Verset à verset Double colonne
1 Et l’Éternel parla à Moïse en ces termes :L’exécution de pareils ordres rendait nécessaires des travaux de toute sorte : charpente, tentures (tissage, broderie, teinture), métaux à travailler par la fonte, le marteau ou le burin, pierres précieuses à graver, etc. ; tout cela réclamait une direction savante et habile. Heureusement qu’Israël sortait d’Égypte où tous ces métiers étaient cultivés depuis des siècles et avaient atteint le plus haut degré de perfection, comme le prouvent les œuvres de toute sorte que l’on découvre aujourd’hui dans ce pays.
Dieu avait fait choix, pour présider à ce grand travail, d’hommes dont les talents naturels devaient être consacrés et guidés par les lumières et les forces du Saint-Esprit. Deux d’entre eux sont nommés comme les plus éminents, en premier lieu Betsaléel (verset 2), puis, comme son second, Oholiab (verset 6).
Le Nouveau Testament (en particulier 1 Corinthiens chapitres 12 et 14) nous apprend que dans l’Église aussi les fidèles sont doués d’aptitudes naturelles qui, une fois consacrées au service de Christ par le Saint-Esprit, acquièrent une puissance nouvelle et concourent à l’édification du temple spirituel que Dieu se construit au sein de l’humanité.
Betsaléel était de la tribu de Juda. Peut-être son grand-père Hur était-il le même que celui que Moïse adjoignit à Aaron pour leur remettre la direction du peuple quand il monta sur le Sinaï (Exode 24.14) et qui avait joué un rôle dans la bataille contre les Amalékites (Exode 17.12).
Appelé par son nom. Cette expression ne s’applique qu’à ceux qui sont chargés de quelque grande œuvre. Ainsi Moïse (Exode 3.4) ; Samuel (1 Samuel 3.10) ; Cyrus (Ésaïe 45.1, 3 et 4).
Je l’ai rempli d’esprit divin : comparez Exode 28.3
Pour faire des combinaisons : Pour reconstruire dans son imagination le Tabernacle que je viens de te décrire et pour savoir comment s’y prendre pour exécuter les ouvrages qu’exige sa confection.
Oholiab paraît avoir été spécialement préposé à tout ce qui concernait les étoffes (Exode 38.23).
Dans l’esprit de tout homme habile : comparez Exode 28.3. Ils étaient nombreux, ceux que leurs aptitudes naturelles rendaient propres à ces divers travaux et auxquels Dieu communiqua une impulsion sainte et une lumière supérieure en vue des tâches diverses qu’ils auraient à remplir.
Les objets qui ont été décrits dans les chapitres 25 à 30 sont énumérés ici à peu près dans le même ordre, si ce n’est que l’autel des parfums est nommé avec les autres meubles du Lieu saint et la cuve d’airain immédiatement, après l’autel des holocaustes.
Les vêtements de cérémonie et les vêtements sacrés. La traduction du premier de ces termes est conjecturale. Il faut probablement, d’après Exode 39.4, entendre par là les vêtements richement brodés qui étaient particuliers au grand sacrificateur (surplis, éphod, pectoral, tiare).
Les vêtements sacrés sont dans ce cas ceux qui lui sont communs avec tous les sacrificateurs (tunique, caleçons). Les interprètes juifs ont appliqué le premier terme aux couvertures dans lesquelles on enveloppait les objets sacrés (Nombres 4.6-13). Mais Exode 39.1 dit expressément que les vêtements de cérémonie sont employés pour faire le service dans le sanctuaire.
Comparez Exode 20.8-14
Il est difficile de comprendre pourquoi cette ordonnance sur le sabbat se trouve placée à la suite d’instructions relatives au Tabernacle. Quelques interprètes ont supposé qu’elle avait trait spécialement aux travaux concernant l’établissement du sanctuaire, pendant la durée desquels le sabbat devait continuer à être observé, aussi bien que dans le cours ordinaire de la vie ; mais rien dans le texte ne conduit à cette idée. Nous croyons plutôt qu’en terminant cette ordonnance sur le lieu où devait être célébré le culte rituel, Dieu a voulu mettre en relief l’ordonnance du sabbat, comme l’unique commandement rituel du Décalogue et montrer la relation étroite qui existe entre le lieu de culte et le jour principal du culte.
Un signe entre moi et vous. C’était le retour hebdomadaire du sabbat qui rappelait à Israël la relation toute spéciale que Dieu avait daigné contracter avec lui. Aussi le sabbat devint-il plus tard le signe distinctif des Juifs qui habitaient chez les nations païennes.
Qui vous sanctifie : qui imprime par cette institution sur votre vie entière le sceau de la consécration à mon service.
Doit être mis à mort. Les prescriptions sabbatiques antérieures (Exode 16.22 ; Exode 20.9 ; Exode 23.12) ne contenaient rien de semblable. Le sabbat étant le signe distinctif de l’alliance, on comprend que celui qui le violait rompait l’alliance et méritait la mort. Comparez Nombres 15.32-36, qui montre que le supplice était la lapidation.
Les derniers mots du verset sont également ajoutés à ce que renfermait le Décalogue.
Dieu clôt toutes ces communications relatives au sanctuaire, en remettant à Moïse les deux tables de pierre sur lesquelles était gravé le Décalogue. La longueur et la largeur des tables, devait correspondre aux dimensions de l’arche, destinée à les recevoir. Étant gravées sur les deux faces, elles pouvaient renfermer la totalité de ce document.
L’expression : du doigt de Dieu, signifie en tout cas : d’une manière surnaturelle ; le mode nous échappe.
Cette conclusion du morceau précédent est en même temps la transition au récit suivant (Exode 32.1 à 34.35), qui est en grande partie tiré du document jéhoviste, mais dans lequel paraissent être insérés des fragments d’autre provenance.