Verset à verset Double colonne
1 Lorsque tous les rois des Amorrhéens de l’autre côté du Jourdain, vers l’occident, et tous les rois des Cananéens sur les bords de la mer eurent appris que l’Éternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les fils d’Israël jusqu’à ce que nous eussions passé, leur cœur se fondit et ils perdirent tout courage devant les fils d’Israël.L’impression de terreur, produite par ce passage sur les Cananéens, rendit possible cet acte de consécration, accompli les jours suivants par Israël.
Jusqu’à ce que nous eussions passé. On pourrait sans doute expliquer cette première personne par le sentiment de solidarité par lequel le rédacteur se sent uni avec la totalité de son peuple (Psaumes 66.6). Mais dans ce cas pourquoi cette forme communicative ne reparaîtrait-elle pas beaucoup plus souvent dans le récit ? Il est plus simple d’y voir la trace d’une rédaction due à l’un des témoins de l’événement. Voir encore verset 6.
La circoncision avait été suspendue depuis Kadès ; car le peuple s’était trouvé dès lors dans une position de rejet, d’où il ne sortait qu’en ce moment. L’accomplissement de cette prescription était d’autant plus nécessaire qu’on allait célébrer la Pâque, fête à laquelle ne pouvait prendre part aucun incirconcis (Exode 12.44, Exode 12.48).
Des couteaux de pierre. Voir Exode 4.25, note.
De nouveau : au commencement de cette nouvelle période, qui avait été séparée de la première (d’Abraham à Moïse) par l’interruption des quarante ans au désert.
Sur la colline d’Araloth, c’est-à-dire des prépuces.
Il semble qu’il était bien imprudent de mettre les hommes de guerre dans un semblable état, alors que le camp pouvait être attaqué à chaque instant. Mais c’est précisément pour cette raison que l’auteur a fait ressortir au verset 4 la terreur dont tous les peuples d’alentour étaient frappés et il ne faut point oublier que tous les hommes sortis d’Égypte au-dessous de vingt ans étaient déjà circoncis et pouvaient, en cas d’attaque, défendre le camp.
L’opprobre de l’Égypte. Cette expression se comprendrait aisément si l’on supposait que l’usage de la circoncision avait été généralement mis en oubli durant le séjour du peuple en Égypte. Mais cette sa supposition est impossible, en raison de la célébration de la Pâque qui avait eu lieu au Sinaï (voir verset 5). Le trait raconté Exode 4.24-26 prouve également que la circoncision n’était point tombée en désuétude, bien qu’on ait voulu conclure de ce fait le contraire. Il faut sans doute entendre par l’opprobre d’Égypte la disposition à l’idolâtrie et à l’immoralité qu’avait constamment manifestée Israël depuis sa sortie et envisager la circoncision qui vient d’avoir lieu comme le symbole du renouvellement complet du peuple, après un long temps durant lequel il a vécu comme étranger en pays païen.
Les fils d’Israël furent circoncis le jour après le passage du Jourdain, soit le onzième Nisan. Dès le 14 au soir, ils célébrèrent la Pâque, qu’avaient préparée les nombreux Israélites qui n’avaient pas subi l’opération de la circoncision. La première Pâque avait été célébrée en Égypte, une seconde en Sinaï ; celle-ci était la troisième.
Et la manne cessa. Là où les moyens naturels suffisent, les miracles cessent.
Le nouveau mode d’alimentation commença pour le peuple circoncis par l’usage sacré des pains sans levain.
Et du grain rôti. Voir Lévitique 2.14 ; Lévitique 23.14
La conquête se concentre dans trois grands actes, spécialement importants au point de vue stratégique :
Entre ces trois grands morceaux viennent s’intercaler des faits explicatifs sans importance militaire.
Après avoir menacé Israël de ne lui donner pour conducteur qu’un ange de dignité inférieure, Dieu, à la prière de Moïse, avait consenti à ce que sa face marchât avec lui, c’est-à-dire l’Ange de sa face, si fréquemment identifié avec l’Éternel (voir Exode, chapitre 33, note). C’était cet ange qui, d’après 1 Corinthiens 10.3, habitant dans la nuée, avait accompagné Israël dans le désert ; et c’est lui qui, maintenant qu’Israël entre en guerre avec les Cananéens, apparaît à Josué sous la forme d’un chef d’armée.
Non : Je ne suis ni un Israélite ni un Cananéen.
Armée de l’Éternel : les anges (1 Rois 22.19 ; Psaumes 103.21 ; Psaumes 148.2).
Je suis venu maintenant. Au moment d’entreprendre le premier acte de cette grande guerre et en face d’une ville entourée de hautes murailles comme l’était Jéricho, Josué avait besoin d’être puissamment fortifié.
Tomba le visage contre terre. Le chef de l’armée terrestre reconnaît l’autorité du chef de l’armée céleste et demande ses ordres.
Avant de les lui donner, l’ange de l’Éternel réclame de lui l’hommage dû à l’Éternel seul ; cet hommage consiste dans la reconnaissance de la sainteté du lieu signalé par une telle apparition. Comparez Exode 3.5.