Verset à verset Double colonne
À la suscription de ce psaume, les Septante ajoutent : Contre les Assyriens. Et le contenu du psaume, spécialement la deuxième strophe, convient en effet parfaitement à une délivrance telle que celle dont Israël fut l’objet, lorsque l’armée de Sanchérib fut presque entièrement détruite par une mortalité subite (2 Rois 19.35).
La première partie du psaume rappelle le désastre subi par l’ennemi (versets 2 à 7). La seconde célèbre la gloire de Dieu, qui éclate dans de semblables jugements (versets 8 à 13). Chacune de ces parties comprend deux strophes, séparées l’une de l’autre par un jeu d’instruments.
Dieu est connu. Il l’est dès longtemps par une série de délivrances, auxquelles vient de s’ajouter celle dont il est ici parlé.
En Israël, qui subsiste en Juda et Benjamin, malgré la dispersion des dix tribus.
Salem : ancien nom de Jérusalem (voir Genèse 14.18, note). Ce nom est peut-être employé ici à cause de son analogie avec schalôm (paix). Là où Dieu habite, on trouve sécurité et paix.
Les foudres de l’arc : les flèches qui étincellent et qui volent avec la rapidité de l’éclair. Ce verset rappelle le Psaumes 46.10.
Tu es brillant… Le psalmiste s’adresse à Dieu, dont la gloire dépasse infiniment en éclat celle des puissances terrestres. Ces puissances, avec leurs chefs, sont comparées à des montagnes formidables, d’où s’élancent les armées qui vont dépouiller les peuples voisins. Il peut paraître étrange à notre goût moderne que Dieu soit déclaré plus magnifique que des montagnes, mais de telles images sont familières aux Orientaux. Delitzsch cite le vers arabe suivant : Les nobles sont comme un abri haut élevé sur la montagne, où tu trouves le pain du soir et le repos.
Ils n’ont plus trouvé leurs mains, pour saisir leurs armes.
À ta menace… Elle a suffi pour les réduire à la plus complète immobilité.
Qui peut subsister ? Comparez Nahum 1.6.
La terre… se tut. Au tumulte des armées succéda l’immobilité de la mort.
Tous les malheureux de la terre. D’autres peuples menacés par Sanchérib profitèrent de la délivrance accordée à Israël ; d’ailleurs cette délivrance est le gage du salut de tous tes malheureux qui s’humilient sous la main de Dieu (le terme anav signifie à la fois humble et affligé).
Des débris de son courroux, littéralement : du reste des fureurs. Il s’agit ici croyons-nous, des armes abandonnées par l’ennemi et qui sont les trophées de la victoire. Ce sens nous paraît de beaucoup préférable à celui d’après lequel il s’agirait du courroux de Dieu : Tu te revêts du reste de ta fureur. Outre que l’on ne comprend pas ce que peut être ce reste de fureur divine, cette traduction détruit le parallélisme, que l’autre respecte.
Les peuples voisins : Dieu les a merveilleusement délivrés, en même temps que son peuple, des mains de l’oppresseur commun et ils sont invités à lui apporter des présents. Comparez Psaumes 68.30.