Verset à verset Double colonne
1 Et on jeta le sort pour la tribu de Manassé, car il était le premier-né de Joseph. Makir, premier-né de Manassé, père de Galaad, avait reçu Galaad et Basan, car il était homme de guerre.Il était au nord d’Éphraïm.
Il fallut encore tirer au sort pour Manassé et trouver pour lui dix parts.
Car il était le premier-né. Manassé ayant déjà reçu en partage un territoire important à l’est du Jourdain, ne devait pas, semble-t-il, être admis au même titre qu’Éphraïm à en obtenir un second par la voie du sort. Mais son droit d’aînesse lui valut la double portion d’héritage qui constituait le privilège du fils aîné. Ce droit n’avait pas été supprimé par la bénédiction que prononça Jacob (Genèse 48.8-20). Et il ne pouvait pas l’être, car il était inaliénable (Deutéronome 21.15-17) le fils aîné ne pouvait perdre son privilège qu’ensuite d’attentats à l’autorité paternelle (ainsi Ruben, Genèse 49.4), ou de circonstances absolument indépendantes de la volonté du père (Jacob et Ésaü). Malgré la prééminence que Jacob avait accordée à Éphraïm, la dotation spéciale de Manassé, comme fils aîné de Joseph dut donc être maintenue et celui-ci, après avoir pris possession de Galaad et de Basan, recevoir encore une part d’héritage dans la Terre promise proprement dite.
Comparez Nombres 26.28-33.
Comparez Nombres 27.1-9. En faisant droit à leur demande, Josué ne fait qu’exécuter une décision déjà prise par Moïse.
Dix parts. Il y avait six fils (verset 2) mais l’un d’eux, Hépher, le père de Tsélophead, n’eut pas de fils, ce qui réduisait à cinq le nombre des branches mâles et Tsélophcad avait cinq filles, à chacune desquelles on assigna un établissement particulier.
Frontière méridionale, la même que celle qui, Josué 16.6-8, a été présentée comme limite septentrionale d’Éphraïm. Ici ne sont indiqués exactement que quelques points particuliers.
Asser (point de départ à l’orient) : non pas la tribu de ce nom, mais selon Eusèbe une ville qui se trouvait sur la grande route de Sichem à Bethséan, à mi-chemin entre ces deux villes ; aujourd’hui Jasir, village situé sur d’importantes ruines.
Micméthath : Josué 16.6.
Sichem : Genèse 23.18.
En-Thappuach. Josué 16.8. La région de Thappuach appartenait à Manassé, la ville elle-même à Éphraïm, comme Jérusalem, dont le territoire vers le midi appartenait à Juda, tandis que la ville fut adjugée à Benjamin. Les habitants de Thappuach sont donc ceux, de sa banlieue.
De Thappuach, la frontière aboutissait au torrent de Kana (Josué 16.8) et le traversait, de telle sorte que le territoire, sur la rive méridionale, dépendait encore de Manassé, tandis que les villes qui s’y trouvaient appartenaient à Éphraïm.
La limite… Au nord du torrent, l’état d’indivision cessait ; le seul propriétaire et du sol et des villes était Manassé. C’est ce qu’établit le début du verset 10.
Frontière nord et nord-est de Manassé. Cette limite est formée par les tribus d’Issacar au nord-est et d’Asser au nord. Elle n’est pas indiquée en détail, parce qu’à cette époque les territoires du nord n’avaient pas encore été partagés ; les commissaires devaient donc se contenter d’une indication générale, quitte ensuite, lorsque Asser et Issacar auraient reçu leur héritage, à en fixer définitivement les limites, comme cela se fit pour Asser (Josué 19.26). La forme imparfaite de la rédaction, aussi bien que les détails parfois incohérents du récit, correspondent à la situation provisoire dans laquelle se trouvaient surtout les districts septentrionaux de la Terre Sainte. Sans doute l’armée les avait conquis, mais lorsque le camp d’Israël fut fixé au centre du pays, les territoires excentriques échappèrent bientôt à la puissance des nouveaux maîtres du sol. Dans ces districts, les Cananéens qui s’y étaient réfugiés reprirent leur indépendance ; les tribus israélites y menèrent une vie nomade ; les défrichements du sol furent plus restreints. Les tribus les plus puissantes, comme Éphraïm et Manassé, qui étaient en état de soutenir efficacement les tribus voisines, acquirent de véritables privilège que plus tard, au moment du partage, définitif, le législateur dut reconnaître et sanctionner de son autorité. C’est ainsi que Manassé (verset 8) acquit la région de Thappuach et Éphraïm la ville de ce nom ; que la première de ces tribus obtint la propriété du sol formant la rive méridionale du torrent de Kana (versets 9 et 10), et, comme nous allons le voir, des enclaves dans Issacar et Asser.
