Verset à verset Double colonne
Fais approcher, dans le sens de : Tu feras approcher. Cet ordre donné sur la montagne ne devait être exécuté que plusieurs mois plus tard, lors de l’installation d’Aaron et de ses fils racontée Lévitique 8
Nadab et Abihu : les deux fils aînés d’Aaron, déjà spécialement distingués dans la cérémonie qui avait eu lieu pour la conclusion de l’alliance (Exode 24.1-9). Ils moururent pour avoir apporté sur l’autel un feu étranger (Lévitique 10.4 et suivants). Leurs frères Eléazar et Ithamar les remplacèrent. La souveraine sacrificature appartint d’abord à Eléazar, puis à son fils Phinées (Josué 22.30 ; Juges 20.28). On ignore les raisons pour lesquelles elle passa durant la période des Juges à la ligne d’Ithamar ; car c’est à celle-ci qu’appartenait Eli, père d’Ahimélec, qui est désigné comme descendant d’Ithamar (1 Chroniques 24.3).
Les fonctions de souverain sacrificateur étaient les suivantes :
Depuis Josaphat il prit part à l’administration de la justice ; plus tard encore devint un personnage politique important comme président du sanhédrin.
Il se distinguait des simples sacrificateurs par la magnificence de ses vêtements.
Des vêtements sacrés : ceux qu’Aaron (et ses fils, verset 40) devait porter dans le sanctuaire. Ces vêtements servaient non seulement à les distinguer des autres Israélites (insignes), mais à les honorer à leurs propres yeux (parure).
Cet ordre s’expliquera, par les détails subséquents relatifs à ces vêtements.
Tout talent particulier est un don de Dieu et de son Esprit et doit servir à sa gloire.
Il est remarquable que ce sont les mêmes matériaux qui avaient été employés pour les tentures du Tabernacle. Le souverain sacrificateur était ainsi qualifié, comme appartenant au sanctuaire.
Il est parlé d’un vêtement appelé éphod à l’occasion des simples sacrificateurs (1 Samuel 22.18), du jeune Samuel servant dans le sanctuaire (1 Samuel 2.18) et de David marchant devant l’arche (2 Samuel 6.14). Mais dans ces cas l’éphod était de simple lin et ne portait pas de pectoral. Même dans les sanctuaires privés, comme celui de Gédéon (Juges 8.27) et de Mica (Juges 17.5), ce vêtement était employé évidemment comme ayant un caractère sacerdotal. L’expression de porter l’éphod est employée 1 Samuel 2.28 comme terme technique, signifiant être sacrificateur.
L’emploi assez fréquent de ce vêtement est sans doute la raison pour laquelle nous n’en avons ici qu’une description incomplète et peu claire ; elle a été comprise de manières très diverses. C’était en tout cas un corselet, composé de deux pièces, l’une sur la poitrine, l’autre sur le dos, liées ensemble par deux bandes passant chacune sur une épaule, à la façon de nos bretelles. Nous nommerons ces bandes épaulettes (verset 7), lors même que ce terme n’a pas proprement ce sens.
Des deux bords de l’éphod, partait, à droite et à gauche, sur le devant, une bande horizontale de même étoffe, au moyen de laquelle il était serré autour de la taille ; c’est la bande dont il est parlé au verset 8.
Sur chaque épaule se trouvait une pierre d’onyx enchâssée dans un chaton d’or (verset 9) et sur laquelle étaient gravés les noms de six des tribus d’Israël.
Comme on grave… On pratiquait l’art de la gravure sur pierre en Égypte dès les temps les plus reculés.
Aaron portera les noms. Aaron, représentant du peuple devant Dieu, devait porter sur l’épaule ces douze noms, comme pour lui rappeler que le peuple était pour lui un fardeau sacré ; comparez Ésaïe 22.22
L’arrangement brièvement indiqué ici à l’occasion de l’éphod est développé aux versets 22 à 28 en parlant du pectoral ; il s’agit précisément du moyen par lequel celui-ci devait être joint au premier.
