Verset à verset Double colonne
Paul accusé devant le gouverneur
Après cinq jours arrive le grand prêtre Ananias, accompagné d’anciens et assisté de l’avocat Tertulle. Ils viennent porter plainte contre Paul. Celui-ci est amené. Tertulle débute en louant Félix de la paix et des réformes qu’il procure au peuple juif ; puis il accuse Paul d’exciter des séditions parmi tous les Juifs du monde, d’être le chef de la secte des Nazaréens et d’avoir voulu profaner le temple. Le gouverneur pourra s’assurer de ces faits en soumettant l’accusé à un interrogatoire. Les Juifs confirment les allégués de leur avocat (1-9).
Paul parle pour sa défense
Le gouverneur ajourne la cause
Assez exactement informé de ce qui concerne les chrétiens, Félix renvoie le jugement jusqu’à l’arrivée de Lysias. Il ordonne au centenier de soumettre Paul à une détention adoucie (22-23).
Relations de Félix avec son prisonnier
Quelques jours après, il le fait paraître devant lui et devant Drusille, son épouse, pour l’entendre parler de la foi en Jésus-Christ La prédication de la justice, de la tempérance et du jugement à venir fait peur à Félix, qui renvoie l’apôtre à une autre occasion. Il espérait que Paul lui donnerait de l’argent pour sa libération : tel était le but secret des entretiens, assez fréquents, qu’il avait avec lui. Pendant deux ans, Félix laissa Paul en prison pour se concilier les Juifs ; puis il eut pour successeur Porcius-Festus (24-27).
Cinq jours après l’arrivée de Paul à Césarée (verset 11, note), Ananias (Actes 23.2) et quelques anciens, membres du sanhédrin, se rendirent dans cette ville pour accuser Paul, selon l’avis qu’ils en avaient reçu du tribun militaire (Actes 23.30).
Ils prirent avec eux un certain orateur (grec rhéteur), ou avocat, Tertulle, qui devait, en leur nom, plaider contre l’apôtre.
L’avocat commence par de basses flatteries qui, s’adressant à un homme tel que Félix (Actes 23.25, note), avaient l’air d’une satire, comme le remarque Ebrard.
Il loue Félix d’avoir établi une paix profonde, quand le pays était troublé par des factions sans cesse renaissantes, il célèbre les réformes (grec des redressements, des améliorations) que sa prévoyance a procurées à cette nation, alors que Félix se signalait par ses cruautés et ses exactions, pour lesquelles il devait être bientôt accusé devant l’empereur (Actes 23.24, note).
Les mots : en tout et partout, qui, dans notre traduction, se rapportent à ceux-ci : nous le reconnaissons, peuvent aussi s’appliquer à la phrase qui précède et alors l’adulation du rhéteur est plus exagérée encore.
Le réquisitoire prononcé contre Paul commence par une grossière injure : cet homme, une peste.
Puis vient l’imputation ordinaire de susciter partout des séditions.
Ce qui était l’effet de la haine des Juifs est attribué à l’apôtre et il devrait être puni des persécutions qu’il endure de leur part.
Mais le principal grief contre lui, c’est d’être chef (grec soldat du premier rang) de la secte des Nazaréens.
Jésus porte souvent le titre méprisant de Nazaréen, mais c’est ici le seul passage du Nouveau Testament où il soit appliqué à ses disciples.
Enfin Tertulle reproduit Contre Paul le mensonge déjà proféré par les Juifs (Actes 21.28) qu’il avait profané le temple. C’est à cela que se réduisent les griefs articulés par l’avocat ; c’est là-dessus qu’il se fonde pour arriver à cette conclusion : aussi l’avons-nous arrêté (Actes 21.30).
Le texte reçu, avec un majuscules, des minuscules, les versions syriaques, la vulgate ajoute : et nous voulûmes le juger selon notre loi, mais le tribun Lysias étant descendu, l’a enlevé de nos mains avec beaucoup de violence, ordonnant que ses accusateurs vinssent devant toi.
