Verset à verset Double colonne
Le second jour encore : comme Esther 5.6.
Si Esther demande sa vie avant celle de son peuple, ce n’est pas par égoïsme ou par crainte de la mort, mais afin de faire sur le roi une plus forte impression : Esther lui importe plus que le peuple juif tout entier. Maintenant la reine est obligée de révéler son origine.
Vendus. Voir Esther 3.9 et Esther 4.7.
Pour être exterminés, égorgés et détruits : les trois mêmes verbes que Esther 3.13.
Compenser le dommage fait au roi. Notre traduction de cette phrase difficile a l’avantage de conserver au mot nézek le sens de dommage, que chacun lui donne dans Esdras 4.13 ; Esdras 4.22 : Je garderais le silence s’il ne s’agissait que de nous et de notre liberté. Mais il s’agit du roi que notre mort appauvrira et voilà pourquoi je parle. D’autres entendent : L’oppresseur ne vaut pas la peine que je trouble le roi par mon accusation. Mais d’où viendrait cette note méprisante, s’agissant d’un homme capable d’enlever la liberté ou la vie à tout un peuple ?
Littéralement : Et le roi Assuérus dit et dit à Esther, la reine. Ce désordre dans la construction marque l’émotion du roi. Le roi éclate. Mais il ne donne pas à Haman l’occasion de se justifier ; c’est à la reine qu’il parle.
Qui est-il ? Le roi ne peut ni l’ignorer ni le croire.
Dans le jardin. Échauffé par le vin et la colère, le roi sort au grand air (Esther 1.5).
Était arrêtée. La sortie du roi renfermait implicitement un jugement de condamnation et Haman s’en rend bien compte.
Si l’on se souvient avec quelle réserve les rois de Perse voulaient qu’on en usât avec leurs femmes et qu’ils condamnaient à mort non seulement ceux qui avaient osé les approcher ou les toucher, ou simplement s’approcher de leur litière, on jugera du transport de Xerxès en cette occasion et de la détresse qui avait poussé Haman à une pareille imprudence.
La parole : la sentence de mort qui n’est pas rapportée, mais qui suivit immédiatement la question qui précède. Esther, à supposer qu’elle eut voulu enlever au roi son injuste soupçon, n’eut pas le temps d’intervenir.
Le visage et non pas la tête seulement, comme Esther 6.12. On traitait ainsi ceux qu’on conduisait au supplice. Le voile privant de la lumière était l’image des ténèbres de la mort qui allaient recevoir le condamné. Philotas accusé de haute trahison fut conduit la tête voilée devant Alexandre (Quinte-Curce, VI). Chez les Romains, le juge disait à l’exécuteur en lui livrant le coupable : Va, licteur, attache-lui les mains, voile-lui la tête et suspends-le à l’arbre de malheur !
Les rois de Perse étaient autorisés à faire mourir sans forme de procès ceux de leurs sujets qu’ils trouvaient à propos, parce qu’ils les regardaient tous comme leurs esclaves. D’ailleurs le vrai crime d’Haman était notoire et avoué du coupable.
Harbona : le même que Esther 1.10.
Voici même : précisément. On a quelquefois vu davantage dans ce mot même, qui signifie proprement aussi : À diverses autres accusations élevées par divers assistants contre Haman, Harbona ajouterait celle-ci : Il voulait pendre le sauveur du roi !
Haman n’est plus ; mais le massacre des Juifs est et demeure ordonné dans tout l’empire.