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Exode 27
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

1 Et tu feras l’autel en bois d’acacia, de cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur. L’autel sera carré et de la hauteur de trois coudées.

L’autel des holocaustes et le parvis

Versets 1 à 8 — L’autel des holocaustes

Cet autel est appelé ici, ainsi que Exode 30.18 ; Lévitique 1.16, etc., l’autel tout court, comme l’autel par excellence ; ailleurs : l’autel des holocaustes (Exode 30.28).

Trois coudées : un mètre cinquante environ. Comme les prêtres n’auraient pu officier sur un autel aussi élevé, on doit supposer qu’il y avait une montée en terre qui aboutissait à mi-hauteur de l’autel. Voir à Exode 20.26 et Lévitique 9.22. Josèphe, dans la description qu’il fait du temple d’Hérode, dit que cette montée se trouvait au côté méridional de l’autel. Voir figure.

Dans l’image générale le talus est placé à l’est sans qu’on puisse rien affirmer à cet égard.

2 Et tu feras ses cornes à ses quatre coins ; les cornes feront corps avec lui ; et tu le revêtiras d’airain.

Les cornes. Ces cornes formaient corps avec le revêtement d’airain qui recouvrait le bois d’acacia. Elles étaient à l’autel ce que l’autel était au sol (voir Exode 20.24-25, note), le symbole de l’élévation vers le ciel et de la concentration de la vertu expiatoire ; aussi était-ce sur les cornes qu’on répandait le sang de la victime dans les sacrifices pour le péché Exode 29.12 ; Lévitique 4.7 ; etc. C’étaient aussi ces cornes que saisissait le criminel menacé de mort afin d’implorer la protection divine (1 Rois 1.50 ; 1 Rois 2.28). Rien n’autorise donc à voir dans ces cornes de l’autel le reste d’un ancien culte du taureau qui a pu exister chez les Hébreux (voir chapitre 32).

3 Et tu feras les chaudrons pour recueillir les cendres, les pelles, les bassins, les fourches et les brasiers : pour tous ces objets tu emploieras l’airain.

Les ustensiles de l’autel étaient :

  • Les chaudrons servant à enlever les cendres mêlées de graisse qui restaient sur l’autel après chaque sacrifice. Le verbe signifie dégraisser l’autel.
  • Les pelles, pour rassembler ce qui devait être emporté.
  • Les fourches, pour disposer les pièces des victimes sur le feu.
  • Les brasiers servant à porter les braises (Il y en avait aussi qui allaient avec le candélabre et d’autres qui servaient, à l’offrande du parfum, Exode 25.38 ; Lévitique 10.1).
4 Et tu feras à l’autel une grille ; ce sera un treillis, d’airain ; et tu feras à ce treillis quatre anneaux d’airain aux quatre bouts.

L’explication la plus vraisemblable est celle-ci. La grille était dressée sur terre à une certaine distance de l’autel qu’elle entourait et dont elle atteignait la mi-hauteur. C’était, sur cette grille que s’appuyait la coniche, c’est-à-dire le rebord qui faisait tout le tour de l’autel et qui était assez large pour permettre au sacrificateur d’y circuler et d’y fonctionner. Au quatre coins de ce grillage étaient les anneaux destinés au transport de l’autel.

5 Et tu le placeras sous la corniche de l’autel, dans la partie inférieure, et ce treillis ira jusqu’à mi-hauteur de l’autel. 6 Et tu feras des barres pour l’autel, des barres de bois d’acacia et tu les revêtiras d’airain.

Les barres sont revêtues, non plus d’or comme celles de l’arche et de la table (Exode 25.13 ; Exode 25.28), mais d’airain. Nous ne sommes plus dans la Demeure même, mais dans la cour.

7 Et on fera passer ces barres dans les anneaux, et les barres seront aux deux côtés de l’autel, quand on le transportera. 8 Tu le feras creux, en planches. On le fera comme on te l’a fait voir sur la montagne.

Tu le feras creux. L’intérieur devait être rempli de terre ou de pierres brutes (Exode 20.24-25). L’enveloppe de bois revêtue d’airain devait seule être transportée lorsque le camp changeait de place.

9 Et tu feras le parvis de la Demeure. Pour le côté, du midi, à droite, les toiles du parvis, en lin retors, auront cent coudées de longueur sur un côté.

Le parvis (9-19)

Ce parvis était la vaste cour qui entourait la Demeure et la séparait du camp. C’était là qu’entraient les sacrificateurs appelés à officier et les Israélites qui offraient un sacrifice. Les temples des peuples de l’antiquité, en particulier ceux des Égyptiens, étaient aussi entourés d’une cour. Celle-ci avait la forme d’un rectangle de cent coudées de long sur cinquante de large. La clôture était formée d’une toile fixée à des piliers placés de distance en distance ; elle avait cinq coudées, à peu près 2 mètres 40 de hauteur (verset 18).

10 Ce côté aura vingt piliers, et leurs socles, au nombre de vingt, seront d’airain, et les clous des piliers et leurs tringles seront d’argent.

Les piliers étaient au nombre de soixante ; d’après le sens le plus probable du texte, on doit se les représenter placés comme suit :

  • numéros 1 à 21 du côté nord, le 21e, celui du coin comptant comme premier du côté ouest
  • numéros 21 à 31 du côté ouest, le 31e comptant comme premier du côté sud
  • numéros 31 à 51 du côté sud, le 51e, comptant pour premier du côté est, cela fait en tout 50.

