Verset à verset Double colonne
1 Et Josué se leva de bon matin, et tous les fils d’Israël partirent de Sittim et arrivèrent au Jourdain, et là, ils firent une halte avant de passer.Arrivèrent au Jourdain : probablement le troisième jour après le départ des espions ; Josué espérait les voir arriver ce jour-là et passer le fleuve le lendemain.
Et au bout de trois jours : délai résultant du retard qu’avait subi le retour des espions. Ces trois jours ne sont donc pas identiques avec ceux de Josué 1.11, ce qui écarte la contradiction que plusieurs ont trouvée dans ce récit.
L’arche de l’alliance. Par ce signe visible de la présence de l’Éternel en tête d’Israël, le passage était signalé comme l’œuvre de Dieu lui-même.
Deux mille coudées : environ un kilomètre. Ce large espace entre l’arche et le peuple, en isolant l’arche du gros de l’armée, faisait que tout le peuple pouvait la voir aisément et discerner la direction dans laquelle on devait marcher.
Sanctifiez-vous : extérieurement, conformément à ce qui est dit Genèse 35.2 ; Exode 19.10, Exode 19.15 ; et intérieurement, par le renouvellement de leur consécration au service de Dieu.
Aujourd’hui. Ce mot, comparé au demain du verset 5, montre que cette parole fut adressée à Josué au matin du jour suivant, qui devait être celui du passage.
Je commencerai à t’élever : à te légitimer comme mon envoyé auprès d’Israël, ainsi que l’ai fait auparavant à l’égard de Moïse Exode 14.31.
Dans le Jourdain : à quelques pas en avant dans le lit du fleuve.
Josué dit : Au peuple, jusqu’au verset 13. Comme l’observe Calvin, le passage du Jourdain était en même temps une promesse de victoire sur les Cananéens, puisqu’autrement il eût conduit Israël à sa ruine.
Douze hommes. Leur mission sera déterminée Josué 4.3 et suivants. Ici il est pourvu uniquement à ce qu’ils se trouvent là sous la main au moment où il faudra les employer.
Le Jourdain déborde. Cette remarque fait ressortir le caractère miraculeux du phénomène et explique pourquoi les Cananéens, informés pourtant de l’approche des fils d’Israël, ne leur disputèrent pas le passage du fleuve. Personne ne pouvait supposer qu’ils tenteraient de traverser le Jourdain dans ces circonstances. Au temps de la moisson, dans les mois d’avril et de mai, le Jourdain, gonflé par la fonte des neiges du Hermon, non seulement remplit complètement son lit, mais se répand même au-delà, sur une partie du plateau large d’un kilomètre qui le borde de droite et de gauche et qui est lui-même à plusieurs mètres au-dessous de la vaste plaine du Ghor.
S’arrêtèrent, non à l’endroit ou se tenait l’arche, mais, comme le montre la suite, bien au-dessus, à Adam, près de Tsarthan. Le nom de cette localité se rapproche de celui que porte encore aujourd’hui (Isartabeh) un bras de montagne qui s’avance de la chaîne occidentale dans la vallée du Jourdain, tandis qu’un autre promontoire semblable s’en rapproche depuis la chaîne orientale. Le lit du Jourdain en cet endroit, est donc extrêmement resserré et il est aisé de comprendre comment, par une cause quelconque, soit un éboulement barrant cet étroit passage, soit un soulèvement du sol (la contrée montre des traces d’actions volcaniques), soit autrement, le cours du Jourdain put être momentanément empêché, les eaux au-dessus refluant au nord et celles d’en bas s’écoulant rapidement dans la mer Morte et laissant ainsi un vaste espace libre au peuple.
On lit dans Harper (The Bible and modern Discoveries) les données suivantes, tout à fait concordantes :
Le mot Adam, qui signifie rouge, se retrouve dans le nom de rivière Rouge que donnent les Arabes à un affluent du Jourdain qui se jette dans ce fleuve en ce même endroit. Ce nom vient probablement de la couleur d’une glaise rouge à travers laquelle il coule. La localité porte les traces de convulsions géologiques.
Ici encore, comme au passage de la mer Rouge, le miracle consista plutôt dans la coïncidence que dans le fait lui-même. En 1512 le Blenio, en Suisse, présenta un phénomène analogue (voir Schenkel, Bibellexikon) ; de même en 1846 la Motala, en Suède, près de Norköping ; la rivière se mit à baisser un matin à neuf heures avec une telle rapidité que l’après-midi à quatre heures son lit était à sec. Le lendemain matin l’eau reparut et reprit son cours ordinaire.