Verset à verset Double colonne
Nous trouvons ici la réponse à l’ardente supplication du psaume précédent. Dieu va intervenir au milieu de l’ébranlement général. Le psalmiste en est si certain, qu’il menace les ennemis orgueilleux de son peuple et loue Dieu pour les jugements qu’il va exercer.
Le Psaume 74 nous a paru appartenir à l’époque d’Antiochus Épiphane. Il se peut, sans que rien pourtant contraigne à l’admettre, que celui ci l’ait suivi de près et date du moment où Judas Maccabée leva l’étendard.
Le psaume se compose de courtes strophes, de deux distiques chacune, à l’exception du verset 2, qui sert d’introduction. Il débute par une déclaration divine (versets 3 et 4), à la suite de laquelle le psalmiste s’adresse lui-même aux méchants (versets 5 à 9) ; dans la strophe finale, il parle comme représentant d’Israël, qui va servir d’instrument, dans la main de Dieu, pour abattre la puissance des méchants.
Ne détruis pas : voir Psaumes 57.1.
Asaph : voir l’introduction au Psaume 50. La famille d’Asaph existait encore après la captivité (Esdras 2.41). L’accent prophétique qui distingue les psaumes placés sous le nom d’Asaph est particulièrement frappant en celui-ci.
Ceux qui invoquent ton nom… Le texte hébreu actuel semble avoir subi dans ce verset quelque altération. Notre traduction est conforme au sens donné par les Septante.
Au temps que j’ai fixé…, hébreu : Quand je saisis le moment.
Si la terre chancelle : sous l’effort des méchants, qui ébranlent les fondements de justice et d’équité sur lesquels repose le monde. Le jugement divin rétablira ces bases éternelles.
Un jeu d’instruments a suivi la déclaration divine. Maintenant le psalmiste prend la parole. Les versets 5 et 6, pris en eux-mêmes, pourraient encore, à la rigueur, être envisagés comme prononcés par le Seigneur, mais il est impossible de les séparer des versets 7 et 8, que l’on ne peut attribuer qu’au psalmiste.
N’élevez pas la corne : Ne prenez pas une attitude arrogante et menaçante. La corne est souvent l’emblème de la force guerrière (Deutéronome 33.17 ; comparez Psaumes 18.3).
Contre la Hauteur…, contre le Rocher. Le dernier de ces termes a fréquemment la valeur d’un nom propre désignant Dieu. Comparez Psaumes 18.3 ; Deutéronome 32.4, Deutéronome 32.37 ; Ésaïe 30.29. Dans l’hébreu postérieur à la captivité, le mot la Hauteur prend une valeur analogue. S’il a ce sens dans notre passage, comme nous le pensons, le parallélisme des deux parties du verset est parfait. Ici, comme au verset 2, nous adoptons la leçon des Septante, qui modifie légèrement un des mots du texte hébreu. La traduction littérale de l’hébreu est : Ne parlez pas avec un air insolent.
Le désert montagneux, en regard de l’orient et de l’occident, doit désigner ici le sud de la Palestine. L’omission du nord s’explique par le fait que l’ennemi blasphémateur est venu de ce côté-là.
La phrase du verset 7 n’est pas terminée. On s’attendrait, après la triple négation : ni de l’orient, ni de l’occident, ni du désert…, à quelque chose comme ceci : c’est du sein même d’Israël que vient la verge qui va vous frapper ; et c’est bien ce qui eut lieu sous Judas Maccabée. Mais le psalmiste s’interrompt, pour regarder plus haut et ne plus voir que Dieu comme juge.
Une coupe : voir Psaumes 60.5, note.
Plein de mélange. On ajoutait au vin divers ingrédients aromatiques.
J’abattrai… Organe de son peuple pour louer Dieu, le psalmiste s’identifie aussi avec lui, comme combattant. Israël, miraculeusement relevé, sera l’instrument de Dieu, pour abattre les puissances impies.