Ces paroles étaient considérées par tous les critiques du texte comme non authentiques. Récemment M. Blass a revendiqué leur authenticité et les a admises dans les deux recensions. Il a été suivi par MM. Zöckler, Holtzmann, Hilgenfeld.
Il se fonde sur cette considération que, si on les supprime, les mots du verset 8 « Tu pourras toi-même en l’interrogeant apprendre de lui », se rapportent à Paul et non à Lysias.
Or il lui paraît absurde que Tertulle, après une si brève énumération des griefs des Juifs, en appelle au témoignage de l’accusé lui-même.
Mais on peut répondre que Tertulle devait moins encore être tenté d’en appeler au témoignage de Lysias, favorable au prisonnier et qui ne pouvait être entendu que si le procès était ajourné. D’ailleurs l’avocat des Juifs était un homme trop habile pour articuler une imputation de violence contre Lysias, le tribun de la cohorte romaine.
Ces considérations prouvent que les paroles du verset 7 sont une interpolation maladroite. Toutefois cette interpolation est très ancienne, car elle se trouve dans les deux versions syriaques, qui remontent à la fin du second siècle.
Ainsi, pour se donner les apparences de la sincérité et de la conviction l’avocat pousse l’effronterie jusqu’à en appeler au témoignage de l’accusé, de qui, dit-il au gouverneur, tu pourras apprendre toutes les choses dont nous l’accusons !
Les Juifs confirmèrent naturellement le dire de leur orateur.
Le discours de ce dernier n’est reproduit par Luc qu’en résumé ; car il est évident qu’après son pompeux exorde, il dut développer et s’efforcer de prouver les accusations qu’il produisait contre Paul.
Quel contraste entre cet exorde de Paul et les adulations de Tertulle !
L’apôtre se borne à rappeler le fait que Félix est depuis plusieurs années gouverneur du pays, il doit donc en connaître assez les mœurs et l’esprit pour ne pas facilement ajouter foi aux fausses accusations.
En effet, Félix avait été nommé gouverneur probablement en l’an 52 (Josèphe, Antiquités Juives, XX, 7, 1) ; l’époque de notre récit nous place à l’année 59, il y avait donc au moins sept ans que ce procurateur administrait la province (Actes 23.24, note).
On peut compter de diverses manières les douze jours que Paul indique ici.
La plus naturelle nous paraît être de supposer qu’il prend pour point de départ le premier jour qu’il passa en entier à Jérusalem et ne compte pas le jour du voyage de son arrivée dans cette ville, qui n’eut lieu que tard dans la soirée.
Ce premier jour fut celui de son entrevue avec Jacques (Actes 21.17-25).
Le second jour, il entra dans le temple pour s’acquitter de son vœu (Actes 21.26).
L’expression de Actes 21.27 « comme les sept Jours allaient s’accomplir », oblige d’admettre que quatre ou cinq de ces jours au moins s’étaient écoulés. Ce fut donc à la fin du sixième jour qu’éclata le tumulte provoqué par les Juifs d’Asie ; le septième jour Paul est conduit par Lysias devant le sanhédrin (Actes 22.30).
Le huitième fut celui du complot contre la vie de l’apôtre (Actes 23.12). La nuit suivante et une partie du neuvième jour furent employés au voyage de Jérusalem à Césarée. Enfin le jour de la présente comparution n’est point compté : ce serait le treizième. Du reste il est probable qu’il ne faut pas presser ce terme de douze jours, c’est un nombre rond ; Paul veut dire : une douzaine de jours.
Quant aux cinq jours (verset 1), ils sont comptés de telle sorte que le premier est celui de l’arrivée de Paul à Césarée soit le neuvième de la série des douze jours et le dernier, le jour même où nous sommes, soit le treizième.
Paul relève tout d’abord ce fait qu’il n’y a pas plus de douze jours qu’il est monté à Jérusalem, parce qu’il en résulte que les troubles dont on l’accuse sont tout récents et pourront être établis par l’enquête et que, d’autre part, dans ce court laps de temps, il ne lui a guère été possible de fomenter la sédition dont on le rend responsable.
