Verset à verset Double colonne
1 Et l’Éternel parla à Moïse, en disant :Ces limites sont celles du pays de Canaan proprement dit, c’est-à-dire de la région comprise entre le Jourdain et la mer Méditerranée. Il est assez difficile de reconstituer ces lignes de démarcation, plusieurs des noms indiqués désignant des localités dont la situation nous est inconnue. Dans d’autres passages les frontières de la Terre promise sont étendues du Nil à l’Euphrate (Genèse 15.18-21) ; mais ce sont là des limites idéales qui n’ont jamais été atteintes, même sous les règnes de David et de Salomon. Les Israélites n’ont même jamais été les maîtres effectifs du territoire dont notre texte indique ici les bornes ; comparez Josué 15.
Le côté du midi : le Négueb (Genèse 12.9, note).
Désert de Tsin : voir Nombres 20.1.
Le désert de Tsin jusqu’à Édom, c’est le Négueb avec la portion du désert de Tsin qui s’étend au nord du pays d’Édom.
Partira de l’extrémité. La frontière méridionale part de l’extrémité méridionale de la mer Morte.
Et la frontière inclinera : au lieu d’aller de là directement vers l’ouest, elle obliquera vers le sud-ouest.
Par la montée d’Akrabbim ou des scorpions, on entend soit une paroi de rochers de soixante à quatre-vingts pieds de hauteur, qui, à une douzaine de kilomètres au sud de la mer Morte, ferme le Gor et d’où l’Araba commence à descendre vers la mer Rouge ; soit un col très élevé situé plus à l’ouest, au nord du Wadi Fikreh et que traverse le chemin d’Hébron à Pétra. Dans les deux cas il suit de là que le passage au sud de la mer Morte devait appartenir aux Israélites.
Tsin : localité inconnue qui donnait son nom au désert.
Son extrémité. Cette ligne allant au sud-ouest aboutira à Kadès, son point le plus méridional. Nous ne savons ce que signifie le mot Barnéa ; mais nous avons vu que Kadès et Kadès-Barnéa ne peuvent désigner qu’une seule et même localité. De Kadès la frontière se dirigera au nord-ouest en passant par deux localités inconnues, Hatsar-Addar (nom dédoublé, en Hetsron et Addar dans Josué 15.3) et Atsmon.
Son extrémité. Cette nouvelle extrémité est celle de la seconde ligne dont se compose la frontière méridionale, celle qui va dans la direction du nord-ouest à la Méditerranée.
Le Torrent d’Égypte : non pas le Nil qui est appelé le fleuve d’Égypte (Genèse 15.18), mais le Wadi-el-Arisch qui rassemble les eaux des contrées au nord du Sinaï et se jette dans la Méditerranée à Rhinocolura, sur la limite entre l’Asie et l’Afrique. La frontière méridionale forme donc une ligne à peu près semi-circulaire allant depuis la pointe sud de la mer Morte à l’embouchure du Torrent d’Égypte et dont Kadès est le point le plus méridional. Voir Ézéchiel 47.19.
La frontière occidentale, littéralement votre frontière de la mer ; expression provenant de ce qu’en hébreu le mot la mer est souvent employé dans un sens géographique pour désigner l’occident.
La grande mer : la Méditerranée, en opposition aux petites mers de l’intérieur du pays.
Frontière septentrionale. Il est impossible de déterminer même d’une manière approximative quelle était au nord et nord-est la frontière jusqu’au lac de Génézareth.
Hor. Ce premier jalon était sans doute l’un des sommets de la chaîne du Liban.
Le chemin de Hamath. C’est le second jalon, situé dans la vallée entre le Liban et l’Antiliban. Il s’agit de la contrée qu’on traversait en se rendant du sud de la Célésyrie dans sa partie nord où est située Hamath.
L’extrémité sera… Il s’agit de l’extrémité septentrionale de la ligne allant dans la direction du nord-est. D’après Ézéchiel, Tsédad appartenait en effet au territoire de Hamath. Voir Ézéchiel 47.15, note.
Ziphron : troisième jalon ; localité inconnue. L’extrémité orientale de cette frontière septentrionale se nomme Hatsar-Enan, c’est-à-dire la cour des sources. Comme le pays à l’est de l’Antiliban et du Hermon est très arrosé, il est impossible de déterminer cette localité ; mais cette expression peut faire penser aux sources du Jourdain au sud du Hermon. Dans tous les cas la frontière septentrionale formait, aussi bien que la frontière méridionale, une ligne brisée allant d’abord au nord-est, puis au sud-est (Extrémité au nord, Tsédad, répondant à l’extrémité sud, Kadès).
Entre Hatsar-Enan et la mer de Génézareth ne sont nommées que des localités inconnues : Sépham et Ribla à l’orient d’Aïn. Ribla ne peut être identifiée avec la ville de ce nom qui se trouvait en Célésyrie (2 Rois 25.6).
La mer de Kinnéreth ou lac de Génézareth. On fait ordinairement dériver le nom de Kinnéreth du mot, kinnor, qui signifie harpe, par la raison que la forme du bassin de ce lac ressemble à celle de cet instrument de musique. Le pays de Canaan avait dans la vallée du Jourdain, avec ses deux mers au nord et au sud, sa frontière naturelle du côté de l’orient ; car le pays de Galaad n’était point primitivement compris dans les limites de la Terre promise.
Ces frontières n’ont pas été atteintes à l’ouest quant au pays des Philistins, non plus qu’au nord, du côté de Tyr et de la Célésyrie, sans doute parce qu’Israël lui-même n’a jamais réalisé en plein sa vraie destination religieuse et morale.
Voir chapitre 32
Jourdain de Jéricho. Cette expression ne s’applique pas à la demi-tribu de Manassé qui habitait beaucoup plus au nord. Elle s’explique par le fait qu’à ce moment les israélites ne connaissaient encore le Jourdain que dans la partie de son cours qui est voisine de Jéricho (Nombres 32.33 et suivants).
Voici les noms… Cette commission de dix princes présidée par Eléazar et Josué est celle qui, d’après Josué 14.1 ; Josué 19.51, procéda plus tard à la répartition du pays entre les neuf tribus et demie qui n’avaient pas encore de lot. L’institution de cette commission fut l’une de ces diverses mesures que Moïse eut à prendre dans l’intervalle entre l’ordre de monter sur le mont Nébo pour y mourir et l’exécution de cet ordre.