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Matthieu 23
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Matthieu 23

Jésus relève :

Leurs inconséquences

Ils sont revêtus de l’autorité de successeurs de Moïse. Il convient donc d’obéir à leurs préceptes, mais il faut se garder de suivre leur exemple, car ils ne pratiquent pas ce qu’ils enseignent, ils se contentent de charger les autres (1-4).

Leur recherche des apparences et de la gloire qui vient des hommes

Tout ce qu’ils font, ils le font pour être remarqués et vantés par les hommes (8-7).

Attitude humble prescrite aux disciples

À la sotte vanité des pharisiens, Jésus oppose l’attitude humble qu’il prescrit à ses disciples : qu’ils ne se fassent pas appeler Rabbi, Père, Directeur, car ils sont tous égaux devant Dieu ; le plus grand parmi eux sera le serviteur de tous ; celui qui s’abaissera sera élevé (8-12).

1 Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples,

Discours contre les scribes et les pharisiens (chapitre 23)

Versets 1 à 12 — Jésus met ses auditeurs en garde contre les pharisiens

Comparer Marc 12.38-40 ; Luc 20.45-47.

Alors indique le moment où la lutte est terminée, où Jésus a réduit ses adversaires au silence (Matthieu 22.46). Il prononce sur eux le discours qui suit et dans lequel il formule leur condamnation.

Ce discours s’adresse d’abord aux foules et aux disciples (versets 1-12), que Jésus veut prémunir contre l’esprit des principaux du peuple, puis il prend directement à partie ces derniers, dont il démasque et censure les vices dans une suite d’apostrophes foudroyantes (verset 13 et suivants).

Matthieu seul nous a conservé ce discours, Marc et Luc n’en ont que quelques fragments, qu’ils placent en d’autres occasions comme la critique moderne prête à Matthieu (plus qu’il n’est juste) le procédé de réunir en discours suivis diverses paroles de Jésus, elle n’a pas manqué de lui attribuer la composition de ce discours.

Mais :

il est tout à fait dans la situation qu’à ce moment Jésus exprime toute sa pensée sur ses adversaires.
— De Wette
Tout ce discours est d’un seul jet et si plein de vie et d’unité qu’on ne saurait douter qu’il n’ait été prononcé ainsi, bien que peut-être il renferme quelques éléments empruntés à d’autres discours de Jésus.
— Meyer
2 en disant : les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse.

La chaire de Moïse désigne l’activité et l’autorité que Moïse avait exercées comme législateur et conducteur du peuple (Exode 18.13). Ils se sont assis dans cette chaire comme successeurs du grand serviteur de Dieu. Les rabbins emploient la même expression pour dire qu’un maître a succédé à un autre dans son enseignement. Ces termes n’impliquent donc pas l’idée d’une usurpation.

Sur les pharisiens, voir Matthieu 3.7, note.

Comme les hommes de ce parti avaient manifesté jusqu’ici une hostilité croissante envers le Sauveur, comme ils avaient résisté à ses avertissements et arrêté le projet de se saisir de lui (Matthieu 21.45-46), il renonce à tout ménagement à leur égard et rompt ouvertement avec eux.

Les scribes, en tout semblables aux pharisiens, avaient pris la même position. Leur nom signifie proprement écrivains et désigne, par extension, des hommes lettrés, des savants en général (1 Corinthiens 1.20). Ce sont là les sopherim de l’Ancien Testament, c’est-à-dire les hommes des livres.

Dans les évangiles, ils sont appelés scribes, ou légistes, ou docteurs de la loi, parce que le principal objet de leurs études était la loi de Moïse en elle-même et dans ses applications diverses à la vie du peuple. Et comme cette loi était à la fois loi religieuse et loi civile, les scribes étaient en même temps théologiens et jurisconsultes. Ils sont souvent nommés avec les pharisiens, parce que la plupart d’entre eux appartenaient à cette secte (Matthieu 5.20 ; Matthieu 12.38), ou avec les principaux sacrificateurs, dont ils étaient les conseillers dans les applications de la loi et dans les cas de conscience Matthieu 2.4 ; Matthieu 20.18 ; Matthieu 21.15, ou enfin avec les anciens leurs collègues au sanhédrin ou conseil supérieur de la nation (Matthieu 16.21 ; Matthieu 26.3 ; Matthieu 27.41).

