L’autel des holocaustes et le parvis
Versets 1 à 8 — L’autel des holocaustes
Cet autel est appelé ici, ainsi que Exode 30.18 ; Lévitique 1.16, etc., l’autel tout court, comme l’autel par excellence ; ailleurs : l’autel des holocaustes (Exode 30.28).
Trois coudées : un mètre cinquante environ. Comme les prêtres n’auraient pu officier sur un autel aussi élevé, on doit supposer qu’il y avait une montée en terre qui aboutissait à mi-hauteur de l’autel. Voir à Exode 20.26 et Lévitique 9.22. Josèphe, dans la description qu’il fait du temple d’Hérode, dit que cette montée se trouvait au côté méridional de l’autel. Voir figure.
Dans l’image générale le talus est placé à l’est sans qu’on puisse rien affirmer à cet égard.
Les cornes. Ces cornes formaient corps avec le revêtement d’airain qui recouvrait le bois d’acacia. Elles étaient à l’autel ce que l’autel était au sol (voir Exode 20.24-25, note), le symbole de l’élévation vers le ciel et de la concentration de la vertu expiatoire ; aussi était-ce sur les cornes qu’on répandait le sang de la victime dans les sacrifices pour le péché Exode 29.12 ; Lévitique 4.7 ; etc. C’étaient aussi ces cornes que saisissait le criminel menacé de mort afin d’implorer la protection divine (1 Rois 1.50 ; 1 Rois 2.28). Rien n’autorise donc à voir dans ces cornes de l’autel le reste d’un ancien culte du taureau qui a pu exister chez les Hébreux (voir chapitre 32).
Les ustensiles de l’autel étaient :
- Les chaudrons servant à enlever les cendres mêlées de graisse qui restaient sur l’autel après chaque sacrifice. Le verbe signifie dégraisser l’autel.
- Les pelles, pour rassembler ce qui devait être emporté.
- Les fourches, pour disposer les pièces des victimes sur le feu.
- Les brasiers servant à porter les braises (Il y en avait aussi qui allaient avec le candélabre et d’autres qui servaient, à l’offrande du parfum, Exode 25.38 ; Lévitique 10.1).
L’explication la plus vraisemblable est celle-ci. La grille était dressée sur terre à une certaine distance de l’autel qu’elle entourait et dont elle atteignait la mi-hauteur. C’était, sur cette grille que s’appuyait la coniche, c’est-à-dire le rebord qui faisait tout le tour de l’autel et qui était assez large pour permettre au sacrificateur d’y circuler et d’y fonctionner. Au quatre coins de ce grillage étaient les anneaux destinés au transport de l’autel.
Les barres sont revêtues, non plus d’or comme celles de l’arche et de la table (Exode 25.13 ; Exode 25.28), mais d’airain. Nous ne sommes plus dans la Demeure même, mais dans la cour.
Tu le feras creux. L’intérieur devait être rempli de terre ou de pierres brutes (Exode 20.24-25). L’enveloppe de bois revêtue d’airain devait seule être transportée lorsque le camp changeait de place.
Le parvis (9-19)
Ce parvis était la vaste cour qui entourait la Demeure et la séparait du camp. C’était là qu’entraient les sacrificateurs appelés à officier et les Israélites qui offraient un sacrifice. Les temples des peuples de l’antiquité, en particulier ceux des Égyptiens, étaient aussi entourés d’une cour. Celle-ci avait la forme d’un rectangle de cent coudées de long sur cinquante de large. La clôture était formée d’une toile fixée à des piliers placés de distance en distance ; elle avait cinq coudées, à peu près 2 mètres 40 de hauteur (verset 18).
Les piliers étaient au nombre de soixante ; d’après le sens le plus probable du texte, on doit se les représenter placés comme suit :
- numéros 1 à 21 du côté nord, le 21e, celui du coin comptant comme premier du côté ouest
- numéros 21 à 31 du côté ouest, le 31e comptant comme premier du côté sud
- numéros 31 à 51 du côté sud, le 51e, comptant pour premier du côté est, cela fait en tout 50.
Du côté est, qui formait le devant du parvis, 11 piliers, numéros 51 à 61, se répartissant comme suit :
- au milieu numéros 54 à 58, formant la porte d’entrée
- à droite numéros 51 à 54
- à gauche numéros 58 à 61, formant les deux ailes
Les numéros 54 et 58 appartiennent à la fois au groupe de la porte et à ceux des deux ailes et le numéro 61 au côté est et au côté nord ; ce qui ramène le nombre total à 60.
Les socles doivent être d’airain, les clous et tringles d’argent ; pour le sanctuaire même les socles étaient d’argent (sauf pour la porte donnant sur le parvis), les clous et tringles d’or (Exode 36.32-37). Il n’est pas dit de quel bois étaient les piliers ; c’était sans doute du bois d’acacia. Comme d’après Exode 38.17 les chapiteaux des piliers étaient recouverts d’argent, il faut supposer que le reste des piliers était de bois brut.
Ce sont ici les mêmes matériaux que ceux qui devaient servir à la confection du rideau placé à l’entrée du Tabernacle.
Voir versets 10 à 5. Il est évident que pour que cette clôture fût solide, il fallait non seulement que les piliers fussent fichés en terre, mais encore que les toiles fussent affermies par des cordages fixés au sol par des chevilles ou pieux. Comparez l’expression de cordages Exode 35.18 ; Nombres 3.37
De cinq coudées. La palissade d’enceinte du parvis n’ayant que la moitié de la hauteur du Tabernacle, celui-ci était visible de tout le camp.
Il s’agit ici non des objets de culte, mais des instruments nécessaires pour le montage, le démontage et le transport du Tabernacle.
L’huile sainte (20-21)
Il est difficile d’expliquer la raison pour laquelle est placée ici cette prescription relative à l’huile du candélabre, qui se trouve plus complète Lévitique 24.1-4. Comme elle devait être, aussi bien que tous les objets dont il a été parlé, au nombre des dons libres offerts par les enfants d’Israël, il est possible que ce soit là la raison pour laquelle il en est parlé avant de passer à la consécration des sacrificateurs. Dans tous les cas, ce verset où il est parlé d’Aaron forme une transition aux chapitres suivants 28 et 29.
De l’huile pure d’olives pilées. C’est de l’huile coulant d’elle-même des olives simplement foulées, mais non pressurées ; elle est très supérieure à celle obtenue par la pression.
Des lampes ; littéralement : qu’il y ait toujours lampe.
En dehors du voile : dans le Lieu saint.
Du soir au matin. Chaque matin les sacrificateurs enlevaient et préparaient les lampes, puis les replaçaient sur le candélabre le soir pour la nuit (Exode 27.21 ; Exode 30.7-8).
Après avoir donné ses instructions pour l’établissement de sa demeure en Israël, l’Éternel indique ceux des membres du peuple qu’il appelle à le servir dans ce sanctuaire. Au temps des patriarches, c’était le chef de la famille élue qui accomplissait les actes du culte ; Abraham, Isaac, Jacob sacrifiaient. Moïse avait aussi exercé momentanément les fonctions sacerdotales, aidé de jeunes Israélites choisis pour cela (Exode 34.5-8). C’est dans la cérémonie de la consécration d’Aaron et de ses fils qu’il paraît avoir rempli cet office pour la dernière fois. Dès ce moment commence le sacerdoce régulier auquel Aaron et ses fils furent appelés. La nécessité d’une pareille institution résultait du péché du peuple qui le séparait de son Dieu et nécessitait le choix de certaines personnes expressément approuvées de Dieu pour s’approcher de lui au nom du peuple.