Beth-Séan 1 Samuel 31.10-12, appelée encore Beth-Séan dans 1 Maccabées 5.52 ; 1 Maccabées 12.40, plus tard Scythopolis ; aujourd’hui Beisan, pauvre village de quatre-vingts maisons, à deux heures à l’ouest du Jourdain, là où la vallée de Jizréel débouche dans la vallée principale. Cette ville et celles qui en dépendaient se trouvaient dans le territoire d’Issacar, qui paraît s’être étendu assez loin au sud le long du Jourdain, car les territoires de Manassé et d’Éphraïm n’allaient pas à l’est jusqu’au Jourdain. Nous venons, en effet, de voir la frontière de Manassé commencer à Asser (Jasir), qui est à plusieurs lieues à l’ouest du Jourdain et nous avons remarqué également dans la frontière d’Éphraïm une forte inflexion vers le sud.
Jibléam : ville lévitique (Josué 21.25), près de Méguiddo (2 Rois 9.27) ; dans Judith 4.4, Belmen ou Bélamon, aujourd’hui Bélameh, à deux kilomètres de Djénin et à 8 km au sud-ouest, des monts de Guilboa.
Les habitants de Dor : voir note verset 7. Si l’auteur s’exprime ainsi, c’est qu’il songe déjà à ce qu’il dira verset 12 : Manassé ne put occuper que la banlieue de Dor. Sur Dor, voir Josué 11.2.
En-Dor : la ville de la pythonisse (1 Samuel 28.7), au sud du Thabor.
Thaanac, Méguiddo : Josué 12.21. Ces cinq dernières villes, à l’exception d’En-Dor, étaient en Asser.
Les trois hauteurs : probablement En-Dor, Thaanac et Méguiddo, avec les massifs de collines parmi lesquelles elles se trouvaient.
Comparez Josué 16.10.
Les fils de Joseph auraient dû être les derniers à se plaindre, puisqu’ils avaient trois parts dans des régions très fertiles et que, d’après Nombres 26.34, Nombres 26.37, ils comptaient 85200 hommes de guerre, 8700 seulement de plus que Juda (verset 22). Mais peut-être trouvaient-ils la part de Juda trop grande (Josué 19.9), d’autant plus que Juda pouvait s’étendre bien loin au midi tandis qu’Éphraïm était resserré entre d’autres tribus.
Un seul lot… une seule part. Après tout, nous avons moins que tel autre ! Il résulte du verset suivant qu’Éphraïm surtout était mécontent et qu’au fond, si la place lui manquait, c’est qu’avant tout le courage lui faisait défaut. Il aurait aimé à recevoir sans coup férir un agrandissement de territoire, plutôt que d’être obligé de guerroyer avec les Cananéens.
Josué entre dans la bonne opinion qu’ils ont d’eux-mêmes, mais pour s’étonner de ce que, malgré leur force, ils n’aient pas encore expulsé les ennemis domiciliés dans leur territoire et il les engage à refouler les Phéréziens et les Réphaïm (voir Genèse 13.7 ; Genèse 14.5, note).
La montagne (d’Éphraïm) ne nous suffit pas, même si nous l’occupions tout entière ; et quant à la campagne et aux villes qui nous ont été données ( à Manassé et à moi) dans la plaine de Jizréel, il n’y faut pas songer !
Chariots de fer : de bois dur recouvert de fer.
Josué cherche à les amener à de meilleurs sentiments et leur indique le moyen de n’avoir pas seulement un lot. Ils sont forts ! Les grandes difficultés doivent être surmontées par les forts et sont faites pour eux. S’ils s’inspirent de cette pensée, ni montagnes ni chariots ne pourront les arrêter et ils occuperont tout le territoire en dessus et au-dessous d’eux.