Les scribes prennent toujours une part très active dans l’opposition contre Jésus. Ils l’épient (Luc 6.7 ; Luc 11.53-54), ils blâment sa conduite (Matthieu 9.3 ; Luc 5.30), ils cherchent à le surprendre par des questions insidieuses (Matthieu 22.35). On comprend donc qu’ils aient aussi leur large part dans les justes et sévères censures qui remplissent ces discours.

3 Toutes les choses donc qu’ils vous disent, gardez-les et faites-les ; mais ne faites point selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas ;

Le texte reçu porte : « qu’ils vous disent de garder » ; ce dernier mot n’est pas authentique.

La plupart des interprètes font des restrictions diverses à cette recommandation de Jésus, attendu que les scribes et les pharisiens pouvaient enseigner des choses fausses que, dans ce cas, les disciples ne devaient ni garder, ni faire.

Mais Jésus n’entre pas dans cette distinction ; il suppose qu’ils enseignent la loi de Moïse, dans la chaire duquel ils se sont assis, comme l’indique le mot donc ; et toute la pensée se reporte sur le contraste que forme la première partie de ce verset avec la seconde.

4 mais ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes, tandis qu’eux-mêmes, ils ne veulent pas les remuer du doigt.

Ce verset explique le précédent et le mot mais (qui doit remplacer le car du texte reçu) fait ressortir la contradiction choquante qu’il y a à dire et ne pas faire.

Lier des fardeaux est une expression figurée qui signifie : rassembler en un corps tous les commandements de la loi, avec les innombrables et minutieuses prescriptions cérémonielles que les pharisiens y avaient ajoutées, pour en exiger l’observation.

Ces fardeaux pesants et difficiles à porter (ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus et quelques Matthieu 23), là où ni la grâce ni l’amour n’aidait à les porter, les pharisiens les imposaient à d’autres ; mais, bien loin de s’en charger eux-mêmes, ils ne les remuaient pas même du doigt. Quelle ironie dans ce contraste !

5 Et toutes leurs œuvres, ils les font pour être vus des hommes ; car ils élargissent leurs phylactères, et ils allongent les franges de leurs vêtements.

Jésus cite ces détails comme des exemples de leur désir vaniteux et hypocrite d’être vus des hommes.

Les phylactères, encore en usage chez les Juifs, sont des bandes de parchemin, sur lesquelles sont écrites des paroles de l’Écriture, telles que Deutéronome 6.6-9 ; Deutéronome 11.18-21.

Pendant la prière, on les attache au bras gauche ou sur le front, en se fondant sur Exode 13.9 entendu à la lettre. De là vient que les Juifs appellent ces parchemins tephillim, prières.

Ils attachent aussi a ces objets l’idée superstitieuse d’une amulette ou d’un talisman, car phylactère signifie préservatif. Ils les élargissent, dit Jésus, afin d’être plus sûrs encore d’être vus des hommes.

Quant au terme que nous traduisons par franges, il désigne une espèce de houppe que les Juifs portaient au bord de leurs manteaux, d’après Nombres 15.38-39. Ils y attachaient donc aussi une idée religieuse (comparer Matthieu 9.20 et voir, pour plus de détails sur ces deux objets, Edmond Stapfer, La Palestine Au Temps de Jesus-Christ , pages 382 et 383).

6 Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues, 7 et les salutations dans les places publiques, et être appelés par les hommes : Rabbi, Rabbi !

Dans les festins, les synagogues, les places publiques, partout où ils peuvent attirer sur eux les regards.

Rabbi signifie maître ou docteur. Si le redoublement de ce titre est authentique, il sert à marquer une vénération d’autant plus profonde, Codex Sinaiticus, B et les versions n’ont qu’une seule fois le mot rabbi. Mais l’omission du second rabbi par les copistes s’explique mieux que son adjonction (comparer Marc 14.45, note).

8 Mais vous, ne vous faites point appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître ; et vous tous, vous êtes frères.

Vous, mes disciples, grec ne soyez point appelés rabbi, ne l’exigez pas et ne le permettez pas ; cela veut dire : Ne fondez ni école, ni secte et n’aspirez à aucun vain titre à aucune autorité humaine.

Le texte reçu porte ici : « un seul est votre directeur, le Christ ». Mais ces termes sont évidemment empruntés au verset 10 qui ne serait plus qu’une répétition inutile. Nous avons rétabli le vrai texte conformément a l’opinion de tous les meilleurs critiques.

Bengel, qui est du nombre, pense que le Maître dont il s’agit, c’est Dieu le Père, en présence duquel ses enfants sont tous frères. Cette interprétation est tout à fait en harmonie avec le verset 9.

