Verset à verset Double colonne
1 L’homme répréhensible qui raidit son cou, Sera tout à coup brisé sans espoir de guérison.L’homme répréhensible, littéralement : l’homme aux réprimandes, qui les mérite, les appelle souvent par sa mauvaise conduite. Pour la fin du verset, voir déjà Proverbes 6.15.
Comparez Proverbes 28.28 ; Proverbes 11.10.
Le premier membre rappelle Proverbes 10.1, le second, Proverbes 28.7 et Luc 15.30.
Il y a de l’ironie dans l’ordre où sont placées ces deux considérations. Si ce jeune homme se préoccupe peu de son père qu’il songe du moins à lui-même.
Le roi affermit le pays. Voir verset 14 : Proverbes 16.12 et Proverbes 25.5.
Qui multiplie les impôts, littéralement : l’homme aux prélèvements. Par exemple Roboam, 1 Rois 12.4.
Pour l’image du filet, voir Job 28.8-10 et pour les dangers de la flatterie, Proverbes 26.24 ; Proverbes 26.25 ; Proverbes 26.28 ; Proverbes 28.23.
Un piège, qui finira par faire tomber le méchant sans espoir de relèvement. Le juste, s’il tombe, se relève et chante dans sa reconnaissance (Job 33.27). D’autres attribuent la joie du juste au fait qu’il a évité le mal.
Le méchant ne comprend pas la science par excellence, qui consiste à connaître l’Éternel et la loi divine. Voilà pourquoi il traite comme quantités négligeables les gens qui sont sans pouvoir dans le monde.
Les moqueurs, qui ne sont pas non plus arrêtés par la crainte de Dieu, attisent toutes les mauvaises passions par leur exemple et leurs paroles impies. Ils excitent les unes contre les autres toutes les classes de la société (Proverbes 22.10 ; Proverbes 15.1 ; Proverbes 15.18).
On traduit quelquefois : Que le sage qui conteste avec le sot se fâche ou rie, c’est-à-dire cherche à le prendre par la sévérité ou par la douceur, tout est inutile. Mais il paraît peu probable qu’un sage passe ainsi indifféremment de la colère à la plaisanterie.
D’autres, trouvant dans le verset tel que nous le rendons une tautologie insupportable, traduisent : Mais les hommes droits protègent sa vie (Psaumes 142.5) ; d’autres même : recherchent le bien de son âme.
Le sot exhale toute sa fureur, littéralement : fait sortir tout son souffle, toute sa passion irréfléchie et, sans s’en douter, donne par là un grand avantage au sage, qui est toujours maître de son cœur et de ses lèvres (verset 20).
Tel maître, tels serviteurs. C’est un grand malheur pour un peuple d’avoir un prince ou des chefs qui prêtent l’oreille aux méchants. Le moment viendra où les gens de bien seront exclus de l’administration d’un pareil pays.
L’oppresseur, c’est-à-dire le riche (Proverbes 22.2) qui fait de sa fortune un mauvais usage (usure, intimidation, spoliations). Dieu tolère ces abus ; ne murmurons pas (Matthieu 5.45) !
Celui qui éclaire les yeux de tous deux, c’est l’Éternel. Ils ont reçu de Dieu la lumière de la vie ; voilà qui les met sur le même niveau.
Comparez Proverbes 16.12.
Livré à lui-même, littéralement : lâché, sans frein d’aucune sorte.
À sa mère. C’est elle peut-être qui, par sa faiblesse, a amené ce triste résultat.
Premier membre, comparez verset 2 ; Proverbes 28.12b ; Proverbes 28.28.
Leur ruine, que doit nécessairement amener tant de péché (Psaumes 27.2 ; Psaumes 58.10-11).
Les délices. Le même mot désigne ailleurs les friandises, les mets succulents (Genèse 49.20 ; Lamentations 4.5).
Quand le peuple n’a pas de prophète pour lui rappeler les droits de Dieu, la loi, il se livre à ses propres inspirations. Aussi disait-on d’une période d’affaissement religieux : La parole de l’Éternel était rare en ces jours-là et les visions n’étaient point fréquentes (1 Samuel 3.1). Souvent, en revanche, on a vu des prophètes rendre d’éminents services au monarque et au pays tout entier.
Notre verset est un magnifique hommage rendu par la Sagesse aux Prophètes, en tant que défenseurs de la Loi.
Si l’enfant réclame la verge, combien plus le serviteur d’un naturel servile !
Car il comprend. Il y a dans ces mots une instruction : il ne faut punir que l’esclave qui a compris l’ordre qu’on lui a donné et qui ne l’a pas exécuté.
Voir Proverbes 26.12, note. L’homme qui se croit sage est le même que celui qui, méprisant la réflexion, est prompt à parler.
La seule difficulté que présente ce verset provient du fait que le mot mânôn, que, d’accord avec les rabbins, nous avons rendu par fils, ne se trouve nulle part ailleurs. Plusieurs supposent qu’il faut lire mâdôn : querelles (voir verset 22) et traduisent : Il en résultera des querelles.
Comparez Proverbes 28.25 et surtout Proverbes 15.18.
Comparez Proverbes 16.18 ; Matthieu 23.12.
L’orgueil, littéralement : l’élévation, ce qui présente un contraste frappant avec le verbe : abaisse.
L’humble d’esprit, comparez Matthieu 5.3.
Hait son âme. Il se croit moins coupable que le voleur et cependant se livre à un péché qui l’entraînera à d’autres péchés encore.
L’adjuration, imposée par le juge (Lévitique 5.1) ou par la personne volée (Juges 17.2).
Un piège. Il n’est pas de péché où ne précipite, pas de bien dont n’éloigne la crainte de ce que les hommes peuvent faire ou seulement penser.
Ce verset répond à une objection suggérée par le précédent. Il est relativement facile de ne pas chercher à plaire aux petits ; mais le souverain n’est-il pas un dieu sur la terre ? Réponse : L’Éternel est le Seigneur des seigneurs. De Dieu seul procèdent les vraies faveurs et les châtiments véritables.
Il y a et il doit y avoir une inimitié instinctive entre les justes et les méchants. C’est un mauvais signe pour un prétendu juste que la disposition à s’accommoder des méchants.