois 22.42).
Mon plaisir en elle, en hébreu Hephtsiba. C’était aussi un nom propre ; la femme d’Ézéchias, mère de Manassé, s’appelait ainsi 2 Rois 21.1). On a cru trouver ici un indice en faveur de la composition de cette partie (chapitres 40 à 66) par Ésaïe. L’emploi tout pareil du nom d’Azuba, une ligne plus haut, montre qu’il ne faut pas trop insister sur cet ingénieux rapprochement.
Le prophète, s’adresse à Sion en modifiant l’image précédente : Sion, ou la Palestine, privée d’habitants, est sans maître, sans mari. Il la représente comme devenant l’épouse de ses propres fils : c’est dire qu’elle n’en sera plus jamais séparée. Puis Ésaïe revient à l’image plus relevée employée au verset 4 : Sion, avec toute sa population, comme l’épouse de Jéhova.
Le prophète se sert d’une figure pareille à celles qu’il emploie Ésaïe 21.6 ; Ésaïe 52.8 : il a placé sur les murs de Sion des sentinelles. Ces sentinelles représentent les fidèles qu’il invite à se joindre à lui pour réclamer l’accomplissement des promesses.
Non seulement les fidèles ne doivent point prendre de repos, mais ils ne doivent pas en laisser prendre à Dieu lui-même. Ils doivent en agir avec lui comme la veuve à l’égard du juge inique (Luc 18.1-8) ; Dieu veut qu’on lui rompe la tête en lui rappelant ce qu’il a promis. Il est disposé à donner, mais il ne le fera pas sans en être prié. Pourquoi cette importance décisive donnée à la prière ? Parce qu’une grâce non réclamée ne serait pas appréciée à sa valeur et ne porterait pas les fruits qu’elle est destinée à produire.
La louange…, c’est-à-dire : un sujet de louange pour…
Sur le serment divin, voir Ésaïe 45.23, note.
Sa droite, le bras de sa force : c’est le symbole de sa toute-puissance.
Comparez avec versets 8 et 9 les menaces Deutéronome 28.30 et suivants : Tu bâtiras des maisons, mais tu n’y demeureras point ; tu planteras des vignes, mais tu n’en recueilleras point le fruit… Un peuple que tu n’as point connu mangera le fruit de ta terre et tout ton travail… et les promesses faites au peuple fidèle, Deutéronome 30.9.
Dans les parvis de mon sanctuaire : allusion à la loi qui prescrivait aux Israélites de consommer le second dixième de leurs récoltes devant l’Éternel, c’est-à-dire dans le parvis, dans des repas d’actions de grâces auxquels étaient invités les lévites et les pauvres (Deutéronome 14.22-27). Ésaïe veut donc dire que la jouissance de leurs biens, qui ne leur sera plus refusée, sera sanctifiée par la reconnaissance.
Passez par les portes… Il s’agit des portes des villes d’où Israël et les païens qui l’accompagnent rentrent en Sion.
Comparez Ésaïe 48.20 ; Ésaïe 52.11. La délivrance de la captivité babylonienne n’a été que le premier acte d’une rédemption qui continue incessamment jusqu’à l’apparition de la nouvelle Jérusalem (chapitre 60). Les invitations : passez, frayez…, s’adressent à tous ceux, Juifs ou païens, qui peuvent contribuer à ce rassemblement final. Comparez Ésaïe 58.14 et Ésaïe 40.3, note ; et voyez la route promise à ceux qui reviendront d’Assyrie Ésaïe 11.16.
Un étendard : pour donner le signal du départ et marquer le lieu du rassemblement de l’immense cortège qui rentrera en Sion. Comparez Ésaïe 11.12 ; Ésaïe 49.22.
L’Éternel envoie des messagers dans, toutes les directions pour annoncer aux exilés que le jour du salut a lui et les inviter à rentrer en Canaan. Comparez Ésaïe 40.9-10.
Comparez verset 4 et Ésaïe 4.3-4.
Ils seront bien ce qu’indique leur nom, ce qu’ils étaient dès l’origine par leur destination (Lévitique 19.2 ; Lévitique 20.26 ; comparez Jérémie 2.3).