9 Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.

Le titre de père, pris dans un sens moral spirituel, est plus élevé encore que celui de maître et indique une plus grande dépendance à l’égard de celui à qui il est attribué.

La raison de cette défense est admirablement exprimée par ce contraste : votre Père sur la terre, votre Père dans les cieux.

10 Et ne vous faites point appeler directeurs, car un seul est votre Directeur, le Christ.

Si Dieu seul est le Père de ceux qu’il engendre par son Esprit pour une vie nouvelle, Christ seul est le directeur de ceux qu’il conduit par sa parole et par son exemple dans les voies de cette vie nouvelle. Tous ces titres : maître, père, directeur, ne font, appliqués à des hommes, que dérober à Dieu et à son Christ la gloire qui leur appartient. C’est par là que se fondent les partis et les sectes.

On se demande comment, en présence de paroles si claires et si précises, ces signes d’adulation humaine ont pu s’introduire dans l’Église chrétienne aussi bien que jadis parmi les Juifs. Il faut remarquer pourtant que les titres de maître ou docteur ont un sens tout autre et légitime quand ils n’indiquent qu’une profession, une charge, par exemple le droit d’enseigner dans les établissements d’instruction publique ou dans l’Église (Éphésiens 4.11).

11 Mais le plus grand d’entre vous sera votre serviteur ;

Voir Matthieu 20.26-27.

12 et quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé.

Grec : « quiconque s’élèvera sera humilié : quiconque s’humiliera sera élevé ». Luc 14.11 ; Luc 18.14.

Par la petitesse à la grandeur, par l’humiliation à la gloire, telle est la voie du royaume de Dieu, celle que le Maître a suivie, la seule possible pour ses disciples.

13 Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous fermez devant les hommes le royaume des cieux ; car vous-mêmes, vous n’y entrez point, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

Jésus relève

  1. Apostrophant directement les scribes et les pharisiens et leur criant sept fois : Malheur à vous ! Jésus censure toute l’hypocrisie de leur conduite :
    1. L’hypocrisie de leur position de conducteurs du peuple : ils n’entrent pas eux-mêmes dans le royaume des cieux et en ferment l’accès aux autres (13).
    2. L’hypocrisie de leur prosélytisme, qui aboutit à perdre les âmes plus sûrement (15).
    3. L’hypocrisie de la casuistique qu’ils appliquent aux serments (16-22).
    4. L’hypocrisie de leur formalisme, qui observe les minuties de la loi et néglige les devoirs les plus importants (23-24).
    5. L’hypocrisie qui consiste à nettoyer le dehors et à laisser souillé le dedans (25-26).
    6. Toute cette hypocrisie les rend semblables à des sépulcres blanchis (27-28).
    7. Elle les amène à bâtir les tombeaux des prophètes. Ils voudraient par là se donner l’air de protester contre les crimes de leurs pères, mais ils ne réussissent qu’à se proclamer leurs fils. Jésus les invite à parfaire ce qui manque à la culpabilité de leurs pères et à attirer sur eux le jugement auquel ils ne sauraient échapper. Pour leur en fournir l’occasion, il leur enverra encore des témoins de la vérité, qu’ils persécuteront, afin que tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis Abel jusqu’au dernier des prophètes, retombe sur cette génération (29-36).

Complainte sur Jérusalem

Jésus exhale en des accents douloureux la profonde pitié qu’il ressent pour cette Jérusalem qui tue les prophètes. Il rappelle les efforts inutiles qu’il a faits pour l’attirer à lui ; il lui annonce sa ruine et lui déclare qu’elle ne le reverra plus jusqu’au jour où elle saluera son retour dans la gloire (37-39).

Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Complainte sur Jérusalem (13-39)

Tel est le premier des sept redoutables malheur à vous ! qui vont suivre.

Jésus appelle les scribes et les pharisiens hypocrites, parce qu’ils font le contraire de ce qu’ils disent (verset 3) et de ce qu’ils prétendent faire.

Les reproches qu’il leur adresse se concentrent dans l’hypocrisie, qu’il signale dans toute leur manière d’agir. La particule mais montre le contraste criant entre les dernières paroles de Jésus (versets 8-12) et tout ce qui va suivre.

