Verset à verset Double colonne
Complaire, non à soi, mais aux autres, comme Christ
Nous, les forts, devons supporter les infirmités des faibles et nous rendre agréables à nos frères, suivant l’exemple de Christ, qui ne s’est pas complu en lui-même, mais a été accablé des outrages adressés à Dieu, selon la déclaration d’un Psaume. Cette parole, comme toutes celles de l’Écriture, a été écrite pour nous consoler et nous donner l’espérance (1-4).
L’union de tous les fidèles par l’œuvre de Christ, accomplissement des prophéties
Que le Dieu de la consolation nous donne ce parfait accord en Christ qui nous permettra de le glorifier d’une seule voix. Accueillez-vous comme Christ nous a accueillis. Il a été serviteur des circoncis pour montrer que Dieu tient ses promesses. Les gentils glorifient Dieu pour sa miséricorde. L’apôtre cite diverses paroles qui annonçaient la conversion des nations. Il demande au Dieu de l’espérance de remplir ses frères de paix et de joie, pour que, par la force du Saint-Esprit, leur cœur déborde d’espérance (5-13).
Après avoir recommandé aux forts de sacrifier les droits de la liberté chrétienne pour ne pas scandaliser les faibles, Paul leur rappelle encore que c’est leur devoir de (grec) porter comme un fardeau, avec patience et charité, les infirmités des faibles, non seulement leurs scrupules touchant les aliments et les fêtes, mais toutes les inconséquences, tous les préjugés, toutes les erreurs qui naissent de la faiblesse de leur foi.
C’est une exhortation générale à la tolérance et au support, qui s’ajoute aux prescriptions spéciales concernant les divergences mentionnées à Romains 14.
En pratiquant ce support, nous montrerons que nous avons à cœur de ne pas nous complaire en nous-mêmes.
Ce verbe complaire, ou plaire, revient fréquemment sous la plume de Paul (Romains 15.2-3 ; 1 Thessaloniciens 2.4 ; Galates 1.10 ; 1 Corinthiens 7.32-33 ; 1 Corinthiens 10.33 ; Éphésiens 6.6 ; Colossiens 3.22). Il indique non seulement une disposition du cœur, mais la manière d’être et d’agir à l’égard d’autrui qui en procède.
Se complaire en soi-même, c’est se prendre pour centre et pour but, se rechercher, soi et ses jouissances.
À cette attitude égoïste, l’apôtre opposé ce précepte qu’il invite tous les chrétiens, les faibles comme les forts, à pratiquer : que chacun (grec) complaise au prochain.
Complaire au prochain, c’est le prendre pour but de nos efforts, chercher à lui être agréable en toutes choses. Mais dans quel esprit, avec quelles intentions ?
Nous pouvons revenir par un détour à nous complaire en nous même, quand nous cherchons à complaire au prochain ; nous pouvons flatter nos frères pour nous faire bien voir d’eux. Nous cessons alors de plaire à Dieu.
Aussi l’apôtre ajoute-t-il : pour le bien, en vue de l’édification. Ce but, nous pouvons l’atteindre par de bons procédés, inspirés par l’amour. Il est des chrétiens qui semblent faire consister la fidélité à se rendre désagréables ; ils se trompent. Mais, d’un autre côté, la véritable charité maintient les droits de la vérité (Éphésiens 4.15) et se préoccupe avant tout des intérêts spirituels et éternels du prochain (1 Corinthiens 10.32). L’application que l’apôtre fait de ce précepte aux forts dans leurs rapports avec les faibles est évidente.
Mais il s’est conduit selon qu’il est écrit.
Par l’humiliation qu’il a acceptée il a accompli cette parole de l’Écriture.
Psaumes 69.10, littéralement cité d’après les Septante. Le Christ, dans son entier renoncement, dans son parfait dévouement à Dieu, ne pensa jamais à lui-même, mais accepta pour sa part tous les outrages que le psalmiste déjà endurait de la part des ennemis de Dieu. En appliquant au Sauveur ce psaume qui décrit les souffrances de l’israélite fidèle, l’apôtre n’oublie pas que Dieu lui-même était outragé dans la personne de son bien-aimé.
L’exemple du Christ, qu’il trouve dépeint dans Psaumes 69, conduit l’apôtre à penser à tout ce qui, dans le recueil sacré, a été écrit auparavant pour notre instruction et qui était propre à confirmer (car) son exhortation.
Ces prophéties avaient été écrites pour que, par la constance et la consolation que les Écritures communiquent à notre âme, nous ayons l’espérance.
