Verset à verset Double colonne
1 Et Jéricho s’était fermée et était close à cause des fils d’Israël ; personne n’en sortait et personne n’y entrait.Le chapitre a été mal divisé ; la scène de l’apparition continue.
S’était fermée. Ce verset 1 est une parenthèse destinée à expliquer l’ordre suivant. À la vue de cette ville fermée, Josué devait se demander comment pénétrer dans cette place ? L’ordre de l’ange lui donne la réponse en lui prescrivant un mode d’assaut d’une nature toute spéciale.
L’Éternel : par la bouche de son ange.
J’ai livré. Rien de plus propre que cette parole à affermir la foi de Josué.
Remarquez le nombre sept : sept sacrificateurs, sept trompettes, sept jours, sept fois le septième jour. C’est comme la signature de l’œuvre divine qui va se faire.
Sur les trompettes, dont le son est censé appeler l’attention de Dieu sur son peuple, voir Nombres 10.9.
Un grand cri. Le peuple doit coopérer par ce cri, expression de sa foi, au signal ordonné par l’Éternel (trompettes des sacrificateurs).
Et les hommes armés : non la totalité du peuple, mais une élite, qu’il faut peut-être identifier avec les quarante mille hommes des deux tribus et demie habitant de l’autre côté du Jourdain qui accomplissent ici leur mission à la lettre en marchant devant l’Éternel (Nombres 32.29).
Cette marche devait être faite dans un profond recueillement.
La ville… sera vouée par interdit. Exécution de la loi Lévitique 27.28 (note) et Deutéronome 13.16, d’après laquelle tous les habitants d’une ville dévouée étaient mis à mort sans distinction d’âge ni de sexe, le bétail subissant le même sort sans pouvoir être offert en sacrifice. Quant à l’argent et à l’or, ainsi qu’aux ustensiles d’airain et de fer, ils furent destinés au trésor de l’Éternel, comme des prémices. Il fut plus tard permis au peuple de se les approprier. Dieu, dit Calvin, ayant tout fait et Israël n’ayant pas eu à combattre, c’était le cas de se réserver ces prémices. Le reste du butin devait être consumé par le feu. L’Israélite qui se rendait coupable d’une infidélité quelconque à cet égard devenait lui-même interdit et, ensuite de la solidarité qui existait entre lui et le peuple entier, il tombait avec tout son peuple sous le coup du juste jugement de Dieu. De là l’avertissement solennel adressé par Josué à Israël (verset 18). En faisant d’Israël l’instrument d’un si sévère châtiment, l’Éternel le mettait en garde contre toutes les abominations de ces peuples et lui signalait le jugement qui l’attendait, s’il se rendait coupable des mêmes péchés.
Ces cris, poussés en ce moment, exprimaient hautement la foi par laquelle le peuple avait obéi à l’ordre de Dieu et devant laquelle tombaient les murailles (Hébreux 11.30).
La muraille croula. Comme nous avons vu à plusieurs reprises la nature concourir à l’exécution de la volonté divine, il en fut peut-être ainsi dans ce cas. Un phénomène tel qu’un tremblement de terre est, dans une pareille contrée, facile à admettre.
Hors du camp. Les membres de la famille de Rahab devaient être traités comme des étrangers, des impurs (Nombres 5.3) ; jusqu’à ce que les hommes eussent été circoncis et les femmes purifiées (Deutéronome 23.1-14).
Elle a habité au milieu d’Israël : comme femme de l’Israélite Salmon, ancêtre de David (Matthieu 1.5).
Jusqu’à ce jour. Rien dans le texte ne conduit à appliquer ce qui est dit ici de Rahab elle-même à ses descendants, et, sans rien préjuger sur l’époque de la composition du livre, nous pouvons conclure de ce passage que le récit qui est entré dans les documents dont le livre est composé, a été consigné encore au temps de la vie de Rabab ; voir Josué 5.1, Josué 5.6.
Jéricho, déchue désormais de la position importante qu’elle avait occupée jusqu’alors à proximité des gués du Jourdain, devait rester ouverte à tous. Ses fortifications, qui venaient de s’écrouler, ne devaient pas être relevées. L’exécration du serment de Josué atteignait, non celui qui le premier habiterait de nouveau dans ce lieu ; Jéricho fut rebâtie quelque temps après (2 Samuel 10.5) ; mais l’homme qui en relèverait les murailles et en poserait les portes. La malédiction prononcée par Josué frappa Hiel, de Béthel (1 Rois 16.31).
La critique croit reconnaître dans ce récit deux narrations combinées en une. D’après la première l’armée entoure la ville pendant sept jours, une fois chaque jour, les six premières fois en silence et la septième avec cris de guerre. D’après la seconde l’arche et les sacrificateurs avec les trompettes, précédés d’une partie de l’armée et suivis de l’autre, font le tour de la ville sept fois le même jour et la septième fois, au signal des trompettes, poussent le cri de guerre : sur quoi les murailles s’écroulent. Mais avant de nous prononcer sur la réalité de cette différence entre les deux documents, il importerait que nous les eussions tous deux complètement sous les yeux, puisque nous ne pouvons savoir ce que le rédacteur a retranché, du récit de l’un pour faire place à celui de l’autre. Et dans tous les cas ces différences ne seraient que secondaires, même si elles étaient réelles et ne feraient que mieux ressortir l’unité fondamentale des deux traditions qui garantissent le fait principal.