Les pharisiens sont hypocrites en ce qu’ils empêchent les hommes de parvenir au salut, tandis qu’ils ont la prétention de les y conduire. Le royaume des cieux que Jésus annonçait et fondait alors est représenté par l’image d’un palais ou d’un temple que les pharisiens fermaient devant les hommes en les empêchant de croire en Jésus. Ils le faisaient par leur opposition, leur inimitié et toute leur action contraire à la sienne (comparer Luc 11.52).

À la suite de ce verset 13, le texte reçu a un verset 14 ainsi conçu : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous dévorez les maisons des veuves sous prétexte de faire de longues prières ; c’est pourquoi vous subirez un jugement plus rigoureux.

La plupart des manuscrits où se trouvent ces paroles les placent avant le verset 13. Mais, se fondant sur Codex Sinaiticus, B, D et d’autres, sur des versions anciennes et des Pères, les meilleurs critiques suppriment ce verset 14, emprunté par des copistes à Marc 12.40 ; Luc 20.47, où ces paroles du Sauveur sont authentiques (voir les notes).

14 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous dévorez les maisons des veuves sous prétexte de faire de longues prières ; c’est pourquoi vous subirez un jugement plus rigoureux. 15 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul prosélyte, et quand il l’est devenu, vous le rendez fils de la géhenne deux fois plus que vous.

Second reproche

Même hypocrisie dans leur prosélytisme. Celui-ci, dans son zèle dévorant, paraissait n’avoir d’autre but que le salut des âmes, mais n’était destiné en réalité qu’à étendre l’influence de leur parti.

Parcourir la mer et la terre (grec le sec) est une expression proverbiale qui signifie faire les plus grands efforts. Et quand les pharisiens avaient gagné un seul païen à leur croyance, ils l’amenaient à un état moral pire que le leur propre et que Jésus désigne par cet hébraïsme énergique : fils de la géhenne, c’est-à-dire qui appartient à la géhenne (comparer pour l’expression fils de, Matthieu 8.12 ; Jean 17.12 et pour le mot de géhenne Matthieu 5.22).

Mais en quoi ce prosélyte devenait-il pire que les pharisiens eux-mêmes ? Probablement parce qu’il ne faisait qu’ajouter à son paganisme la mauvaise influence morale de ses nouveaux maîtres et en particulier leur hypocrisie.

Dépendant d’eux à tous égards, il s’imprégnait de leur esprit et devenait d’autant plus incapable de recevoir la vérité. On sait par expérience que, en toutes choses, les disciples vont plus loin que les maîtres.

16 Malheur à vous, conducteurs aveugles ! Qui dites : Si quelqu’un a juré par le temple, cela n’est rien ; mais celui qui a juré par l’or du temple est obligé. 17 Insensés et aveugles ! Car lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui a sanctifié l’or ?

Troisième reproche

Ils ne conduisent pas le peuple au salut, non seulement parce qu’ils ne se soucient pas de son salut (versets 13 et 15), mais parce qu’ils ignorent même le chemin qui conduit à ce salut.

Preuve en soit la casuistique qu’ils appliquent à l’acte sacré entre tous, le serment. Prétendre qu’un serment fait par l’or du temple était plus sacré, plus obligatoire qu’un serment fait par le temple même, parait une doctrine bien absurde et insensée.

Mais les pharisiens avaient leurs raisons. L’or du temple, c’étaient les ornements ou les vases sacrés, ou même les pièces d’or déposées en offrande dans le trésor : or, enseigner que ces richesses étaient plus sacrées que le temple même, c’était le moyen de les augmenter. Ici donc, la cupidité s’unissait à l’hypocrisie. Jésus réfute ce mensonge (verset 17) par la pensée que cet or n’était sanctifié que par le temple, auquel il avait été consacré par la piété des fidèles (verset 21).

18 Et si quelqu’un, dites-vous, a juré par l’autel, cela n’est rien ; mais celui qui a juré par l’offrande qui est dessus, est obligé.

Voir la note précédente. Ici se retrouve la même doctrine par les mêmes motifs. Aussi la réfutation (verset 19) est-elle la même que dans le cas précédent.

L’autel sanctifie l’offrande parce qu’il était une institution divine et l’image de toutes les grandes et saintes vérités relatives au sacrifice (voir Romains 12.1, troisième note). Et si quelqu’un, dites-vous, a juré par l’autel, cela n’est rien ; mais celui qui a juré par l’offrande qui est dessus, est obligé. Voir la note précédente. Ici se retrouve la même doctrine par les mêmes motifs. Aussi la réfutation (verset 19) est-elle la même que dans le cas précédent.