Aux yeux de Paul, tout ce qui a été écrit avant lui par les hommes de Dieu, loin de n’avoir qu’un caractère local et une valeur temporaire, est, pour tous les hommes, dans tous les temps, une source divine d’instruction.
L’Esprit, qui a inspiré ces écrits, est l’Esprit éternel de Dieu et les besoins des âmes, auxquelles ils répondent, sont toujours les mêmes.
La constance et la consolation, qui nourrissent l’espérance, sont les biens les plus précieux que le Chrétien puise dans le trésor des Écritures. Ces vertus le soutiennent dans toutes les épreuves de la vie et spécialement lorsqu’il doit apprendre à supporter les infirmités de ses frères. S’il ne trouve pas en eux tout ce qu’il en attendait, s’il rencontre chez eux des sentiments qui le froissent ou le découragent, qu’il retourne à l’écriture, il puisera toujours de nouveau en elle la constance et la consolation et l’espérance « qui ne confond point ».
La vérité qu’il vient de proclamer inspire à l’apôtre un vœu, une prière, par laquelle il passe à un sujet nouveau : l’union de tous les croyants en Christ. Cette prière, il l’adresse à Dieu, source suprême des grâces que l’Écriture nous offre.
C’est pourquoi Paul l’appelle le Dieu de la constance et de la consolation.
Ailleurs, il l’appelle de même : Dieu de la paix, Dieu de l’espérance (verset 13).
Lors donc que Dieu daigne accorder ces grâces à ses enfants, ils arrivent à avoir, malgré leurs divisions et leurs misères naturelles, le même sentiment selon Jésus-Christ.
Créer et maintenir cette union spirituelle, cette communauté de sentiments, tel est le grand but que poursuit l’apôtre dans toute cette partie de son épître.
Toute la vie du chrétien, comme la création entière, n’a d’autre but que de glorifier Dieu.
Mais lorsque des frères glorifient Dieu d’un même cœur et (grec) d’une seule bouche par leur union et par leurs chants de louange, ils réjouissent ce Dieu qui est amour et ils exercent sur les hommes une grande puissance d’édification.
Dieu est appelé ici le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
Comme le même article en grec régit les mots Dieu et Père, cette traduction paraît préférable à celle-ci : « Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ». C’est le Dieu et Père que Jésus adorait, glorifiait, aimait. Par l’œuvre rédemptrice du Sauveur, par notre union avec lui, son Dieu devient notre Dieu, son Père notre Père (Jean 20.17). Voilà pourquoi Paul aime à désigner Dieu de cette manière (Éphésiens 1.17).
B, D portent : nous a accueillis. Codex Sinaiticus, A, C : vous a accueillis.
C’est pourquoi, afin que vous puissiez louer Dieu d’un même cœur, accueillez-vous les uns les autres, les forts les faibles et les faibles les forts, comme Christ nous a accueillis.
Sa condescendance, sa bienveillance à notre égard doit nous pousser à manifester les mêmes sentiments à nos frères. Quand pourrons-nous déployer envers le plus infirme d’entre eux la millième partie de la miséricorde dont Christ a usé envers nous ?
Le complément : pour la gloire de Dieu se rapporte non à l’exhortation : « accueillez-vous les uns les autres », mais à l’attitude miséricordieuse de Christ qui, en nous accueillant, en nous sauvant, avait en vue, avant tout, la gloire de Dieu.
Paul explique (je dis en effet) comment Christ a accueilli les Juifs et les gentils et a glorifié Dieu par cet accueil.
En devenant serviteur (grec) de la circoncision (comparez Galates 4.4-5), Christ avait pour but de prouver la véracité (grec il l’est devenu pour la véracité) de Dieu, sa fidélité aux promesses faites aux pères ; il voulait confirmer ces promesses en montrant qu’elles s’accomplissaient.
En insistant sur le fait que le Sauveur du monde a été serviteur de la circoncision, un Juif astreint à l’observance de la loi, Paul veut relever les chrétiens d’origine juive, les « faibles » (Romains 14), aux yeux de leurs frères, convertis du paganisme, qui se considéraient comme les « forts ». Il rappelle à ces derniers les privilèges des Juifs et que c’est à eux, après Dieu, qu’ils sont redevables du salut (comparez Romains 11.16 et suivants, Jean 4.22).
Cet argument a encore toute sa force pour nous apprendre à respecter et à aimer l’ancien peuple de Dieu.
