1 Ah ! Mon cœur en tremble, Il tressaute hors de sa place !
Ah ! Mon cœur en tremble : tremble à l’ouïe et à la vue de l’orage qui accourt.
2 Écoutez donc le fracas de sa voix, Le grondement qui sort de sa bouche ! 3 Il le fait retentir sous tous les cieux, Et ses éclairs vont jusqu’aux extrémités de la terre. 4 Aussitôt sa voix mugit, Il tonne de sa voix majestueuse ; Quand sa voix se fait entendre, ses foudres ne sont plus dans sa main.
Ses foudres ne sont plus dans sa main. De chaque coup de tonnerre on peut conclure que Dieu a lancé un de ses redoutables carreaux.
5 Dieu tonne merveilleusement de sa voix ; Il fait de grandes choses, que nous ne connaissons pas. 6 Car à la neige il dit : Tombe sur la terre ; Il le dit à la pluie, aux pluies torrentielles les plus fortes.
Après la description de l’orage, voici celle de l’hiver et de ses suites pour les hommes (verset 7) et les animaux (verset 8).
7 Il met les scellés sur la main de tout homme, Afin que tous ceux qu’il a créés comprennent.
Il met les scellés. Dieu ferme, paralyse la main de l’homme par la froidure et l’empêche d’agir. D’autres entendent : Tous les travaux de la campagne sont suspendus.
Comprennent : qu’il est le maître.
8 L’animal entre dans son gîte, Et demeure dans sa tanière. 9 La tempête sort de sa retraite, Et les vents violents amènent la froidure.
Et les vents violents, littéralement : les dispersants, les vents qui dissipent les nuages (verset 21) et amènent le froid sous un ciel clair.
10 Au souffle de Dieu se produit la glace, Et l’étendue des eaux est à l’étroit.
À l’étroit : sous une croûte de glace. Voir Job 38.30.
11 Il charge d’humidité les nuages ; Il étend au loin ses nuées lumineuses.
Retour des nuages, dont sortira, pour les hommes, bénédiction ou punition (Job 36.31).
Nuées lumineuses, chargées d’éclairs (Job 36.29).
12 Celles-ci se tournent de côté et d’autre selon ses desseins, Pour faire tout ce qu’il leur ordonne, En descendant sur la surface de la terre. 13 Il les envoie, soit pour châtier, si sa terre en a besoin, Soit en témoignage de bonté.
Si sa terre… La terre est à Dieu.
14 Prête l’oreille à ceci, ô Job ; Arrête-toi et considère les merveilles du Dieu fort.
Application (14-24)
Un être qui ne peut pas même comprendre (combien moins imiter) les merveilles du Créateur, devrait y regarder à deux fois avant de critiquer Dieu.
Arrête-toi, sur la pente du blasphème et comprends mieux quelle est l’attitude qui te convient.
15 Sais-tu comment Dieu les dispose, Et comment il fait éclater la lumière de ses nues ?
Série de questions ironiques Sais-tu ? Comprends-tu ? Peux-tu ? (15-20)
Les dispose : non pas dispose les nues, mais les diverses merveilles dont il a déjà parlé.
La lumière de ses nues. Voir verset 11
16 Comprends-tu le balancement des nuages, Les merveilles de celui qui est parfaitement sage ?
Le balancement des nuages, qui se maintiennent dans les airs malgré l’humidité dont ils sont chargés.
17 Toi dont les habits deviennent brûlants Quand la terre est immobile sous le vent du midi,
Ici, phénomènes de la saison chaude (17-18)
L’homme n’est jamais que passif en face de l’activité de Dieu.
18 Peux-tu, comme lui, étendre les cieux ; Les rendre solides comme un miroir de fonte ?
Les rendre solides. Voir Genèse 1.6, note.
Un miroir de fonte. Comparez, Exode 28.8.
19 Fais-nous savoir ce que nous devons lui dire. Nous ne pouvons rien avancer à cause de [nos] ténèbres.
Élihu prépare dans le cœur de Job les sentiments que ce dernier exprimera enfin lorsque l’Éternel lui-même lui aura parlé (Job 39.37-38 ; Job 42.1-6).
20 Lui annoncera-t-on que je veux parler ? Quelqu’un a-t-il jamais désiré être englouti ?
Demander à Dieu la parole avec la prétention de l’instruire, ce serait souhaiter sa propre perte.
21 Et maintenant on n’a jamais pu regarder la lumière, Quand elle brille entre les nuages Après qu’un vent a passé et les a dissipés.
L’homme, qui ne peut regarder fixement le soleil, peut encore moins contempler Dieu et n’a qu’une chose à faire devant lui : se voiler la face.
22 L’or vient du septentrion ; Mais Dieu est entouré d’un éclat redoutable ;
Ce verset est obscur. Le sens le plus probable est celui-ci : On peut bien tirer de l’or des mines, dont plusieurs se trouvent dans les hautes montagnes du nord (Job 26.7, note), mais on ne saurait sonder la nature de Dieu.
23 Le Puissant, nous ne saurions l’atteindre, Lui qui est grand en force et en jugement Et qui ne fait pas fléchir la pleine justice. 24 Que les hommes donc le craignent ! Il ne prend point garde à ceux qui se croient sages.
Ceux qui se croient sages, littéralement : les sages de cœur ; nous disons : sages à leurs propres yeux.