L’autel sanctifie l’offrande parce qu’il était une institution divine et l’image de toutes les grandes et saintes vérités relatives au sacrifice (voir Romains 12.1, troisième note).

19 Aveugles ! Car lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? 20 Celui donc qui a juré par l’autel, jure par l’autel et par tout ce qui est dessus ; 21 et celui qui a juré par le temple, jure par le temple et par celui qui l’habite.

Jésus résume par ces mots (verset 20 et 21) les deux cas qui précèdent et il s’élève jusqu’à Dieu, au nom duquel on a juré et dont la présence sanctifie et l’autel et le temple, aussi bien que tout serment prêté par l’un ou par l’autre.

Il faut remarquer ce changement du temps des verbes : deux fois a juré (aoriste) et deux fois jure (présent). Dans le premier cas, le serment est un fait accompli, mais son obligation subsiste et s’étend de l’autel à ce qui est dessus, du temple à Dieu qui l’habile. Ainsi encore au verset 22. et celui qui a juré par le temple, jure par le temple et par celui qui l’habite. Jésus résume par ces mots (verset 20 et 21) les deux cas qui précèdent et il s’élève jusqu’à Dieu, au nom duquel on a juré et dont la présence sanctifie et l’autel et le temple, aussi bien que tout serment prêté par l’un ou par l’autre.

22 Et celui qui a juré par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus.

Voir Matthieu 5.34.

Ici encore, c’est la présence de Dieu régnant dans le ciel qui donne à ce serment toute sa sainteté.

Il faut remarquer, du reste, que dans ce discours Jésus ne fait que blâmer la doctrine mensongère appliquée par les pharisiens à ces divers serments, tandis qu’ailleurs (Matthieu 5.34-37) il interdit les serments eux-mêmes. Et celui qui a juré par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus.

23 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous payez la dîme de la menthe, et de l’aneth, et du cumin, et vous avez laissé de côté les charges plus lourdes de la loi, le jugement, et la miséricorde, et la fidélité. Voilà les choses qu’il fallait faire, et ne pas laisser de côté les autres.

Quatrième reproche

D’après Lévitique 27.30 ; Deutéronome 14.22, les Israélites devaient donner aux sacrificateurs la dîme de tous les produits de la terre.

Les pharisiens, pour faire des œuvres méritoires, étendaient cette dîme aux plus petites plantes des jardins qui sont nommées ici. Mais en même temps ils négligeaient (grec) les choses plus pesantes, difficiles à faire (verset 4) dans la loi : le jugement, mot qu’on ne doit pas traduire par justice, mais qui signifie le devoir de juger selon la justice ; la miséricorde envers les malheureux et les coupables (Michée 6.8) ; la fidélité ou la foi : le mot grec a les deux sens, mais le premier est plus naturel ici, puisqu’il s’agit des relations humaines (Romains 3.3 ; Galates 5.22). En ceci encore, ils se montraient hypocrites. Comparer Luc 11.42, où l’amour de Dieu est ajouté comme étant l’âme et l’accomplissement de tous ces devoirs.

Les choses qu’il fallait faire étaient les grands devoirs que Jésus vient de rappeler ; les autres (grec celles-là), c’était le paiement exact de la dîme. Ainsi les plus grandes obligations de la vie morale ne doivent jamais nous faire perdre de vue les plus insignifiantes en apparence.

24 Conducteurs aveugles, qui coulez le moucheron, mais qui avalez le chameau.

Expression proverbiale par laquelle Jésus résume l’instruction qui précède et qui signifie : Vous vous montrez scrupuleux dans les plus petites choses et vous êtes sans conscience pour les grandes. L’image est tirée de l’usage de filtrer les liquides pour les purifier des insectes qui pouvaient y être tombés.

Ce qui forme ici le contraste, c’est le moucheron et le chameau. Ce dernier n’est pas seulement cité à cause de sa grandeur, mais parce qu’il était réputé impur (Lévitique 11.4). Conducteurs aveugles, qui coulez le moucheron, mais qui avalez le chameau. Expression proverbiale par laquelle Jésus résume l’instruction qui précède et qui signifie : Vous vous montrez scrupuleux dans les plus petites choses et vous êtes sans conscience pour les grandes. L’image est tirée de l’usage de filtrer les liquides pour les purifier des insectes qui pouvaient y être tombés.

Ce qui forme ici le contraste, c’est le moucheron et le chameau. Ce dernier n’est pas seulement cité à cause de sa grandeur, mais parce qu’il était réputé impur (Lévitique 11.4).