Sur le rôle de serviteur, assumé par le Fils de Dieu, comparez Matthieu 20.28 ; Philippiens 2.7.
Ce qui éclate dans le salut des païens, c’est la miséricorde de Dieu.
Les gentils glorifient Dieu pour sa miséricorde parce qu’il les a reçus par pure grâce. Juifs et gentils, en glorifiant Dieu, accomplissent des paroles prophétiques.
Dans Psaumes 18.50, qui est cité d’après les Septante, David, vainqueur de ses ennemis, annonce qu’il louera Dieu parmi les nations. Le Fils de David accomplit ce vœu spirituellement.
Ce que Christ dit vouloir faire, Paul annonce que les nations le feront, c’est-à-dire Christ dans les nations.
Le sujet sous-entendu du verbe dit c’est l’Écriture, car la citation précédente est introduite par la formule : « Il est écrit ».
La citation est tirée de Deutéronome 32.43 ; elle est faite d’après les Septante, qui diffèrent légèrement de l’hébreu.
Voir Psaumes 117.1.
Ésaïe 11.10, d’après les Septante.
Le texte hébreu porte : « Il y aura, en ce jour là, un rejeton d’Isaï, s’élevant pour étendard des peuples ; les nations s’enquerront de lui et son repos sera glorieux ».
Les Septante ont remplacé l’image de l’étendard par l’idée que le rejeton de Jessé se lève pour gouverner les nations.
Grec : Il sera le rejeton de Jessé et celui qui se lève pour gouverner La conjonction et a le sens explicatif : c’est-à-dire.
Jessé est l’orthographe grecque d’Isaï, le père de David.
Le Dieu de l’espérance est celui en qui « les nations espéreront » (verset 12).
C’est dans la foi (grec), dans le croire, dans l’acte de se confier en Dieu, que le fidèle puise toute joie et toute paix. Il en est rempli dans la mesure où il se confie en Dieu et s’empare, par la foi, des biens invisibles et éternels.
Et inversement, la paix et la joie le font abonder en espérance, le font vivre toujours plus dans le ciel, d’où elles descendent en son âme par la puissance de l’Esprit Saint.
Par cette prière, dans laquelle il appelle sur ses lecteurs toutes les bénédictions spirituelles, l’apôtre termine sa lettre proprement dite. Ce qui suit ne traite que des rapports personnels de Paul avec les Romains, des circonstances où l’apôtre se trouve, des veux et des projets qu’il fait.
Le dernier chapitre renferme des salutations pour un grand nombre de chrétiens de Rome, nommément désignés. Il pourrait sembler que ces sujets sont de peu d’intérêt. Mais les paroles de l’apôtre n’ont pas seulement une grande importance historique, elles nous montrent aussi comment Paul, dans ses rapports avec ses frères, mettait ses principes en pratique. Sa conduite est plus instructive encore que ses enseignements.
Par sa vocation d’apôtre des gentils
Bien qu’il soit convaincu de l’excellence morale et de l’intelligence des Romains et qu’il les sache capables de s’exhorter mutuellement, Paul a eu la hardiesse de leur écrire, parce que Dieu lui a confié la mission de lui présenter les gentils comme une offrande sanctifiée (14-16).
Par les succès de son ministère
Il ne saurait nommer aucune chose que Christ n’ait faite par lui pour soumettre les gentils : paroles, actes, miracles, puissance du Saint-Esprit. De Jérusalem en Illyrie, il a abondamment prêché Christ, là où son nom n’avait pas encore été proclamé, afin de ne pas bâtir sur un fondement posé par autrui. Il a accompli ainsi une prophétie d’Ésaïe (17-21).
Paul invoque sa mission d’apôtre des gentils (verset 16) pour se justifier d’adresser cette épître à l’Église de Rome, qu’il n’avait ni fondée ni visitée.
Il commence par louer ses frères ; il est persuadé à leur sujet qu’ils possèdent déjà d’éminentes qualités : la bonté, qui se montre dans leurs rapport avec le prochain, la connaissance de la vérité salutaire, et, ce qui résulte de ces deux avantages, la capacité de s’avertir, de s’exhorter, de se reprendre les uns les autres.
Il pourrait sembler avec cela que Paul n’aurait pas eu besoin de leur adresser une épître aussi étendue, tout un traité de doctrine et de vie chrétiennes.
