Verset à verset Double colonne
Formules liturgiques pour certaines offrandes et conclusion de l’alliance entre Dieu et le peuple nouveau.
Ce chapitre relatif aux prémices et à la troisième dîme complète les ordonnances précédentes (Deutéronome 28.4 ; Deutéronome 14.22-29 ; Nombres 18.12), en prescrivant les formes liturgiques avec lesquelles devaient être présentées de telles offrandes (versets 1 à 15). Suit un passage qui est la conclusion de toute cette partie législative depuis le chapitre 5 ou du moins depuis le chapitre 12.
Tu prendras des prémices : Toutes les prémices doivent être apportées au sanctuaire (Deutéronome 12.11), mais un échantillon seulement sera présenté dans une corbeille avec la déclaration ici prescrite.
Le sacrificateur, spécialement désigné pour recevoir les offrandes.
Je déclare. Les prémices sont la preuve à la fois de la prise de possession du pays et de la reconnaissance du peuple.
Un Araméen. Ce père est Jacob, issu d’Abraham qui avait émigré du pays d’Aram (Charan en Mésopotamie). Sa mère, Rébecca, était de ce même pays. Il avait demeuré lui-même chez Laban pendant vingt ans. C’était de là qu’il était revenu dans la terre de Canaan, d’où, pour échapper à la famine, il avait émigré en Égypte avec une famille encore peu nombreuse. Et maintenant le peuple né de ses douze fils possédait cette terre qu’il avait habitée en étranger et en rendait hommage comme d’un don de Dieu.
Tu te réjouiras… dans le repas de fête qui accompagne le sacrifice et auquel sont invités le Lévite (Deutéronome 12.12 ; Deutéronome 14.29) et l’étranger (Deutéronome 16.11-14). Ce n’étaient pas les prémices qui étaient consommées dans ce repas, puisqu’elles étaient données au sacrificateur (Deutéronome 18.4 ; Nombres 18.12 et suivants) ; mais ici s’appliquait l’emploi de cette dîme annuelle dont il a été parlé au chapitre 12.
La troisième année, il s’agit ici de la seconde dîme mentionnée dans le Deutéronome ; comparez Deutéronome 12.17, note. Cette troisième année, on prélevait, outre la dîme annuelle, la dîme de charité ; c’est pourquoi elle est appelée ici l’année de la dîme ; elle terminait un cycle de trois ans. Au terme de ce cycle, quand l’Israélite aura achevé de prélever les dîmes successives de cette année-là (blé, moût, etc.), il devra examiner devant Dieu si rien n’a manqué à ses offrandes. Le contrôle humain, impossible dans ce domaine, est remplacé par un acte de prière solennelle qu’un coupable hésitera à accomplir.
Devant l’Éternel : devant le sanctuaire, où devaient être apportées les dîmes ou leur équivalent en argent (Deutéronome 15.23).
J’ai ôté de ma maison : il n’est rien resté chez moi de ce qui était consacré à Dieu ; je n’ai rien réservé pour ma propriété particulière ; j’ai employé le tout au but pour lequel il était destiné.
Ce qui était consacré, littéralement le saint, ce qui ne doit être consommé que dans des repas sacrés de réjouissance et de bienfaisance offerts au Lévite et au pauvre.
Pendant mon deuil : dans les jours où le contact d’un mort appartenant à ma parenté me rendait impur.
En état d’impureté : toute espèce de souillure légale ; le deuil n’est qu’un des cas possibles de souillure.
Pour un mort. La dîme ou sa valeur en argent ne doit pas être employée aux achats rendus nécessaires par un deuil, ou pour faire les présents de condoléance que l’on envoie à une famille en deuil (2 Samuel 3.35 ; Jérémie 16.7 ; Ézéchiel 24.17 ; Osée 9.4 ; Tobie 4.17).
Ce passage fait ressortir toute la solennité de l’engagement nouveau que Dieu et le peuple sorti du désert contractent l’un vis-à-vis de l’autre. Le peuple, en se présentant aujourd’hui à Dieu, le contraint en quelque sorte à s’engager envers lui, tout en se liant lui-même par la promesse d’une fidèle obéissance. Et Dieu à son tour, en venant au-devant de son peuple, contraint celui-ci à s’engager envers lui, tout en se liant lui-même par la promesse de sa bénédiction et de son secours. Israël en ce moment fait de Dieu son Dieu, comme Dieu fait du peuple son peuple. Par cette relation d’intime réciprocité, ce passage a un caractère unique. Il convient admirablement à la situation (aujourd’hui, versets 16, 17, 18). Comme à Sinaï l’alliance avait été conclue entre Dieu et le vieux peuple sorti d’Égypte, ainsi elle est en ce temps renouvelée entre Dieu et son peuple rajeuni, prêt à entrer dans Canaan.
De tout ton cœur : comparez Deutéronome 6.5 ; Deutéronome 10.12.
Un peuple particulier : Exode 19.5, note.