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Deutéronome 27
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Deutéronome 27

Troisième discours : Renouvellement de l’alliance (chapitres 27 à 30)

La fin du chapitre 26 renfermait un engagement réciproque entre Dieu et le peuple, qui impliquait comme un renouvellement de l’alliance entre l’un et l’autre. C’est là l’idée qui domine ces derniers discours, sans que pourtant soit mentionné un acte positif liant de nouveau le peuple à son Dieu. L’acte solennel ordonné au chapitre 27 doit avoir lieu seulement après l’entrée en Canaan. En ce moment-ci le peuple ne fait autre chose que de se tenir devant l’Éternel (Deutéronome 29.10). Ce discours contient trois parties :

  1. Le premier acte du peuple, après son entrée en Canaan, doit être de graver la loi sur la pierre et de ratifier de sa propre bouche les bénédictions et les malédictions qu’elle prononce, chapitre 27
  2. Puis Moïse décrit au peuple son avenir selon qu’il sera fidèle ou désobéissant, chapitre 28
  3. Enfin, il l’adjure de choisir la vie, chapitres 29 et 30

Ordres touchant l’acte à accomplir en Canaan (chapitre 27)

La répétition de la loi est achevée. Moïse prend des mesures pour que tout le peuple connaisse les malédictions qui suivraient sa violation ; comparez Deutéronome 11.29.

1 Et Moïse, avec les Anciens d’Israël, donna des ordres au peuple en disant : Vous observerez tout le commandement que je vous donne aujourd’hui.

Préparatifs de la cérémonie : les pierres gravées, l’autel dressé (1-10)

Avec les Anciens. Ils doivent répéter ces ordres chacun dans le groupe auquel il est préposé.

Tout le commandement. Ce mot se rapporte plutôt ici à l’exécution complète de l’ordre qui va être donné qu’à l’observation de la loi en général.

2 Lorsque vous aurez passé le Jourdain pour entrer dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne, tu te dresseras de grandes pierres, et tu les enduiras de chaux.

De chaux : suivant l’usage des Égyptiens et des Orientaux, en général, qui gravaient des lois ou des récits de victoire sur des pierres enduites de chaux ou de gypse. La chaux devait sans doute par sa blancheur rendre plus visibles les lettres qui y étaient gravées, puis peintes en noir. Le nombre des pierres n’est pas fixé. Ce qui devait y être gravé était un sommaire de la législation mosaïque, dans une étendue que nous ne pouvons déterminer. La tradition juive comptait dans la loi 613 prescriptions.

3 Et tu écriras sur elles toutes les paroles de cette loi, quand tu auras passé, afin que tu t’établisses dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne, pays découlant de lait et de miel, comme te l’a dit l’Éternel, le Dieu de tes pères.

Afin que tu t’établisses. Le but de cette solennité est de rendre l’établissement d’Israël stable, définitif, par suite de son obéissance à la loi. Aussi Josué exécute-t-il cet ordre immédiatement après la prise de Jéricho et de Haï, avant même d’avoir vaincu les rois du Midi (Josué 8.32).

4 Quand donc vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez sur le mont Ebal ces pierres au sujet desquelles je vous donne aujourd’hui cet ordre, et tu les enduiras de chaux.

Sur le mont Ébal (voir Deutéronome 11.9, note). Comme les malédictions doivent être prononcées sur Ébal, c’est là aussi que doivent être dressées les pierres, qui serviront de témoins contre les violateurs de la loi. C’est par la même raison sans doute que l’autel destiné à l’expiation doit être dressé sur cette même montagne.

Le Pentateuque samaritain substitue ici le mont Garizim à l’Ébal pour glorifier le premier qui était et est encore la montagne sainte de ce peuple.

5 Et tu bâtiras là un autel à l’Éternel ton Dieu, un autel de pierres sur lesquelles tu ne porteras pas le fer.

Sur l’érection de cet autel en dehors du Tabernacle, voir Deutéronome 12.5, note.

6 C’est en pierres brutes que tu bâtiras l’autel de l’Éternel ton Dieu, et tu offriras sur cet autel des holocaustes à l’Éternel ton Dieu.

Pierres brutes d’après l’ordre général Exode 20.25.

Holocaustes : en signe de consécration (Lévitique 8.18, note).

7 Tu offriras aussi des sacrifices d’actions de grâces, et tu mangeras là et tu te réjouiras en présence de l’Éternel ton Dieu.

Sacrifices d’actions de grâces. La joie résultant de l’alliance renouvelée trouve son expression dans ces sacrifices, où une partie de la chair des victimes était consommée dans de joyeux repas de fête (Lévitique 3.1). Sur le sens de ces repas, comparez Dentéronome 12.7, note et Exode 24.1.

8 Et tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi bien distinctement. 9 Et Moïse, avec les sacrificateurs lévitiques, parla ainsi à tout Israël : Fais silence et écoute, ô Israël ! En ce jour-ci tu es devenu le peuple de l’Éternel ton Dieu.

Avec les sacrificateurs léritiques non plus avec les Anciens, comme au verset 1. C’est ici un message d’une nature purement religieuse.

Tu es devenu. C’est là ce qui rend le peuple apte à accomplir la cérémonie qui lui est ici ordonnée.