Cependant je vous ai écrit, leur dit-il (grec), plus hardiment que ne le comportait ma situation vis-à-vis de vous (grec), en partie, à certains égards, ou dans quelques passages, ou bien (en faisant porter la restriction sur ce qui suit) comme (grec) vous faisant ressouvenir en quelque mesure, vous rappelant ce que vous aviez déjà appris, et cela, en vertu de la grâce qui m’a été donnée de Dieu, c’est-à-dire de mon apostolat parmi les gentils (verset 16).
Les expressions par lesquelles Paul décrit son apostolat sont empruntées au rituel sacerdotal.
Il est ministre, chargé d’une fonction religieuse (Romains 13.6, note). Grec : desservant comme sacrificateur l’Évangile de Dieu, s’acquittant de son office de prédicateur de l’Évangile avec les sentiments du prêtre chargé de présenter le sacrifice à Dieu ;, et cela, afin que l’offrande des gentils, l’offrande que les gentils sont eux-mêmes, devienne agréable, telle que Dieu puisse la recevoir, ayant été sanctifiée, consacrée par l’Esprit Saint.
La mention de son ministère parmi les gentils conduit Paul à décrire les grandes choses que Christ a faites par son moyen. Il a parcouru l’Orient tout entier. La conclusion, qu’il n’exprime pas, c’est qu’il peut maintenant se tourner vers l’Occident, vers Rome tout d’abord.
Grec : J’ai donc la glorification en Christ Jésus quant aux choses qui se rapportent à Dieu…
L’expression : les choses qui se rapportent à Dieu, est, en quelque sorte, technique dans la langue liturgique juive pour désigner les fonctions du culte (Hébreux 2.17 ; Hébreux 5.1, etc.). Ce terme se rattache ainsi au même ordre d’idées que tous ceux du verset précédent.
L’apôtre trouve ce sujet de se glorifier en Jésus-Christ, à qui il attribue tout ce qu’il a fait : « non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu en moi » (1 Corinthiens 15.10).
Ce verset explique (car) l’affirmation du verset précèdent.
Grec : Je ne m’enhardirai pas à dire quoi que ce soit de choses que Christ n’ait pas faites par moi pour l’obéissance des gentils.
Suivant les uns, Paul proteste qu’il ne se vante pas et qu’il ne parle pas pour se glorifier de choses que Christ n’aurait pas réellement accomplies par lui.
D’après une autre explication, plus naturelle, il voudrait dire : Je ne saurais mentionner aucune chose que Christ n’ait pas faite par moi, il a vraiment tout fait ce qui pouvait se faire. Je serais téméraire en signalant une lacune dans mon apostolat ; en parole et en œuvre, il m’a accordé tous les signes de l’apôtre (comparez 2 Corinthiens 12.12).
L’action du Seigneur par son serviteur s’est manifestée dans son œuvre par la puissance des signes et des miracles, dans sa parole, par la puissance de l’Esprit, par ce dernier moyen Paul agissait plus directement sur les âmes et les enfantait à la vie nouvelle.
Codex Sinaiticus et quelques majuscules portent : l’Esprit de Dieu. A, C D, majuscules : l’Esprit saint. B : l’Esprit.
Paul indique le résultat de cette activité inspirée par Christ en ajoutant : de sorte que, de Jérusalem et les environs jusqu’à l’Illyrie, j’ai abondamment prêché l’Évangile du Christ Grec : J’ai rempli, accompli l’Évangile, c’est-à-dire la prédication de l’Évangile (Romains 1.9).
Il est inexact de traduire : « J’ai tout rempli de l’Évangile », ce qui serait une exagération manifeste.
Les environs (grec en cercle, alentour) de Jérusalem s’étendent jusqu’à Damas, en Syrie (Actes 9.20 et suivants), et peut-être jusqu’à « l’Arabie » (Galates 1.17).
L’Illyrie touchait aux frontières de la Macédoine, où l’apôtre fut le premier à porter l’Évangile. Le livre des Actes ne mentionne pas de voyage de Paul en Illyrie. Il a probablement visité cette province pendant le séjour qu’il fit en Macédoine entre son départ d’Éphèse et son arrivée à Corinthe (Actes 20.1-2). Peut-être se borna-t-il à évangéliser les districts de l’Illyrie qui confinaient à la Macédoine.
Et j’ai agi ainsi, tenant à honneur d’évangéliser (grec), non là où Christ avait été nommé, afin que je ne bâtisse pas sur le fondement d’autrui.
Cette vocation de pionnier s’accordait admirablement avec les dons de Paul.
Grec : Ceux à qui il n’avait point été annoncé à son sujet, au sujet du Christ.
