Verset à verset Double colonne
1 Ce jour-là le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Haman, l’oppresseur des Juifs, et Mardochée se présenta devant le roi, car Esther avait révélé ce qu’il lui était.La maison d’Haman, c’est-à-dire tout ce qui lui appartenait. En Orient la confiscation des biens accompagne toujours la peine capitale (Esther 3.11 ; Hérodote III, 129).
À la reine Esther. Une Juive se trouve donc en jouissance de la fortune du grand oppresseur des Juifs.
Se présenta devant le roi, car… Quand le roi sut que Mardochée était le tuteur (Esther 2.7) et le cousin d’Esther, il lui donna, comme à ses plus hauts officiers, accès auprès de sa personne (Esther 1.10 ; Esther 1.14 ; Esther 7.9). Après Esther 6.11 (honneurs rendus à Mardochée), il n’y avait plus lieu pour Esther de cacher ce qu’il lui était.
Et le donna à Mardochée : qui devint premier ministre et chancelier (Esther 3.10 ; Genèse 41.42), en même temps que gérant de la fortune d’Esther.
Son salut personnel ne lui suffit pas elle n’oublie pas les siens dans la prospérité et, pour les sauver, risque encore une fois sa vie.
Le sceptre. Comparez Esther 4.11.
Si le roi… si j’ai trouvé… Cette introduction à sa demande rappelle Esther 1.19 ; Esther 5.4 ; Esther 7.3, mais est renforcée de deux formules nouvelles, tant est importante sa demande.
Révoquer. Esther demande ici quelque chose d’impossible et le roi le lui fera sentir par le dernier mot du verset 8 : irrévocable.
Comparez Genèse 44.34.
Pourquoi douter de ma bienveillance, après les preuves que j’en ai données déjà ?
Vous donc… Il donne à Esther et à Mardochée carte blanche pour rédiger et publier un nouvel édit, qui neutralise le premier sans le révoquer.
Deux mois, jour pour jour, s’étaient écoulés depuis l’édit d’Haman. On a trouvé dans les inscriptions cunéiformes le mois de Sivanu. Il correspond à mai-juin.
Ainsi qu’aux Juifs : tandis que l’édit de Haman n’avait, cela se comprend, été envoyé qu’aux satrapes et gouverneurs.
Les courriers ordinaires (Esther 3.13), mais montés cette fois sur les meilleurs chevaux du roi, afin d’arriver à temps aux extrémités de l’immense empire.
Gens armés… qui les attaqueraient. Ainsi les Juifs n’ont pas attaqué les gens paisibles, mais ont frappé ceux-là seulement qui, malgré cet édit, se disposaient encore à les attaquer. Notre verset ressemble à Esther 3.13, à cette grande différence près que là c’étaient des gens inoffensifs qu’il était permis de massacrer. Voyez l’expression : défendre leur vie, ici et Esther 9.16.
Enfants et femmes : des Perses qui auraient cherché à massacrer les Juifs. Toute l’ancienne alliance procède par familles en matière de châtiments (Nombres 16.32 ; Josué 7.24 ; Daniel 6.24).
Un seul jour : le même que Esther 3.13.
Fut publié. Esther 3.15.
Vêtement royal bleu et blanc. Voir sur ces deux couleurs Esther 1.6. Ces vêtements sont la tenue officielle du premier ministre et ne signifient pas que Mardochée veuille faire parade de son autorité. Quel contraste avec Esther 4.1.
La ville de Suse… Allégresse après tristesse (Esther 3.15), car c’eût été la paix, s’il ne se fût trouvé un noyau mal intentionné dont l’attitude incorrigiblement hostile amena en fin de compte une effusion de sang.
Les Juifs : ceux de Suse.
Rayonnants de joie, littéralement : Il y avait pour les Juifs lumière et joie.
Gloire : car le grand-vizir était l’un d’eux !
Des jours heureux : l’extrême opposé de Esther 4.3.
Se firent Juifs, littéralement : judaisèrent, expression qui, dans Galates 2.14, ne comprend pas la circoncision. Au reste il ne s’agissait pas de se joindre aux Juifs pour éviter la mort, puisque pour il cela suffisait pour les Perses de ne plus attaquer les Juifs.