25 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance.

Cinquième reproche

Le Seigneur assimile les scribes et les pharisiens, dans leur conduite envers Dieu, à ces hommes qui tiennent au brillant de leur vaisselle, tandis qu’ils la remplissent du fruit de la rapine et usent de son contenu avec intempérance.

Pour ce dernier mot, quelques manuscrits et des versions anciennes présentent deux variantes : injustice et impureté ; mais la leçon du texte reçu est la plus autorisée. Ces paroles sévères du Sauveur peuvent s’entendre dans leur sens propre (de ce qui est dans le plat) et dans un sens spirituel (de ce qui est dans le cœur).

Par l’un comme par l’autre, il condamne l’hypocrisie ajoutée à la corruption (comparer Luc 11.39, note).

26 Pharisien aveugle, nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi devienne net.

L’authenticité des mots et du plat est douteuse ; ils paraissent avoir été copiés du verset 25. Il s’agit avant tout (premièrement) de purifier l’intérieur de ces vases (comparez verset 25, note) et alors l’extérieur sera pur aussi ; sans cela le dehors le plus brillant reste impur.

Le sens de ces paroles, appliquées au cœur de l’homme, est évident. Pharisien aveugle, nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi devienne net.

27 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux par dehors, mais qui, au dedans sont remplis d’ossements de morts et de toute impureté. 28 De même vous aussi, au dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité.

Sixième reproche

Les sépulcres, chez les Israélites, étaient ordinairement des grottes naturelles ou taillées dans le roc et dont l’entrée était fermée par une pierre.

Chaque année, au mois d’Adar (mars), ces sépulcres étaient blanchis à la chaux, soit pour leur donner une belle apparence, soit pour que nul ne s’en approchât par mégarde à cause de la souillure légale.

Cela n’empêchait pas ces sépulcres d’être au dedans pleins d’ossements de morts et d’impureté ; triste mais énergique image de l’hypocrisie et de l’iniquité que Jésus reproche à ses adversaires (voir, sur ces sépulcres, Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition p. 378 et suivants).

29 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes,

Septième reproche

Il s’agit des prophètes et des justes de l’ancienne alliance, dont les Juifs entretenaient et embellissaient les tombeaux qu’on voit encore autour de Jérusalem (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 167 et suivantes ; Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, I) ; et, par cette œuvre pieuse, ils montraient avec ostentation comme du reste ils le disaient expressément (verset 30), qu’ils répudiaient les actes de leurs pères, actes qu’ils se seraient bien gardés d’accomplir.

30 et que vous dites : Si nous eussions été du temps de nos pères, nous n’eussions pas été leurs complices dans le meurtre des prophètes. 31 Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes que vous êtes fils de ceux qui ont tué les prophètes. 32 Et vous, comblez la mesure de vos pères !

Ainsi donc, en nommant vos pères ceux qui ont tué les prophètes, vous reconnaissez que vous êtes leurs fils ; et vous l’êtes dans un sens beaucoup plus complet que vous ne pensez, non seulement par la descendance, mais par la disposition de vos cœurs.

Et, ni vos démonstrations hypocrites à l’égard des tombeaux sacrés (verset 29), ni vos protestations peu sincères (verset 30), ne sauraient vous faire autres que vous n’êtes.

Il ne vous reste donc qu’à combler la mesure de la culpabilité de vos pères. Comblez-la ! Il y a dans cet impératif, que quelques manuscrits cherchent à corriger par une autre forme du verbe, une sévère ironie (comparer Matthieu 26.45, note et Luc 11.47-48, note). Et vous, comblez la mesure de vos pères !.

33 Serpents ! Race de vipères ! Comment pourrez-vous échapper au jugement de la géhenne ?

Serpents ! Race de vipères ! Comment pourrez-vous échapper au jugement de la géhenne ? C’est-à-dire, au jugement qui vous condamnera à la géhenne (voir, sur ce dernier mot, Matthieu 5.22, note).

Les appellations sévères dont le Seigneur se sert s’étaient rencontrées déjà dans la bouche de Jean-Baptiste (Matthieu 3.7 ; Luc 3.7).

Depuis Genèse 3.1, le serpent a toujours été le symbole d’un esprit diabolique (Apocalypse 20.2). Jésus prouve par ces paroles que la charité n’exclut point la vérité, ni la miséricorde la justice.