Les mots : à son sujet sont ajoutés par les Septante au texte hébreu. Ceux à qui l’Évangile n’a pas encore été annoncé voient et comprennent souvent plus vite et mieux que ceux qui en sont comme rassasiés.
Grec : N’ayant plus de lieu dans ces régions, plus de raison d’y rester, il parle de la Grèce et de l’Asie-Mineure, où il avait fondé des Églises dans toutes les villes principales et où ses compagnons d’œuvre pouvaient continuer sa mission.
Comparer verset 28.
Il est possible que Paul ait fait ce voyage en Espagne, mais cela est très incertain. En tout cas, sa première venue à Rome eut lieu dans des conditions bien différentes de celles qu’il énonce ici (comparez Actes 28).
Le texte reçu porte : « quand je me rendrai en Espagne j’irai chez vous ; car j’espère… » Les mots soulignés manquent dans la plupart des majuscules et cependant, dans ces mêmes documents, la phrase suivante commence par : car j’espère… Il faut donc admettre que la phrase est restée inachevée et que l’apôtre a omis les mots : « j’irai chez vous ».
Après que j’aurai en partie satisfait le désir d’être avec vous (grec), que je me serai rempli de vous. Ici, comme Romains 1.12, Paul, loin de se mettre au-dessus de ses frères, leur donne à entendre que son ardent désir de les voir vient de ce qu’il espère recevoir d’eux consolation et force.
Le verbe être accompagné par vous exprime l’espoir de Paul que quelques chrétiens de Rome l’accompagneront dans une partie du voyage et peut-être que l’Église de Rome contribuera aux frais de ce voyage (comparez 1 Corinthiens 16.6-11 ; 2 Corinthiens 1.16 ; 2 Corinthiens 3.13).
Voir l’Introduction, et les notes de 1 Corinthiens 16.1 ; 2 Corinthiens 8.1 et suivants ; Actes 19.21 ; Actes 20.4 ; Actes 24.17.
Temporels (grec), charnels. Cette réflexion de l’apôtre était, remarque Luther, Une manière délicate de rappeler aux Romains qu’une semblable obligation leur incombait à eux aussi.
Les chrétiens juifs ont fait part de leurs biens spirituels à tous les gentils, au monde entier, puisque c’est de Jérusalem que l’Évangile s’est répandu partout. Il convient d’en tenir compte à l’ancien peuple de Dieu.
Grec : Ayant donc fini cela et leur ayant scellé ce fruit, je m’en irai par vous en Espagne.
Contrairement aux principaux témoins, le texte reçu porte : « bénédiction de l’Évangile de Christ ».
L’apôtre attend cette bénédiction des rapports qui s’établiront entre lui et l’Église de Rome.
B omet : frères.
Grec : L’amour de l’Esprit, c’est-à-dire l’amour chrétien, que l’Esprit de Dieu répand dans les cœurs (Galates 5.22).
Grec : À combattre dans vos prières à Dieu pour moi. La vraie prière est, aux yeux de Paul, un combat.
Ses appréhensions n’étaient que trop justifiées (Actes 20.22 et suivants ; Actes 21.11 ; Actes 23.12 et suivants).
Mais quelle confiance dans le pouvoir des prières de ses frères ! Sa foi ne fut point confondue, car il fut l’objet d’une délivrance toute providentielle.
Grec : Que l’offrande du présent (B. D, d’autres portent : le service, comparez au verset 25) soit agréée, bien reçue, qu’elle atteigne son but, en unissant dans un même amour l’Église mère de Jérusalem et les Églises de la gentilité.
Encore une bénédiction que l’apôtre attend comme fruit des prières de ses frères. Il espérait arriver à Rome avec joie ; il y arriva chargé de chaînes.
Dans cette dispensation, il ne reconnut pas moins la volonté de Dieu. Et son attente de se reposer dans la communion des chrétiens de Rome commença de se réaliser dès qu’il eut mis le pied sur le sol de l’Italie (Actes 28.14-15).
Au lieu de « la volonté de Dieu » B porte : « la volonté du Seigneur Jésus », Codex Sinaiticus : « de Jésus-Christ ; » D et d’autres : « de Christ-Jésus ».
Paul affectionne ce nom si doux à l’âme : le Dieu de la paix, le Dieu qui en est la source, qui la donne, qui la renouvelle sans cesse dans le cœur de ses enfants (Romains 16.20 ; 2 Corinthiens 13.11 ; Philippiens 4.9 ; 1 Thessaloniciens 5.23).