Verset à verset Double colonne
Le message que Sédécias adresse à Jérémie répond à ce que nous savons du caractère de ce roi, qui, à la différence de Jéhojakim, était plutôt faible que méchant.
Paschur, fils de Malkija, probablement un sacrificateur de la 5e classe (1 Chroniques 24.9). Ce n’était donc pas le même que celui du chapitre 20.
Sophonie : c’était le sacrificateur en second ; voir Jérémie 29.25 et Jérémie 52.24. Il est envoyé à Jérémie, Jérémie 37.3, pour une consultation semblable à celle-ci.
Sédécias, comme Ézéchias au temps de Sanchérib (Ésaïe 37.1-38), a recours au prophète. Il s’imagine peut-être que cette demande aura les mêmes résultats.
Nébucadretsar. Cette manière d’écrire ce nom, dans Jérémie et Ézéchiel, est conforme à celle des inscriptions cunéiformes : Nabiuvkudurriusur. Ce nom signifie : Nébo protège la couronne !
Un de ses grands miracles : comme autrefois l’extermination de l’armée de Sanchérib. Sédécias demande que Dieu fasse les mêmes miracles dans des conditions morales toutes contraires.
Hors des murs. Le combat devant les murs de la ville, pendant le siège, sera suivi d’un combat dans les rues elles-mêmes, une fois la ville forcée.
À main étendue. Cette expression, en réponse à la demande de nouveaux grands miracles, renferme une cruelle ironie. C’était à main étendue que l’Éternel avait toujours délivré son peuple ; c’est à main étendue qu’il va le punir. Comparez Deutéronome 4.34 ; Ésaïe 5.25.
D’une grande peste : effet de la famine et de l’accumulation des morts.
Tous ceux qui auront échappé. Cette expression ne désigne pas une nouvelle catégorie, distincte des précédentes ; elle les résume. Dans le chapitre 24, ceux qui avaient été les premiers déportés sous Jéhojakim sont désignés comme l’élite de la nation et ceux qui sont restés sont comparés à de mauvaises figues.
Ce conseil, que Jérémie ne se fit pas faute de répéter, soit au roi, soit au peuple (Jérémie 38.1 et suivants Jérémie 38.17 et suivants ; Jérémie 27.11) et qui fut suivi par plusieurs (Jérémie 38.19 ; Jérémie 39.9 ; Jérémie 52.15), attira à son auteur, de la part des chefs du peuple, l’accusation, en apparence fondée de trahir la cause nationale et d’affaiblir la défense : Jérémie 38.4. Et il fallait en réalité plus de véritable bravoure pour conseiller aux fidèles, sur l’ordre de Dieu, de cesser de défendre une cause perdue parce qu’elle était criminelle, que pour combattre pour elle aux premiers rang parmi les plus braves.
Rendez la justice. L’oppression des petits par les grands n’avait fait qu’augmenter dans la ville assiégée. Comme nous l’avons vu à propos de l’observation du sabbat Jérémie 17.19-27, le retour sincère à l’obéissance sur un seul point de la loi aurait été le signal d’une conversion, qui jusqu’au dernier moment eût pu conjurer la ruine. C’était là la réponse de Dieu à la demande d’un miracle. Le miracle est celui qui doit s’accomplir tout d’abord en eux-mêmes.
À toi : à ton tour ! C’est maintenant l’heure de Jérusalem, après que tant d’autres-villes, telles que Samarie, Damas, etc., sont tombées dès longtemps…
Habitante de la vallée. Ce passage a toujours été appliqué à Jérusalem et l’on ne voit pas en effet à quelle autre ville il pourrait se rapporter. Mais il n’en est pas moins bien difficile de comprendre dans quel sens Jérusalem est appelée ici habitante de la vallée. Le mot émek (vallée) désigne toujours une vallée large et évasée et ne peut se rapporter aux ravins de Hinnom et du Cédron. S’appliquerait-il peut-être ici à la vallée des Réphaïm qui est en effet appelée émek et que dominent ; au nord les montagnes sur lesquelles est assise Jérusalem ? Ou plutôt ce nom ne contiendrait-il point une allusion à quelque circonstance qui nous est inconnue ? En tout cas, comparez Ésaïe 22.1.
Rocher de la plaine. Cette expression désigne Jérusalem comme la ville forte qui sert de refuge aux campagnards (Jérémie 4.5-6).
Qui descendra sur nous ? Question ironique des habitants incrédules : Il faudrait descendre du ciel pour nous atteindre.
Dans nos retraites : le mot hébreu désigne les repaires inaccessibles des bêtes sauvages.