Verset à verset Double colonne
1 Cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, la quatrième année, le cinquième mois, le prophète Hanania, fils d’Azzur, de Gabaon, me dit dans la maison de l’Éternel, en présence des sacrificateurs et de tout le peuple :Au commencement. Le règne de Sédécias est partagé en deux périodes par sa révolte contre Nébucadnetsar. Le fait qui va être raconté, appartient à la première.
Gabaon, ville de sacrificateurs, appartenant, comme Anathoth, la patrie de Jérémie, à la tribu de Benjamin. Peut-être ce rapport de voisinage ajoutait-il encore à la haine de Hanania contre Jérémie.
La parole de l’Éternel. Plus le prophète ment, plus il cherche à faire illusion aux autres et peut-être à lui-même, en répétant les formules habituelles des vrais prophètes (voir verset 2). L’exemple de Manassé, revenu de Babylone sous le règne d’Asarhaddon, pouvait prêter quelque vraisemblance à ces espérances trompeuses.
Jérémie et tous les prophètes qui l’avaient précédé avaient annoncé des malheurs, parce qu’ils s’adressaient à des pécheurs ; s’ils annonçaient le salut, c’était toujours en le faisant précéder du jugement. Cette tradition non interrompue était une présomption bien forte contre celui qui osait prédire en ce moment une délivrance immédiate et sans conditions.
La loi avait déjà prononcé qu’en cas de doute l’événement devait être pris pour juge (Deutéronome 18.21-22).
Hanania répète sa prophétie telle quelle pour montrer combien il méprise cet avertissement.
Jérémie se retire. Ne recevant aucune révélation en ce moment, il ne se sent pas le droit de rien répondre. On retrouve bien ici le caractère humble et soumis de ce prophète. Le trait raconté 2 Samuel 7.3-4 nous offre un exemple du genre opposé. De pareils faits sont bien propres à nous montrer la différence entre la pensée personnelle du prophète et celle de Dieu, qui lui est communiquée par révélation.
Maintenant que Jérémie a entendu la voix de Dieu, il parle. En rompant ce joug de bois symbolique, apporté par Jérémie, Hanania travaillait à affermir le peuple dans son endurcissement et dans l’incrédulité à l’égard des menaces divines ; ce qui contribuait à rendre l’accomplissement de celles-ci et plus certain et plus dur.
Animaux des champs : voir Jérémie 27.6.
Écoute, Hanania ! Cette interpellation a un caractère grave et menaçant ; c’est que Jérémie se prépare à lui annoncer de la part de Dieu son sort personnel : Tu as prédit que les captifs de Babylone seraient renvoyés en Canaan d’ici à deux ans ; et moi, je te renvoie (verset 16) ; je te congédie de la terre de Canaan et de cette vie d’ici à deux mois.
Ta parole a été une révolte contre l’Éternel : d’abord parce qu’elle ne vient pas de l’Éternel puis parce qu’elle détourne le peuple du seul parti à prendre, celui de se soumettre humblement au châtiment divin.
Septième mois : deux mois après cette scène (verset 1).