Verset à verset Double colonne
1 Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, clair comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau,Il me montra : C’est toujours l’ange de Apocalypse 21.9 ; Apocalypse 21.10.
Conformément à la prophétie d’Ézéchiel (Ézéchiel 47.1-12 ; comparez Joël 3.18 ; Zacharie 14.8 ; Genèse 2.10), Jean voit un fleuve d’eau de la vie (Apocalypse 7.17 ; Apocalypse 21.6) qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau.
Ce nouveau symbole figure le don de la vie éternelle, qui est la conséquence de la présence de Dieu au milieu des hommes et de leur communion parfaite avec lui. Le fleuve sort du trône de Dieu, qui a destiné cette vie aux rachetés, et de l’Agneau, qui la leur a procurée par son œuvre médiatrice.
Grec : de la rue d’elle, c’est-à-dire de la cité Apocalypse 21.21. Plusieurs de nos versions portent, ici et Apocalypse 21.21, place au lieu de rue. Mais il est plus conforme à l’image du fleuve de traduire par rue, il s’agit de la rue principale de la ville, qu’il faut se représenter comme très large, de sorte que le fleuve coule au milieu. Sur ses deux rives sont plantés des arbres de vie. Le texte porte le singulier : un arbre de vie, mais c’est une notion collective qui embrasse une pluralité de plantes de cette espèce : de l’arbre de vie.
Comparer Apocalypse 1.7 ; Genèse 2.9 ; Ézéchiel 47.12. Cet arbre ne produit pas douze fruits divers, mais du fruit douze fois par an.
Les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations : cette déclaration divise les interprètes, comme celle de Apocalypse 21.24 (note).
Pour les uns, cette guérison des nations serait un fait accompli dans le passé, avant le jugement dernier (Apocalypse 20.11 et suivants), alors que les nations étaient encore assujetties à tous les maux du paganisme.
Pour les autres, les nations représentent des rachetés, en état de salut puisqu’ils habitent la Jérusalem nouvelle mais qui doivent encore être guéris des restes du péché, qui ont à passer par un développement spirituel pour arriver à la perfection.
D’autres enfin y ont vu l’indice de la possibilité qui serait accordée aux réprouvés de se convertir pour entrer dans la cité sainte.
L’ordonnance générale de l’Apocalypse s’oppose à cette dernière explication. À Apocalypse 20, le sort de tous les adversaires de Christ et de son règne est définitivement réglé. Quant aux deux premières opinions, il faut reconnaître que l’idée d’un développement, d’une guérison progressive de certains habitants de la cité sainte est assez admissible.
On ne sait pas trop ce que viendrait faire ici la mention rétrospective des effets salutaires exercés sur les païens par les feuilles de l’arbre de vie.
Peut-être aussi l’auteur n’entendait-il pas qu’on cherchât un sens précis à ce détail de son tableau. Il accumule les images pour indiquer l’abondance de la vie qui sera offerte aux habitants de la Jérusalem céleste.
L’arbre de vie donne son fruit douze fois l’an : plus d’alternative de jouissance et de privation, d’hivers stériles et d’étés brûlants ; plus de fruits sans fleurs ou de fleurs sans fruits ; plus de passé avec ses regrets, ni d’avenir avec ses craintes, mais un présent éternel, au sein de la perfection. En outre, cet arbre de vie, qui rappelle le paradis d’où l’homme pécheur avait été banni, la vie divine dont la source avait tari pour lui (Genèse 3.24), redit ici, pour la consolation et la joie des rachetés de Christ, que tous les ravages du péché sont réparés, que l’œuvre du Rédempteur est parfaite. Et qu’elle est admirable, l’ordonnance du plan de Dieu, révélé dans les saintes Écritures !
Ce recueil, qui s’ouvre par la création de l’homme et par la description de sa première demeure, qui raconte sa chute et retrace toutes les phases de son développement sous les miséricordieuses dispensations de Dieu, se termine par la vision de la restauration de toutes choses, par la description de la demeure éternelle de l’humanité rachetée.
