Verset à verset Double colonne
Sacrifices quotidiens, hebdomadaires, mensuels et annuels.
Sacrifices nationaux à offrir à Dieu soit chaque jour, soit dans les fêtes hebdomadaires, mensuelles et annuelles.
Nous avons ici le tableau complet des offrandes (victimes, oblations et libations) qui doivent être offertes régulièrement par le peuple, comme tel. Les jours de sainte convocation et de repos sabbatique sont également indiqués. Toutes les ordonnances sur ces matières, éparses dans la législation du code sacerdotal (Exode 31.12-17 ; Exode 35.1-3 ; Lévitique 1 à 7 ; Lévitique 23 ; Lévitique 24.5-9 ; Nombres 15.1-12), sont réunies ici, avec adjonction d’un certain nombre de prescriptions nouvelles qui les complètent. Ce résumé trouve sa place naturelle à la fin de la période législative et au moment où les Israélites, prêts à entrer dans le pays de Canaan, vont être mis en demeure d’exécuter toutes ces cérémonies ; car ils posséderont l’abondance de bétail qu’exige un tel culte. Les sacrifices sont énumérés dans un ordre très simple. Ce sont d’abord les sacrifices quotidiens, qui rappellent que la vie israélite tout entière est consacrée à l’Éternel. Puis, sur le fond de cette consécration générale, se dessinent des jours et des temps particulièrement saints : les sabbats ou septièmes jours ; les nouvelles lunes, premiers jours de chaque mois ; les sept jours des pains sans levain, qui forment la troisième semaine de l’année ; la Pentecôte, qui est la septième semaine après celle de la Pâque et qui ouvre le troisième mois ; enfin le septième mois, dont la nouvelle lune est signalée par des sacrifices exceptionnels et sur lequel se concentrent les trois grandes fêtes des Expiations, des Tabernacles et de la Clôture. Les chiffres un, trois et sept jouent dans cette liste le rôle important. Nous connaissons la valeur religieuse des deux derniers. Quant au premier, il est clair que Dieu, en consacrant particulièrement le premier jour de chaque mois et la première semaine de chaque année, montrait que la première place lui appartenait dans les pensées de son peuple.
Le tableau suivant résume ces ordonnances. Dans la troisième colonne nous n’avons pas ajouté au nombre des agneaux indiqués dans nos deux chapitres les deux agneaux de l’holocauste quotidien (Nombres 29.38), sauf pour le sabbat.
Occasion | Taureaux | Béliers | Agneaux | Boucs |
Quotidienne | 2 | |||
Sabbat | 4 | |||
Nouvelles lunes | 2 | 1 | 7 | 1 |
Sept jours des pains sans levains (en tout) | 14 | 7 | 49 | 7 |
Pentecôte | 2 | 1 | 7 | 1 |
Septième mois, premier jour | 3 | 2 | 14 | 2 |
Septième mois, dixième jour (jour des Expiations) | 1 | 1 | 7 | 1 |
Septième mois, 15e au 21e jour (en tout) | 70 | 14 | 98 | 7 |
Septième mois, 22e jour | 1 | 1 | 7 | 1 |
Offrande : voir Lévitique, chapitre 1.
Mon aliment : voir Lévitique 3.11.
Voir Exode 39.38-41, passage dont ces versets sont la répétition presque littérale et que rappellent expressément les mots : offert en la montagne de Sinaï, verset 6. Voir Exode 40.29, note.
Sa libation : celle qui doit accompagner ce sacrifice. Voir Nombres 15.3 et suivants.
Dans le saint lieu : ici le parvis.
La libation étant un rite fort commun chez les païens, on comprend l’insistance avec laquelle notre verset dit : en lieu saint et en l’honneur de l’Éternel.
Vin pur : en opposition au moût.
La célébration du sabbat a été ordonnée Exode 20.8-11 et Lévitique 23.2 ; mais ici est prescrite l’offrande du sabbat.
Deux agneaux : en sus du sacrifice quotidien de deux agneaux ; c’est le sacrifice quotidien doublé.
À vos commencements de mois. Le mot hébreu que nous rendons par mois signifie proprement renouvellement (de la lune). La législation sacerdotale (Nombres 10.10) fait seule mention de ces fêtes, passées sous silence dans le Livre de l’alliance (Exode 23), dans le Deutéronome et dans Lévitique 23. Comme il est parfaitement certain que les nouvelles lunes appartiennent aux cérémonies les plus anciennes du culte israélite (voir leur mention Amos 8.5 ; Osée 2.11 ; Ésaïe 1.13 ; 1 Samuel 20.5 ; 2 Rois 4.23), l’on doit conclure que le code sacerdotal nous donne les renseignements les plus complets sur les anciens rites religieux des Israélites. Il est probable que la célébration des nouvelles lunes était un ancien usage que la loi a sanctionné et qu’elle a complété en y ajoutant un sacrifice solennel.
Deux jeunes taureaux, etc. : holocauste plus considérable que celui des jours ordinaires et des sabbats ; équivalant à celui qu’on offrait pendant les jours des pains sans levain et au jour de la Pentecôte. L’obligation de se consacrer à Dieu était par là rappelée aux Israélites à l’entrée de chaque mois.
Sacrifice pour le péché. Ce sacrifice n’était pas réclamé par un péché spécial ; il devait expier des péchés commis pendant le mois précédent et qui avaient pu rester inexpiés.
Cette fête n’est rappelée ici que pour ne pas laisser incomplète l’énumération des fêtes ; car en ce jour du 14 nisan, où l’on offrait et mangeait l’agneau en famille, il n’y avait pas de sacrifice national autre que l’holocauste quotidien. Il n’y avait également en ce jour ni repos sabbatique, ni sainte convocation.
Une sainte convocation. Le premier et le dernier des sept jours qui suivaient la pâque et durant lesquels on mangeait les pains sans levain, étaient particulièrement consacrés par une assemblée du peuple au sanctuaire et par le repos sabbatique. Néanmoins le sacrifice demeurait le même pour les sept jours. L’importance de cette grande fête était signalée par le fait que ce sacrifice, qui équivalait à celui des jours de nouvelles lunes, était ainsi sept fois répété. La fête des Tabernacles seule était célébrée avec plus de solennité.
Au jour des prémices. La Pentecôte, désignée aussi comme fête des Semaines ou de la moisson (voir Lévitique 23.15, note), est appelée ici fête des prémices en raison des deux pains de farine nouvelle que tout Israélite devait apporter à l’Éternel (même chapitre, verset 17).
Lors de vos semaines : voir Exode 34.22, note.
Deux taureaux, un bélier. Lévitique 23.18 prescrit un taureau et deux béliers et en sus un sacrifice d’actions de grâces consistant en deux agneaux. Plusieurs voient dans ces deux passages deux prescriptions parallèles, dont l’une ne supprimerait pas l’autre. Les rabbins expliquent au contraire cette différence en disant qu’on pouvait choisir entre les deux rites dont les victimes avaient une valeur à peu près équivalente.