10 Tu obéiras donc à la voix de l’Éternel ton Dieu, et tu accompliras ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd’hui. 11 Et Moïse donna en ce jour-là au peuple l’ordre suivant :

Rôle du peuple dans cette solennité (11-26)

Versets 12

La répartition des tribus est déterminée par leur filiation ; d’abord, les six descendant des fils de Léa et de Rachel ; puis les six qui descendent des fils des servantes (si ce n’est que Ruben, fils de Léa, est placé parmi ces derniers, sans doute à cause de son crime) ; la tâche de maudire est moins honorable que celle de bénir, Éphraïm et Manassé sont réunis en une seule tribu, sous le nom de Joseph, parce qu’il faut faire ici à Lévi, malgré son caractère religieux spécial, une place au nombre des douze tribus.

12 Ceux-ci se tiendront sur le mont Garizim pour bénir le peuple, lorsque vous aurez passé le Jourdain : Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin. 13 Et ceux-ci se tiendront sur le mont Ebal pour maudire : Ruben, Gad, Asser, Zabulon, Dan et Nephthali. 14 Et les Lévites prendront la parole et diront d’une voix haute à tout homme d’Israël :

Les Lévites : non pas toute la tribu (voir verset 11), mais la partie de la tribu qui est appelée à remplir une fonction particulière dans la cérémonie, c’est-à-dire, comme le montre Josué 8.32, les sacrificateurs lévitiques.

Il faut se représenter l’arche au fond de la vallée et les sacrificateurs qui l’entourent, tournés vers le Garizim et prononçant les bénédictions auxquelles la moitié du peuple répond : Amen ! Puis se tournant vers l’Ébal et prononçant les malédictions auxquelles l’autre moitié du peuple répond : Amen !

15 Maudit, l’homme qui fait une image taillée ou une image de fonte, exécration de l’Éternel, œuvre de main d’artisan, et qui la place dans un lieu secret !
Et tout le peuple répondra et dira Amen !

Il y a douze malédictions indiquées ; c’est sans doute un nombre rond, destiné à représenter la totalité des malédictions prononcées dans la loi.

La première malédiction condamne la violation du deuxième commandement et par là même toute atteinte portée à la gloire de Dieu. Une représentation de Dieu sortant des manipulations humaines (œuvre de mains d’artisan), est pour l’Éternel un sujet d’abomination.

Dans un lieu secret : pour célébrer en cachette des cérémonies idolâtres et superstitieuses. Cette expression rappelle en même temps au peuple que les violations secrètes de la loi, dont la justice humaine ne peut facilement avoir connaissance, tombent aussi sous la malédiction divine.

16 Maudit, celui qui traite avec mépris son père ou sa mère !
Et tout le peuple dira : Amen !

Mépris des parents, conséquence du mépris de Dieu ; comparez Deutéronome 21.18-21 ; Exode 21.17.

17 Maudit, celui qui déplace la borne de son prochain !
Et tout le peuple dira : Amen !

Injustice ; comparez Deutéronome 19.11.

18 Maudit, celui qui fait égarer un aveugle en son chemin !
Et tout le peuple dira : Amen !

Inhumanité à l’égard des faibles. Lévitique 19.11 ; Deutéronome 24.17.

19 Maudit, celui qui fait fléchir le droit de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve !
Et tout le peuple dira : Amen ! 20 Maudit, celui qui couche avec la femme de son père, car il soulève la couverture de son père !
Et tout le peuple dira : Amen !

Péchés contre nature (20-23)

Comparez Deutéronome 23.1.

21 Maudit, celui qui couche avec une bête quelconque !
Et tout le peuple dira : Amen !

Comparez Lévitique 18.23.

22 Maudit, celui qui couche avec sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère !
Et tout le peuple dira : Amen !

Voir Lévitique 18.9, note.

23 Maudit, celui qui couche avec sa belle-mère !
Et tout le peuple dira : Amen !

Sa belle-mère : la mère de sa femme, Lévitique 18.17.

24 Maudit, celui qui frappe son prochain en secret !
Et tout le peuple dira : Amen !

Meurtres secrets. Pour le crime clandestin, voir verset 15, note. Pour le meurtre, Exode 20.13.

Celui qui frappe. Un meurtre, dont l’auteur reste ignoré.

25 Maudit, celui qui reçoit un présent pour frapper une vie, verser un sang innocent !
Et tout le peuple dira : Amen !

Meurtre juridique dû à la prévarication du tribunal ; comparez Exode 23.7-8.

26 Maudit, quiconque ne maintient pas les paroles de cette loi, en les accomplissant !
Et tout le peuple dira : Amen !

Condamnation sommaire de toute violation quelconque de la loi (Jacques 2.10). Du caractère général de cette sentence il ressort que les onze cas qui viennent d’être cités, le sont à titre d’exemples.

On est étonné de ne pas trouver à la suite de ces malédictions les bénédictions annoncées. Mais, comme nous venons de le voir par les malédictions, qui ne présentent qu’un extrait très sommaire de la loi, nous n’avons ici que le programme abrégé de la cérémonie. L’auteur a sans doute pensé qu’il suffisait de l’expression des versets 12 et 13 : pour bénir et pour maudire le peuple pour en donner l’idée complète. Josué 8.31 montre que c’est bien ainsi que la prescription a été comprise.