Le dénouement revient au point de départ ; tous les mystères sont expliqués, tous les maux sont réparés, l’homme est rendu à sa destination, à la plénitude de la vie, qui se trouve dans la communion de Dieu lui-même. Telle est l’épopée divine qui se déroule du commencement de la Genèse à la fin de l’Apocalypse.
Plus d’anathème (Zacharie 14.11), c’est-à-dire plus d’hommes exclus de la communion de Dieu, puisque le péché n’existera plus dans la cité sainte et que, au contraire, le trône de Dieu et de l’Agneau sera au milieu d’elle et que ses serviteurs le serviront (grec), lui rendront un culte, ce culte parfait auquel les cultes célébrés ici-bas les auront préparés.
Voir Apocalypse 21.3 ; Apocalypse 21.11 ; Apocalypse 21.23, notes ; Jean 17.24 ; 1 Jean 3.2.
Voir Apocalypse 3.11 ; Apocalypse 14.1.
Voir Apocalypse 21.3 ; Apocalypse 21.11 ; Apocalypse 21.23, notes.
Comparer Apocalypse 1.6 ; Apocalypse 5.10 ; Apocalypse 20.6. Il ne s’agit plus maintenant pour les rachetés de Christ de combattre, de souffrir, de porter leur croix sous les mépris du monde : ils règnent.
Avec ces glorieuses paroles se termine la description des célestes beautés de la Jérusalem nouvelle.
Beaucoup d’interprètes estiment que la vision de la nouvelle Jérusalem prend fin avec verset 5, où se termine, en effet, la description de la cité sainte ; ils considèrent la fin du chapitre, depuis verset 6, comme l’épilogue du livre.
D’autres sont frappés de l’analogie qui existe entre versets 6-9 et Apocalypse 19.9 ; Apocalypse 19.10. Or, ceux-ci forment la conclusion de la sixième vision. Il est donc naturel de voir dans versets 6-9 la conclusion de la septième vision et de ne faire commencer l’épilogue de l’Apocalypse entière qu’au verset 10.
C’est probablement l’ange qui parle depuis Apocalypse 21.9 qui fait cette déclaration à Jean. Ces paroles fidèles et véritables (Apocalypse 19.9 ; Apocalypse 21.5, notes) sont les promesses qui terminent la vision (Apocalypse 21.24 et suivants ; versets 3-5) Dieu, qui est le Dieu des esprits des prophètes (Apocalypse 1.4 ; Apocalypse 4.5, notes), les a envoyées par son messager, pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt (Apocalypse 1.1, note).
Ou : je viens promptement. Parole répétée aux versets 12 et 20. Comparer Apocalypse 1.1, note ; Apocalypse 3.11.
Cette parole est prononcée par l’ange, bien que, par l’emploi de la première personne, elle soit mise dans la bouche de Jésus-Christ.
L’ange prononce ensuite la parole que l’auteur a insérée dans le prologue du livre (Apocalypse 1.3), dans laquelle il déclare heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre.
Déclaration pleine de candeur qui est bien dans le caractère et selon les habitudes de l’apôtre Jean (Jean 1.14 ; Jean 19.36 ; Jean 21.24 ; 1 Jean 1.1).
Que Jean soit retombé dans l’erreur dans laquelle il s’était déjà fait reprendre (Apocalypse 19.10), cela s’explique par l’état d’extase où il se trouvait, par le ravissement que produisaient les visions ineffables dont il était le témoin.
Peut-être aussi l’aspect de l’ange ne se distinguait-il pas assez de celui du Seigneur pour qu’il ne fût pas possible de les confondre. Dès le verset 10, Jésus prend la parole sans que le lecteur en soit averti.
Ordre de publier la prophétie
Jean ne doit point sceller le livre, car la fin est proche ; désormais le méchant ne pourra plus que croître en iniquité, le juste dans la pratique de la justice (10, 11).