Un pectoral de jugement, c’est-à-dire de décision. Car c’était là que se trouvait l’objet au moyen duquel le souverain sacrificateur consultait l’Éternel dans les cas graves et douteux et obtenait la décision d’en-haut. Il était de même étoffe que l’éphod et les tentures.
Carré et double, c’est-à-dire d’un morceau d’étoffe replié, sur lui-même et formant sur la poitrine une poche carrée (voir verset 22 et suivants).
Un empan : environ 25 centimètres.
Quatre rangées : rangées horizontales de trois pierres chacune. Il est, assez difficile de déterminer exactement quelques-unes des pierres dont il va être question.
Première rangée :
Seconde rangée :
Troisième rangée :
Quatrième rangée :
Ces chaînes sont celles dont il était parlé versets 13 et 14 ; elles sont mentionnées cette fois comme partie du pectoral qu’elles doivent faire tenir à l’éphod.
Les deux anneaux d’or doivent être placés au bord supérieur du pectoral, à ses deux extrémités, d’où les chaînes doivent partir pour aller joindre les deux chatons de l’éphod sur l’épaule (voir versets 24 et 25).
Deux autres anneaux d’or doivent être placés au bord inférieur du pectoral, à ses deux extrémités, sur la face intérieure du pectoral.
Enfin deux nouveaux anneaux, correspondant aux précédents, doivent être mis à l’éphod, sur le devant, à droite et à gauche du pectoral, à l’endroit d’où part la bande en forme de bretelle qui passe par-dessus l’épaule.
Le cordonnet de pourpre doit aller des anneaux inférieurs du pectoral à ces deux anneaux de l’éphod, de manière à fixer le pectoral, dans sa partie inférieure, comme il est fixé par les chaînes d’or dans sa partie supérieure.
Il peut paraître étrange que le souverain sacrificateur portât deux fois les noms des fils d’Israël sur son costume. Mais si les noms gravés sur les onyx des épaulettes faisaient penser à un fardeau sacré qu’il était appelé à porter, ces mêmes noms gravés sur les pierres du pectoral étaient le symbole de l’intérêt de cœur, de la relation d’amour qui le liait à ce même peuple.
Dans le pectoral : dans la poche formée par le rendoublement du morceau d’étoffe dont il était formé (verset 16).
Les Urim et les Thummim. Ces deux mots signifient lumières et intégrités, par ce nom Dieu voulait faire entendre que les décisions obtenues par ce moyen seraient à la fois sages et droites, comme il est dit dans Apocalypse 16.7 : Tes jugements sont véritables et justes, parole qui semble être la paraphrase du nom Urim et Thummim. Le grand sacrificateur consultait Dieu par ce moyen dans les cas graves et douteux qui concernaient l’ensemble du peuple.
On s’est représenté de bien des manières le moyen par lequel le souverain sacrificateur obtenait la réponse divine. On a pensé que, parmi les lettres gravées sur les pierres précieuses, quelques-unes prenaient tout à coup un éclat particulier et que de leur combinaison le sacrificateur tirait la réponse ; ou bien que de la lumière qui se répandait sur tout le pectoral, il concluait à la volonté divine. Mais il paraît ressortir de 1 Samuel 14.19 que l’Urim et le Thummim était non sur mais dans le pectoral. La plupart des passages font supposer que c’était une espèce de sort que tirait le souverain sacrificateur, évidemment à la suite d’une cérémonie dans laquelle le nom de Dieu était solennellement invoqué. Mais on ne peut pourtant pas penser, comme on l’a fait, à deux pierres précieuses, dont l’une aurait signifié oui, l’autre non. Car il y a des cas où Dieu ne répond pas (1 Samuel 14.37 ; 1 Samuel 28.6) et d’autres où la réponse n’est nullement affirmative ou négative, mais renferme une révélation inattendue et parfois avec des détails assez compliqués (1 Samuel 10.22 ; 2 Samuel 2.1 ; 2 Samuel 21.1). Nous devons donc reconnaître notre ignorance qui était déjà celle de la tradition juive et des rabbins.