On a dit que Paul n’indiquait pas à Félix le vrai but de son voyage, quand il déclare qu’il est venu à Jérusalem pour adorer, tandis qu’il venait apporter la collecte faite en faveur des chrétiens pauvres.
On conclut de cette prétendue inexactitude que ce discours est une libre composition de l’auteur des Actes. Mais l’apôtre était bien conduit à Jérusalem par des besoins religieux, puisqu’il était si désireux d’y arriver pour la Pentecôte (Actes 20.16).
Dans ce discours même (verset 17 et suivants), il indique du reste l’autre but de sa visite (verset 17).
Paul reprend et réfute ainsi une à une les accusations de ses adversaires.
Il nie d’avoir eu aucune discussion avec quelqu’un, aussi bien que d’avoir provoqué une sédition de la foule, soit dans le temple, soit dans les synagogues, soit dans la ville.
Il met ainsi les adversaires au défi de prouver ce dont ils l’ont accusé (verset 5).
Voilà maintenant (versets 14 et 15) la réponse de l’apôtre à l’imputation d’être « le chef de la secte des Nazaréens » (verset 5). Il ne nie rien (sauf peut-être le titre de chef) ; au contraire, il affirme, il confesse.
Confession vraie, volontaire, complète
D’abord, il relève le terme de Tertulle pour le désapprouver : la voie (Actes 18.25, note) qu’ils appellent une secte, c’est-à-dire un parti (grec hérésie, 1 Corinthiens 11.19 note)
Or le christianisme, la religion la plus universelle, n’était pas une secte, même à le considérer dans ses rapports avec le judaïsme, dont il était issu ; il en était le développement et le parfait accomplissement.
C’est ce que l’apôtre va faire sentir à ses auditeurs en empruntant à l’Ancien Testament les termes mêmes de sa confession, les seuls qu’ils pussent comprendre et qui sont dans sa bouche, comme chrétien, d’une rigoureuse vérité : le Dieu qu’il sert ainsi (selon la prétendue secte) est bien le Dieu de ses pères (grec le Dieu paternel) ; il croit, de tout son cœur, tout ce qui est écrit dans la loi et les prophètes.
De quel droit accuse-t-on Paul de dissimuler sa vraie foi ? À ses yeux, l’Évangile n’est que l’accomplissement de la loi et des prophètes, compris dans leur sens profond (Romains 3.31 ; Romains 13.8-10 ; Romains 10.4).
Enfin l’apôtre, achevant sa pensée, confesse sa foi en une résurrection des morts, qui est le couronnement de notre rédemption, la consolante espérance des rachetés.
Mais cette résurrection, tous les Juifs, sauf les sadducéens, l’attendaient aussi. Quelle contradiction de leur part, de persécuter Paul à ce sujet ! (Actes 23.6)
C’est pourquoi moi-même aussi, précisément parce que j’ai cette foi que je viens de confesser (versets 14 et 15), je m’efforce d’avoir (grec je m’exerce à avoir) constamment une conscience sans reproche, ou (grec) sans achoppement (Philippiens 1.10), qui ne se heurte à aucun des obstacles que le monde et le péché placent devant moi.
Et quels sont les témoins de cette bonne conscience ? Dieu, qui sonde les cœurs et les reins, les hommes, toujours si clairvoyants pour trouver en faute leur prochain. Quel idéal de vie morale, de sainteté !
Si la foi, même la foi la plus orthodoxe, ne produit pas l’aspiration à cet idéal et des efforts pour l’atteindre, elle est un sel qui a perdu sa saveur.
Après avoir repoussé les accusations de ses adversaires et confessé sa foi, l’apôtre rappelle les circonstances de son arrestation (Actes 21.26 et suivants), afin de montrer, par le but même de sa venue à Jérusalem combien cette arrestation était injuste.
Il y revenait, après plusieurs années d’absence ; quatre années s’étaient écoulées depuis sa dernière courte apparition dans cette ville (Actes 18.22).