Discours de Jésus sur son retour
Il va revenir et apportera à chacun la rétribution. Il est éternel, le fondement et le but de toute vie. Il dit quels sont ceux qui auront part à la vie dans, la cité de Dieu et quels sont ceux qui en seront exclus. Il a envoyé cette révélation concernant les Églises par son ange. Il est le Messie qui inaugure le jour de l’éternité (12-16).
L’appel de l’Église
L’esprit et l’Épouse appellent le Seigneur. Jean invite chaque croyant à se joindre à leur requête et invite toute âme altérée à puiser de l’eau vive qui lui est gratuitement offerte (17).
Avertissement aux lecteurs
À qui ajoutera quelque chose aux paroles de ce livre, Dieu infligera les châtiments qui y sont décrits ; à qui en retranchera quelque chose, il retranchera sa part de l’arbre devie (18, 19).
La venue du Seigneur. Sa grâce
Le Seigneur qui certifie ces révélations, déclare qu’il vient. Le voyant répond : Viens, Seigneur Jésus ! Et exprime le vœu que la grâce du Seigneur soit avec tous (20, 21).
Cet ordre est donné par Christ. C’est lui qui a commandé à Jean d’écrire (Apocalypse 1.11 ; Apocalypse 1.19) et qui lui dit ici ce qu’il doit faire du livre. Le contraire fut ordonné à Daniel (Daniel 8.26 ; Daniel 12.8 ; Daniel 12.9) et à Jean lui-même (Apocalypse 10.4).
C’est que maintenant le temps est proche.
Depuis les jours de Jean, l’Église devait sonder ce livre prophétique et vivre constamment sous la sérieuse et salutaire pensée que le temps est proche (verset 12).
Il l’est, en effet, pour Celui devant qui mille ans sont comme un jour ; il l’est pour chaque chrétien appelé à attendre journellement la venue de son Maître ; il l’est pour l’Église elle-même, qui doit se hâter d’accomplir sa mission sur la terre (comparez Apocalypse 1.1, note et 1 Thessaloniciens 4.15, note) et faire monter vers le Seigneur l’ardente prière de l’épouse de l’Agneau (versets 17 et 20).
Que celui qui, après toutes les révélations de la vérité et de la volonté de Dieu, après tous les sérieux appels qu’elles renferment, veut rester injuste et souillé (Jacques 1.21), le fasse à ses périls et risques ! Il deviendra toujours pire (2 Timothée 3.13) et ainsi se vouera lui-même à la perdition.
Mais que celui qui a mis le pied dans la voie de la justice et de la sainteté y marche d’un pas toujours plus ferme, car le triomphe, la récompense éternelle est devant ses yeux (verset 12).
Le texte reçu (minuscules) porte : « soit justifié », au lieu de pratique la justice (littéralement : fasse la justice).
Ésaïe 40.10 ; Psaumes 62.12 ; Apocalypse 20.12, note.
Grec : comme est son œuvre, d’après Codex Sinaiticus, A. On lit dans Q. minuscules : comme sera son œuvre.
Des versions et des Pères portent : selon ses œuvres. Le singulier est préférable : il s’agit de l’œuvre de toute la vie.
Désignation de Dieu (Apocalypse 1.8 ; Apocalypse 21.6 ; Ésaïe 44.6), que Christ s’attribue, comme dans Apocalypse 1.17 ; Apocalypse 2.8.
Voir sur l’arbre de la vie verset 2, 2e note.
Avoir la liberté d’entrer par les portes dans la ville, c’est y avoir droit de cité. Comparer Apocalypse 21.25 ; Apocalypse 21.27.
Ceux-là seuls ont ce droit qui auront lavé leurs robes, c’est-à-dire purifié, sanctifié leur vie. Comment ? Jean l’a indiqué déjà Apocalypse 22.7-14
Au lieu de : qui lavent leurs robes (Codex Sinaiticus, A) on lit dans Q. majuscules : qui font ses commandements.
Variantes : aux Églises (minuscule), dans les Églises (A), pour ou sur les Églises (Codex Sinaiticus, Q), en vue d’elles, à leur intention ou à leur sujet.