La parole Deutéronome 33.8 montre tout le prix que l’on attachait à l’emploi de ce moyen et l’honneur qui rejaillissait sur la tribu de Lévi de ce que son emploi fût confié à l’un de ses membres. Voici les cas où l’Urim et le Thummim sont expressément désignés : Exode 28.30 ; Lévitique 8.8 ; Nombres 27.21 ; Deutéronome 23.8 ; 1 Samuel 28.6 ; Esdras 2.63 ; Néhémie 7.65
Mais il y a beaucoup de cas où l’Éternel est consulté par le sort et où il est vraisemblable que l’Urim fut employé sans être nommé. Après le temps de David nous n’avons plus dans l’Ancien Testament aucune trace de cet emploi ; probablement il tomba en désuétude avec l’apparition des prophètes. Ce moyen d’ordre inférieur pour connaître la volonté divine avait désormais fait place à un mode de révélation plus spirituel. Néanmoins Esdras 2.63 et Néhémie 7.65 (d’après la vraie traduction) prouvent qu’après l’exil on attendait un sacrificateur qui pourrait de nouveau consulter Dieu par Urim et Thummim.
L’opinion d’après laquelle cette institution aurait été une imitation d’un usage égyptien est aujourd’hui universellement rejetée. La pierre précieuse portant l’image des déesses de la vérité et de la justice qui pendait sur la poitrine du grand sacrificateur égyptien, quand il était occupé à rendre la justice, est quelque chose de tout différent du pectoral israélite.
C’était une sorte de justaucorps sans manches, descendant probablement jusqu’aux genoux et qui ne se voyait que depuis la ceinture, la partie supérieure étant couverte par l’éphod et le pectoral.
Tout entier de pourpre…, littéralement : comme un tout de pourpre… Bien que ce vêtement fût moins luxueux que l’éphod, il était pourtant aussi d’étoffe précieuse. Il était tissé (d’une seule pièce) de fils de lin teints en pourpre violette (bleu foncé).
Des grenades… C’étaient des glands de trois couleurs, en forme de fleurs de grenade ; elles alternaient sur le bord inférieur du surplis avec des clochettes d’or pur qui retentissaient à mesure que marchait le grand sacrificateur. La grenade est l’emblème de la puissance, de la richesse et de la plénitude de la vie. On en retrouve l’usage chez les Assyriens et les Égyptiens. Elle était le symbole de la vie qui émane de Dieu et qui devait pénétrer le peuple lui-même, personnifié dans le grand sacrificateur.
Le retentissement des clochettes est un appel à l’attention. Dans ce culte sans parole, où le faire excluait le dire, ce son était comme une prédication invitant les témoins et le sacrificateur lui-même à l’attention et au recueillement, conditions de la participation à la vie.
Et il ne mourra point. Plusieurs ont conclu de ces mots que les clochettes avaient pour but d’avertir le Dieu invisible habitant cette Demeure que celui qui entrait était son serviteur et non un étranger, afin qu’il ne le tuât pas comme profanateur du sanctuaire. Mais Dieu aurait par là donné à son peuple une idée bien peu digne de lui. Ces mots rappellent simplement, comme dans tant d’autres cas où ils sont employés, que le sacrificateur qui braverait la présence de Dieu en se présentant devant lui sans son costume officiel, contrairement à l’ordonnance divine, s’attirerait un châtiment mortel ; comparez Zacharie 3.3, et, comme exemple de châtiment divin, Ozias (2 Chroniques 26.21)
La tiare
En premier lieu est mentionnée la lame d’or qui doit orner le devant de la tiare ; c’en est évidemment la pièce essentielle. Cette lame d’or était fixée à la tiare au moyen d’un cordonnet passant probablement par deux trous aux extrémités de la lame et dont les deux bouts se nouaient sur le derrière de la tête.