Et quel était le but de sa venue ? Un grand bienfait pour sa nation : apporter aux chrétiens pauvres de la Judée des aumônes ; il s’agit de la riche collecte qu’il avait faite parmi les païens convertis de la Macédoine et de la Grèce (1 Corinthiens 16.1 et suivants, 2 Corinthiens 8.1 et suivants ; Romains 15.25 et suivants) et qui n’est pas mentionnée ailleurs dans le livre des Actes.
On peut trouver étrange que l’apôtre présente comme destinés à sa nation une collecte qu’il apportait à l’Église de Jérusalem. Mais bien des indices montrent que celle ci n’était encore que très incomplètement séparée de la nation juive (Actes 21.20) et il est probable que plus d’un juif indigent eut part aux aumônes que Paul apportait.
Quant aux offrandes, dont parle Paul, ce ne sont pas des présents faits à des hommes, mais des sacrifices offerts à Dieu dans le temple (comparer Actes 21.26).
Les sacrifices mentionnés dans ce dernier passage n’étaient pas le but de la visite de Paul à Jérusalem, puisqu’il ne fut amené à les offrir que par la proposition des anciens réunis chez Jacques (Actes 21.18-26) ; mais comme il est dit que l’apôtre « avait hâte d’être le jour de la Pentecôte à Jérusalem » (Actes 20.16), on peut supposer qu’il désirait célébrer cette fête avec son peuple en participant au culte dans le temple.
Codex Sinaiticus, B, A, C, plusieurs minuscules portent : dans les offrandes.
Texte reçu : dans ces choses ou ces circonstances.
Ce sont bien là les faits tels qu’ils s’étaient passés lors de l’arrestation de Paul (Actes 21.26 et suivants).
Il relève spécialement (verset 21) la parole qu’il avait proférée hautement (grec criée) au milieu du sanhédrin (Actes 23.6). Il est difficile de voir, dans la manière dont Paul la cite, l’aveu tacite que cette exclamation lui laissait quelque regret.
Or, conclut Paul, ces Juifs d’Asie (verset 19) devraient eux-mêmes comparaître devant le gouverneur et m’accuser s’ils avaient quelque chose contre moi. Mais ils s’en sont bien gardés et pour cause.
Ou bien, à leur défaut, que ceux-ci (le souverain sacrificateur, les anciens et l’avocat Tertulle, verset 1), disent s’ils m’ont trouvé coupable, s’ils ont réussi à établir un grief contre moi, quand j’ai comparu devant le sanhédrin.
À ce défi tous gardent le silence ! C’est le gouverneur Félix qui prend la parole (verset 22).
Le texte reçu porte : Félix, ayant ouï cela.
Les mots soulignés manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions.
Mais que signifie cette phrase : Félix, connaissant assez exactement ce qui concernait la voie, les ajourna ?
Elle veut dire que la raison pour laquelle le gouverneur ne prit alors aucune décision, mais ajourna la cause, c’est qu’il ne savait que trop à quoi s’en tenir au sujet des chrétiens et des accusations passionnées que les Juifs portaient contre eux.
Il connaissait assez exactement la voie (voir sur ce mot Actes 18.25, note), soit qu’il eût été instruit par le discours de Paul, soit plutôt parce que, depuis sept ans, il administrait ce pays où les chrétiens étaient nombreux et qu’il avait une Église sous les yeux, à Césarée même (Actes 21.8 et suivants).
Le politique habile ne veut ni condamner Paul, citoyen romain, ni le relâcher, ce qui eut irrité les Juifs : il ajourne. Mais la raison qu’il en donne est un prétexte, car il ne pouvait guère attendre du tribun Lysias plus de lumières qu’il n’en possédait déjà. Aussi n’est-il plus question dans la suite du témoignage de Lysias.
Théodore de Bèze a proposé une construction toute différente de ce verset et il a été suivi par Martin et Ostervald dans leurs versions. Il considère la première phrase comme faisant partie du petit discours de Félix et il traduit : « Quand j’aurai été plus exactement instruit de cette secte, je prendrai connaissance de votre affaire ». Cette traduction n’est pas admissible.