Ce témoignage les concerne toutes et il est d’une autorité souveraine.
Moi, Jean (verset 8) ; moi, Jésus (verset 16) ; le Maître confirme la parole du disciple (comparez verset 20). C’est la première fois, dans l’Apocalypse, que le Seigneur se désigne lui-même par le nom de Jésus.
Quelques interprètes pensent que l’ange envoyé par Jésus, c’est le voyant lui-même ; dans Malachie 2.7, le prêtre est appelé un ange (envoyé) de l’Éternel. Mais il est plus naturel d’y voir l’ange (Apocalypse 1.1, 5enote) ou les anges qui sont souvent mentionnés, au cours du livre, comme les intermédiaires de la révélation. Ceux à qui l’ange est envoyé (pour vous rendre témoignage) seraient alors Jean et les pasteurs des Églises qui ont à publier son message au milieu d’elles.
Les noms que Jésus se donne indiquent le contenu et l’importance du témoignage que son ange a rendu. Il est la racine et la race de David, c’est-à-dire le Messie.
Voir sur ce terme de racine de David, emprunté à Ésaïe 11.10 et expliqué ici par le mot race, Apocalypse 5.5, note.
Il a accompli ici-bas son œuvre rédemptrice, et, comme l’Étoile brillante du matin (comparez Apocalypse 2.28), il amènera bientôt, par son retour glorieux, la lumière du plein jour, qui dissipera toutes les ténèbres.
Le Seigneur Jésus dit et répète : Je viens bientôt (versets 7 et 20) ; l’Esprit de Dieu dans le cœur des fidèles (Romains 8.15 ; Romains 8.16 ; Galates 4.6) et l’Epouse, l’Église entière du Sauveur (Apocalypse 21.2 ; Apocalypse 21.9), lui répondent en soupirant après son apparition : Viens ! Et Jean exhorte quiconque entend cet appel de l’Esprit et de l’épouse à unir sa voix à l’ardente et unanime supplication de l’Église : Viens !
Faire monter ou non ce cri du cœur vers Jésus, c’est la marque certaine qu’on est ou qu’on n’est pas en communion avec lui. Pour toute âme régénérée, la venue de son Sauveur est le sujet suprême de sa joie ; pour le monde, c’est un sujet de terreur.
Comparer Jean 7.37 ; Apocalypse 21.6 ; Apocalypse 22.1, notes.
Si quelqu’un y ajoute, Dieu fera venir (grec ajoutera) sur lui…
De semblables défenses de rien ajouter ni retrancher se trouvent dans le Deutéronome Deutéronome 4.2 ; Deutéronome 12.32. La menace formulée par Jean peut sembler d’une sévérité excessive. Luther y trouvait un motif de douter de l’authenticité de l’Apocalypse. Il ne faut pas oublier cependant que l’apôtre réclame un tel respect pour son écrit, parce qu’il y voit l’œuvre de Dieu (Apocalypse 1.1).
Paul aussi prononce l’anathème sur quiconque annoncerait un autre Évangile que le sien, parce que cet Évangile, il l’avait reçu par une révélation de Jésus-Christ (Galates 1.8 ; Galates 1.12). Il est vrai que Paul appelle la malédiction d’en haut sur ceux qui renverseraient les principes mêmes de l’Évangile de la grâce, tandis que Jean prononce la condamnation éternelle de ceux qui ajouteraient ou retrancheraient des paroles du livre de cette prophétie.
Mais des changements apportés, soit au tableau que l’Apocalypse trace de l’avenir, soit à ses exhortations pratiques (Apocalypse 1.3, note), pouvaient avoir de graves conséquences. Ces altérations seraient propres à détourner les âmes de la vérité qui seule peut leur assurer une part de l’arbre de la vie. Elles exposeraient l’Église à se relâcher dans son attente vigilante du Seigneur, à voir son espérance diminuer et à être affaiblie dans les luttes redoutables qu’elle doit soutenir.