Du côté est, qui formait le devant du parvis, 11 piliers, numéros 51 à 61, se répartissant comme suit :

  • au milieu numéros 54 à 58, formant la porte d’entrée
  • à droite numéros 51 à 54
  • à gauche numéros 58 à 61, formant les deux ailes

Les numéros 54 et 58 appartiennent à la fois au groupe de la porte et à ceux des deux ailes et le numéro 61 au côté est et au côté nord ; ce qui ramène le nombre total à 60.

Les socles doivent être d’airain, les clous et tringles d’argent ; pour le sanctuaire même les socles étaient d’argent (sauf pour la porte donnant sur le parvis), les clous et tringles d’or (Exode 36.32-37). Il n’est pas dit de quel bois étaient les piliers ; c’était sans doute du bois d’acacia. Comme d’après Exode 38.17 les chapiteaux des piliers étaient recouverts d’argent, il faut supposer que le reste des piliers était de bois brut.

11 De même, pour le côté du nord, en longueur, des toiles de cent coudées de long et vingt piliers avec leurs vingt socles d’airain ; les clous des piliers et les tringles seront d’argent. 12 Et pour la largeur du parvis, sur le côté de l’occident, des toiles de cinquante coudées, et leurs dix piliers avec leurs dix socles. 13 Et la largeur du parvis sur le devant, à l’orient, sera de cinquante coudées. 14 Et quinze coudées de toiles, d’une part, et leurs trois piliers avec leurs trois socles, 15 et d’autre part aussi quinze [coudées] de toiles, et leurs trois piliers avec leurs trois socles. 16 Et pour la porte du parvis, un rideau de vingt coudées, en pourpre violette, pourpre écarlate, cramoisi, lin retors, broché, et ses quatre piliers avec leurs quatre socles.

Ce sont ici les mêmes matériaux que ceux qui devaient servir à la confection du rideau placé à l’entrée du Tabernacle.

17 Tous les piliers entourant le parvis auront des tringles d’argent et leurs clous d’argent, et leurs socles seront d’airain.

Voir versets 10 à 5. Il est évident que pour que cette clôture fût solide, il fallait non seulement que les piliers fussent fichés en terre, mais encore que les toiles fussent affermies par des cordages fixés au sol par des chevilles ou pieux. Comparez l’expression de cordages Exode 35.18 ; Nombres 3.37

18 La longueur du parvis sera de cent coudées, la largeur de cinquante de chaque côté, et la hauteur de cinq coudées, en lin retors, et les socles seront d’airain.

De cinq coudées. La palissade d’enceinte du parvis n’ayant que la moitié de la hauteur du Tabernacle, celui-ci était visible de tout le camp.

19 Tous les ustensiles de la Demeure, pour tout son service, toutes ses chevilles et toutes les chevilles du parvis seront d’airain.

Il s’agit ici non des objets de culte, mais des instruments nécessaires pour le montage, le démontage et le transport du Tabernacle.

20 Et toi, tu ordonneras aux fils d’Israël de t’apporter pour le luminaire de l’huile pure d’olives pilées, pour entretenir constamment des lampes.

L’huile sainte (20-21)

Il est difficile d’expliquer la raison pour laquelle est placée ici cette prescription relative à l’huile du candélabre, qui se trouve plus complète Lévitique 24.1-4. Comme elle devait être, aussi bien que tous les objets dont il a été parlé, au nombre des dons libres offerts par les enfants d’Israël, il est possible que ce soit là la raison pour laquelle il en est parlé avant de passer à la consécration des sacrificateurs. Dans tous les cas, ce verset où il est parlé d’Aaron forme une transition aux chapitres suivants 28 et 29.

De l’huile pure d’olives pilées. C’est de l’huile coulant d’elle-même des olives simplement foulées, mais non pressurées ; elle est très supérieure à celle obtenue par la pression.

Des lampes ; littéralement : qu’il y ait toujours lampe.

En dehors du voile : dans le Lieu saint.

Du soir au matin. Chaque matin les sacrificateurs enlevaient et préparaient les lampes, puis les replaçaient sur le candélabre le soir pour la nuit (Exode 27.21 ; Exode 30.7-8).

Après avoir donné ses instructions pour l’établissement de sa demeure en Israël, l’Éternel indique ceux des membres du peuple qu’il appelle à le servir dans ce sanctuaire. Au temps des patriarches, c’était le chef de la famille élue qui accomplissait les actes du culte ; Abraham, Isaac, Jacob sacrifiaient. Moïse avait aussi exercé momentanément les fonctions sacerdotales, aidé de jeunes Israélites choisis pour cela (Exode 34.5-8). C’est dans la cérémonie de la consécration d’Aaron et de ses fils qu’il paraît avoir rempli cet office pour la dernière fois. Dès ce moment commence le sacerdoce régulier auquel Aaron et ses fils furent appelés. La nécessité d’une pareille institution résultait du péché du peuple qui le séparait de son Dieu et nécessitait le choix de certaines personnes expressément approuvées de Dieu pour s’approcher de lui au nom du peuple.

21 Dans la Tente d’assignation, en dehors du voile qui est devant le témoignage, Aaron et ses fils la prépareront pour brûler du soir au matin devant l’Éternel : redevance perpétuelle de la part des fils d’Israël, de génération en génération.