Verset à verset Double colonne
Le livre des chroniques, littéralement : le livre des mémoires des événements quotidiens. Voir Esdras 4.15.
Comparez Esther 2.21-23, où le premier des conjurés est appelé Bigthan.
On trouva. Ici, comme dans l’insomnie du verset 1, se montre le doigt de Dieu.
Les gens du roi : voir Esther 2.2.
On n’a rien fait pour lui. Et pourtant en Perse on récompensait magnifiquement les personnes qui avaient bien mérité du roi ; leurs noms étaient inscrits dans un rôle spécial (Hérodote VIII, 85 ; Ill, 140 ; Thucyde I, 138). Toutefois la récompense se faisait parfois attendre (Hérodote V, 11).
Le matin était arrivé et Haman était déjà dans la cour extérieure, où se tenaient, jusqu’à ce qu’ils fussent appelés, ceux qui voulaient obtenir une audience du roi (Esther 4.11 ; Esther 5.1). Mais c’est précisément cet empressement qui lui vaut son premier échec, au moment même où il se croit arrivé au comble de ses vœux.
Si ce n’est à moi ? littéralement : Plutôt qu’à moi ? Nous avons ici une expression (jother) qui ne se trouve plus que dans l’Ecclésiaste.
Ici aussi, comme Esther 5.7, la construction de la phrase est brisée.
Que le roi a porté et non pas tel que le roi en porte. Plutarque, dans la vie d’Artaxerxès, paragraphe 5, raconte que Tiribaze obtint comme une grâce signalée que le roi lui donnât son vêtement ; mais en le lui donnant le roi lui interdit de jamais le porter. Haman espérait revêtir l’habit du roi (verset 9).
Et un cheval… Voir 1 Rois 1.33.
La couronne royale. On trouve représentés sur les monuments assyriens des chevaux portant sur la tête un ornement à trois pointes, en forme de couronne.
L’un des grands seigneurs. Choisi pour cet office, Haman ne pourra se plaindre : il fonctionnera comme l’un des grands de l’empire.
Qu’on crie devant lui ; comparez Genèse 41.43.
Le Juif. Le roi a appris pendant la nuit, par la lecture qui lui a été faite, que Mardochée était Juif, et, quand il s’est informé de ce qu’on avait fait pour lui, il aura appris également qu’il n’avait depuis longtemps qu’un modeste emploi à la porte du palais (Esther 2.11, note). Mais a-t-il donc oublié qu’il avait lui-même livré les Juifs à Haman et qu’ils étaient tous voués à la mort par un édit irrévocable ? Ou bien entend-il faire une exception en faveur de celui qui lui a sauvé la vie ? Quoi qu’il en soit, c’est déjà ici le secours d’en-haut.
Se rendit en hâte : pour décharger son cœur avant d’être obligé d’aller au festin de la reine.
Tête voilée : signe de confusion profonde et de deuil (2 Samuel 15.30 ; Jérémie 14.4).
Haman trouve auprès de ses amis tout autre chose que des consolations. Il y avait parmi eux des mages qui, voyant un Juif pareillement honoré par le roi, se souviennent peut-être de la protection spéciale dont les Juifs ont été les objets de la part de Dieu, par exemple dans le temps de Nébucadnetsar et de Daniel. Le changement subit qui s’est produit dans les sentiments du roi suffirait d’ailleurs à expliquer leur prompte volte-face. Quelle différence entre la constance que la foi donne à Mardochée et la versatilité de ces païens ! Le passage Esther 5.13 fait ici difficulté, car là déjà Haman a parlé de Mardochée comme d’un Juif. Il semble que l’extraordinaire honneur rendu à Mardochée leur ait ouvert les yeux sur la valeur et la signification de sa nationalité.
L’entretien est subitement interrompu. L’heure du festin a sonné. Haman doit s’y rendre moins joyeux que sa femme ne l’avait dit (Esther 5.14).