Comme on grave sur les cachets : voir au verset 11
Consécration à l’Éternel. Cette inscription sublime exprime le principe fondamental de la vie israélite. Personnes et actes, tout dans ce peuple est propriété de l’Éternel et a pour destination suprême de le servir. Tout doit donc porter le caractère de la sainteté, sceau de cette destination. Voilà pourquoi le représentant de ce peuple, au moment où il s’approche du Dieu d’Israël, doit porter au front l’expression au moins symbolique de cette destination idéale qui de plus en plus doit se réaliser dans tous les détails de sa vie et de la vie du peuple qu’il représente ; comparez Zacharie 14.20. Mais malgré un commencement de réalisation en Israël. C’est bien ici qu’on peut dire qu’en Christ se trouve le corps de ce dont la loi n’avait que l’ombre (Colossiens 2.17).
Nous n’avons pas de détails sur la forme de la tiare elle-même. C’était sans doute une espèce de turban formé d’une bande d’étoffe plusieurs fois roulée autour de la tête.
Les fautes commises dans les choses saintes : c’est-à-dire dans l’exercice du culte. Avec la quantité de prescriptions cérémoniales que contenait la loi, il était presque impossible de ne pas commettre quelque erreur ; Nombres 18.1 ; Lévitique 16.33 Cette plaque d’or, qui avec son inscription était l’emblème d’une sainteté parfaite, une fois placée sur le front de l’homme qui représentait le peuple, couvrait les défectuosités involontaires du culte qu’Israël rendait à son Dieu.
Constamment : toutes les fois qu’Aaron se présente devant l’Éternel avec cette tiare sur la tête.
La tunique et la ceinture
La tunique se portait immédiatement sur le corps. C’était, d’après Josèphe, une sorte de chemise à manches étroites ; elle descendait jusqu’aux pieds. Ces manches étaient la seule chose qui couvrît les bras des sacrificateurs.
Une ceinture en broderie. Elle devait être de lin, de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi (Exode 39.29) ; on doit conclure de Lévitique 8.7 qu’elle se portait immédiatement sur la tunique et que la plus grande partie en était par conséquent cachée par le surplis. Josèphe dit qu’on la passait plusieurs fois autour de la taille. On n’en voyait que les deux bouts qui dépassaient le surplis et descendaient jusqu’aux pieds.
Les vêtements de corps du grand sacrificateur étaient donc la tunique et le caleçon, le surplis ou robe, l’éphod, espèce de corset, enfin le pectoral, l’ornement spécial. Voir figure.
Vêtements des sacrificateurs.
Les tuniques, les mitres et les ceintures des simples sacrificateurs sont mentionnées, mais non décrites. Ces vêtements étaient de lin (Exode 39.27-29) ; on ne sait si les ceintures étaient de la même étoffe que celle du grand sacrificateur. Les mitres différaient en tout cas de la tiare de celui-ci, car le terme hébreu est autre et fait penser à la forme d’un calice renversé.
Il n’est parlé de chaussures, ni pour le grand sacrificateur, ni pour les simples sacrificateurs. C’est qu’il ne s’agit ici que du costume officiel, employé dans le sanctuaire. Or la loi est de déchausser ses pieds quand on entre dans un lieu saint (Exode 3.5). Le but de la chaussure étant de ne pas se salir les pieds, ce serait faire injure à un lieu saint que d’en porter une en pareil lieu. Encore aujourd’hui chez les Mahométans ce serait un crime d’entrer dans une mosquée avec sa chaussure.
Tu les oindras. Sur la composition de l’huile d’onction, voir à Exode 30.22-33
Tu les installeras, littéralement : Tu leur rempliras la main. Cette expression consacrée pour désigner l’installation est expliquée par Lévitique 8.27 : c’est donner à quelqu’un le droit de présenter l’offrande.
Des caleçons. Voir à Exode 20.26. Ce vêtement s’interposait entre la partie du corps qu’il couvrait et la sainteté de autel ; il rappelait ainsi au serviteur de Dieu le sentiment de pudeur qui doit le pénétrer en présence de Dieu.
Le Lieu saint est probablement pris ici dans le sens général, dans lequel il désigne avec le Tabernacle le parvis qui l’entoure.
De peur qu’ils ne meurent : il ne s’agit pas d’une punition par jugement humain, mais d’un châtiment divin.