Les égards que le centenier devait avoir pour son prisonnier montrent assez quelle opinion Félix avait de celui-ci.
Les mots : qu’il eût quelque liberté, ou quelque soulagement, signifient que le centenier devait adoucir pour lui les rigueurs de la prison.
Après : de le servir, le texte reçu ajoute : ou d’aller vers lui.
Drusille était juive, elle était fille d’Hérode Agrippa Ier dont Luc raconte la mort à Actes 12.20 et suivants et sœur d’Hérode Agrippa II (Actes 25.13)
Mariée à Azize, prince d’Emèse, elle avait quitté son mari (Actes 8.9, note) pour épouser Félix dont elle fut la troisième femme (Josèphe Antiquités Juives, XX, 7, 1). Elle lui donna un fils, qui périt dans l’éruption du Vésuve.
Drusille ayant entendu parler, sans doute par son mari, du prisonnier éloquent confié à sa garde, désira de l’entendre ; et Paul, fidèle à sa mission, parla de la foi en Christ Jésus.
La plupart admettent cette leçon de Codex Sinaiticus, B, minuscules, versions.
Le texte reçu porte simplement : en Christ.
Paul parle de justice à celui dont la vie était remplie d’iniquités, de tempérance (ou continence) à celui qui avait à ses côtés la complice d’une union adultère du jugement à venir à celui dont Tacite a pu dire : « Il pensait que tous les crimes seraient impunis pour lui » (Annales XII, 54).
Et Paul, témoin de Jésus-Christ, savait que son auditeur avait le pouvoir de l’envoyer à la mort ! Jean-Baptiste paya de sa tête une déclaration analogue qu’il fit entendre à Hérode Antipas (Matthieu 14.4).
La parole de vérité exerça son effet même sur un Félix : il fut effrayé. Mais il se hâte d’effacer cette première impression ; il congédie celui qui trouble sa conscience et montre bientôt toute la bassesse de ses sentiments (verset 26).
Aux mots : que Paul lui donnerait de l’argent, le texte reçu ajoute ceux-ci : afin qu’il le mit en liberté. Ils ne sont pas authentiques, mais ils complètent la pensée.
Félix pouvait bien savoir que son prisonnier n’était pas riche, mais il savait aussi que ses frères en la foi n’épargneraient rien pour sa liberté.
Grec : laissa Paul lié.
On a pensé que cette expression indiquait une aggravation de la détention infligée jusque-là au prisonnier (verset 23), Félix aurait ordonné ces nouvelles rigueurs au moment où il se vit rappelé et où il avait besoin de s’assurer la reconnaissance des Juifs, afin que ceux-ci ne l’accusassent pas auprès de l’empereur, au sujet des iniquités de son administration.
Cette supposition expliquerait la mention de ce fait après celle du remplacement de Félix par Festus.
Cependant il n’est pas dit au verset 23 que Paul fût libre de tout lien et il est probable que la chaîne mentionnée ici le reliait à un soldat chargé de le garder.
La recension occidentale (fondée seulement, il est vrai, sur un minuscule et une note marginale de la Peschito) donnait une autre raison de l’emprisonnement prolongé de l’apôtre. La seconde partie du verset 27 aurait porté : mais il (Félix) laissa Paul dans la prison à cause de Drusille.
Quant au but attribué à Félix par notre texte, il ne fut pas atteint. Accusé à Rome par les Juifs pour ses malversations, il ne doit la vie qu’à l’intervention de l’affranchi Pallas son frère (Josèphe, Antiquités Juives, XX, 8, 9).
Après deux ans accomplis, à dater de l’emprisonnement de Paul à Césarée, la Judée reçut un nouveau gouverneur, Porcius Festus (Voir, sur ce successeur de Félix, 25.1, note).
Deux ans de captivité pour le grand apôtre ! Deux ans, pendant lesquels nous ne connaissons presque rien de sa vie, de ses épreuves ! Que les voies de Dieu sont mystérieuses ! Son ardent désir, longtemps différé, sera accompli par Festus, qui l’enverra à Rome.