34 C’est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; il en est que vous ferez mourir et que vous crucifierez ; et il en est que vous fouetterez dans vos synagogues et que vous chasserez de ville en ville ;

Les mots c’est pourquoi indiquent le motif de l’envoi des prophètes.

Ils se rapportent, d’après Weiss, au verset 32 : pour vous donner occasion de combler la mesure de vos pères ; d’après Meyer, au verset 33 : pour que vous n’échappiez pas au jugement et cette idée serait reprise par le afin que…du verset 35.

La relation établie par Weiss est plus naturelle. La pensée reste au fond la même : et elle domine toute cette dernière partie du discours : Puisqu’ils se montrent les vrais fils de ceux qui ont tué les prophètes (verset 31) ; puisqu’ils vont combler la mesure de l’iniquité de leurs pères (verset 32) ; puisqu’ils ne pourront fuir le jugement de la géhenne (verset 33), le Seigneur va leur envoyer ses serviteurs qu’ils maltraiteront, afin que retombe sur eux tout le sang juste répandu sur la terre.

Redoutable révélation de la justice divine ! Il est bien évident qu’en envoyant aux pécheurs des messagers de paix, l’intention du Seigneur est de les sauver, non de les condamner ; mais si son Évangile n’est pas pour eux « une odeur de vie pour la vie, il devient une odeur de mort pour la mort » (2 Corinthiens 2.16).

Ceux que Jésus appelle des prophètes, des sages, des scribes (comparez Matthieu 13.52), ce sont toutes les diverses classes de ses serviteurs qu’il enverra dans son règne pour continuer son œuvre (Éphésiens 4.11) ; Il se sert de termes empruntés à l’Ancien Testament pour être mieux compris de ses auditeurs et surtout pour leur faire sentir que ce seront là les vrais prophètes, les vrais sages, les vrais scribes, par opposition à tous ceux qui, alors, prétendaient à ces titres.

Parmi les supplices que la haine des hommes infligera à ses envoyés, Jésus désigne celui-ci : vous les crucifierez, qui a paru étonnant à quelques interprètes, parce que c’était là un genre de mort usité chez les Romains et non chez les Juifs et ces mêmes interprètes en ont conclu que Jésus pensait à sa propre mort.

Mais les Juifs pouvaient faire infliger ce supplice par les Romains, comme ils le firent pour Jésus. La tradition rapporte que l’apôtre Pierre mourut sur une croix ; Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 3, 32) raconte qu’un frère de Jésus, Siméon, fut crucifié ; et combien d’autres disciples l’ont été dans l’empire romain !

Selon notre évangile, c’est le Seigneur Jésus lui-même qui s’attribue l’envoi de ses serviteurs, et cela, par ces mots solennels : voici, je vous envoie… Rien de plus clair et de plus vrai que cette pensée. D’après Luc (Luc 11.49), ces paroles semblent être une citation : « la sagesse de Dieu dit » et de là chez les commentateurs force hypothèses sur le livre d’où cette citation peut être tirée (voir la note sur ce passage).

35 afin que vienne sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel, le juste, jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel.

Le sang juste ou sang innocent, c’est-à-dire le châtiment qu’ont mérite ces crimes (comparer Matthieu 27.25).

Le sang d’Abel est mentionné comme le premier qui ait été répandu sur la terre dans la lutte de l’injustice contre la vérité.

Zacharie était un prophète dont le meurtre nous est raconté dans le second livre des Chroniques (2 Chroniques 24.20-22). Il fut en effet lapidé « dans les parvis de la maison de l’Éternel », ce qui ajoutait encore à l’horreur du crime. Il mourut en disant : « Que l’Éternel voie et recherche » ! Jésus parait faire allusion à ces paroles.

Il est difficile de dire pourquoi ce Zacharie est ici nommé fils de Barachie ; car, d’après le livre des Chroniques que nous venons de citer, son père s’appelait Jehojada. On a eu recours à diverses suppositions pour expliquer cette inexactitude. Ainsi, on a pensé que le père de Zacharie pouvait avoir eu deux noms, ce qui était assez fréquent chez les Juifs, ou que Jésus parle d’un autre Zacharie. Mais il s’agit bien du prophète dont la mort est racontée à la fin du second livre des Chroniques. Celui-ci, dans le canon des Juifs, était le dernier des livres de l’Ancien Testament.

Le meurtre de Zacharie terminait ainsi la série des meurtres racontés dans les saints livres, comme celui d’Abel l’ouvrait. Il est probable que la fausse indication de fils de Barachie a été introduite dans notre Évangile par une confusion facile à faire entre ce prophète et le prophète Zacharie dont nous possédons le livre et dont le père s’appelait effectivement Barachie (Zacharie 1.1).

Luc 11.51 ne nomme pas le père de Zacharie. Dans notre passage même, ce nom est omis par le Codex Sinaiticus

Enfin l’Évangile des Hébreux, au témoignage de Jérôme, portait l’indication exacte de : fils de Jehojada.

36 En vérité, je vous dis que tout cela viendra sur cette génération.

Tout cela (grec toutes ces choses, c’est-à-dire tout ce sang répandu et le terrible châtiment qui s’ensuivra) viendra avec une irrésistible certitude sur cette génération, qui sera témoin et victime de la ruine de Jérusalem.

C’est ainsi que très souvent dans la vie des peuples, en vertu de leur solidarité morale, on voit telle génération souffrir sous les jugements de Dieu pour les crimes des générations qui l’ont précédée (Romains 2.3-5 ; 1 Thessaloniciens 2.15-16).

37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ?

Émouvante parole, cri de douleur qui s’échappe de l’âme de Jésus en prenant congé de ce peuple qu’il aimait et qui l’a rejeté !

Après avoir fait entendre aux chefs du peuple de sévères vérités, le Sauveur s’adresse à Jérusalem, à cette ville coupable qu’il visitait pour la dernière fois et qui, dans quelques jours, allait le mettre à mort. Mais sous ce nom de la capitale de la théocratie, il comprend certainement le peuple tout entier, pour autant qu’il a rejeté ses offres de grâce et qu’il portera la responsabilité du crime qui va être commis à Jérusalem.

De là ces verbes au présent : qui tues les prophètes, qui lapides ceux qui te sont envoyés. Ce qui cause la poignante douleur de Jésus, c’est le contraste entre son tendre amour, qu’il représente par une image si touchante et l’ingratitude de son peuple.

Ce contraste est rendu encore par les termes qui suivent : combien de fois ai-je voulu et vous n’avez pas voulu.

Le pluriel, vous n’avez pas voulu, s’adresse évidemment aux habitants de Jérusalem.

Les mots : combien de fois prouvent que Jésus avait fréquemment séjourné dans cette ville et que les évangélistes synoptiques ne l’ignoraient pas, bien qu’ils ne racontent pas ces séjours (comparer le témoignage de Pierre dans Actes 10.39).

38 Voici, votre maison vous est laissée déserte.

Votre maison ne signifie pas seulement le temple, comme l’ont pensé Calvin et d’autres, mais Jérusalem, capitale de toute la théocratie.

Cette demeure, favorisée par l’offre de tant de grâces de Dieu et par la présence du Sauveur, sera laissée déserte, vide, dévastée, désolée, comme toute ville, toute maison, toute âme d’où Dieu s’est retiré.

Lachmann, Westcott et Hort, suivant B et quelques autres témoignages, omettent le mot déserte.

39 Car je vous le dis : vous ne me verrez plus, dès maintenant, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Par cette expression solennelle et douloureuse, le Messie sauveur prend congé de son peuple, jusqu’au moment de son second avènement, où il sera reçu avec joie par cette acclamation qui a retenti autour de lui lors de son entrée à Jérusalem (Matthieu 21.9 ; Psaumes 118.26) et qui retentira de nouveau lorsque le peuple d’Israël converti saluera le Sauveur revenant dans la gloire (Romains 11.25 et suivants).

Tel est le sens de ces paroles qui se présente le plus naturellement à l’esprit.

D’autres interprètes (Calvin, Meyer) considèrent ces paroles comme adressées exclusivement à la ville de Jérusalem qui devait être détruite, ce qui ne laissait guère lieu à la repentance et à la conversion de ses habitants. Jésus affirmerait simplement que même ses ennemis le reconnaîtront comme Messie quand il viendra dans sa gloire, mais avec terreur en présence du jugement suprême.

Cette interprétation est inadmissible, car l’acclamation : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, ne peut être qu’un cri d’adoration et d’amour dans la bouche de ceux qui ont cru. Et d’ailleurs combien des habitants de Jérusalem furent convertis au Seigneur, déjà dans les quarante années de la patience de Dieu qui leur furent laissées encore et devinrent ainsi les prémices de leur peuple !

Ces grandes pensées, par lesquelles Jésus prend un solennel congé de Jérusalem et de son peuple, préparent la prophétie qui va suivre (chapitre 24).