Verset à verset Double colonne
1 La fausse balance est en abomination à l’Éternel, Mais le poids juste lui est agréable.Presque identique à Proverbes 20.23. Voir aussi Proverbes 20.10 et Proverbes 16.11.
Le poids juste, littéralement : pierre entière. Les poids étaient représentés par des pierres (Proverbes 16.11).
Littéralement : L’orgueil (zadôn) est venu ; l’ignominie (kalôn) viendra. L’hébreu présente ici une assonance qu’on ne peut rendre en français.
Mais la sagesse est avec les humbles, et, pour elle, point d’ignominie !
Les détruit. C’est faire un faux calcul que de se flatter d’avancer ses affaires par la déloyauté.
Au jour de la colère par excellence, qui est la colère divine : Dies irae. Dieu, auquel tout appartient, ne se laissera pas fléchir par l’offrande tardive des richesses de l’homme.
Voir Proverbes 10.2.
Aplanit son sentier. Suis toujours rondement le parti de la piété ; c’est la plus grande finesse. (Superville).
Sont pris, par leur avidité même, après y avoir tout sacrifié.
Son attente. La mort anéantit tous les projets du méchant qui n’avait pensé qu’à cette vie et les iniques (littéralement : ceux qui se croient forts) qui s’étaient attachés à lui, sont entraînés dans sa perte. La pensée opposée à celle-ci n’est pas exprimée. Ce serait que la mort ne détruit pas l’espérance du juste (Proverbes 10.25 ; Proverbes 10.28).
Fait d’expérience, qui ne se produit pas toujours, mais qu’on peut observer souvent.
Prend sa place. Le juste est délivré du mal dont il était menace et le pervers qui le lui préparait, en est atteint. Comparez Esther 7.9 ; Esther 7.10.
Ruine son prochain, en général ; mais il y a des personnes qui échappent. Ce sont les sages qui pénètrent le vrai sens et comprennent la portée des paroles de l’impie.
Deux maximes relatives à l’influence du juste ou du méchant sur la société qui l’entoure.
Comparez Proverbes 28.12 ; Proverbes 29.2. La prospérité des gens de bien est une source de richesse et de développement matériel et moral pour la ville. Mais on ne respire à l’aise que lorsque disparaissent les méchants. Quand ils ont la haute main dans les affaires publiques, leurs procédés arbitraires et immoraux, le mauvais exemple qu’ils donnent sont une source de déconsidération et de ruine.
On a dit que cette maxime parlant de la ville comme du siège de la vie nationale trahit une époque postérieure à celle de Salomon. Mais cette ville n’est pas nécessairement la capitale : c’est une ville quelconque.
Ce verset renferme la raison d’être du précédent.
Deux maximes sur les rapports des individus entre eux.
L’homme avisé, sachant qu’il n’est pas infaillible et qu’il n’a pas le droit de juger son prochain se tait, de peur de se laisser aller à des appréciations dénigrantes.
Il faut se garder de confier des secrets à un homme disposé à dénigrer son prochain. Pour peu qu’ils portent sur des choses fâcheuses, ils seront vite divulgués.
Direction : même mot que celui que nous avons dans Proverbes 1.5 rendu par : sages règles de conduite.
Dans la multitude des conseillers : des bons conseillers. Pour être bien dirigées, les affaires publiques doivent être remises aux mains de plusieurs, plutôt que d’un seul, dont le pouvoir pourrait constituer un danger pour l’État.
Voir Proverbes 6.1-5.
La grâce est aussi puissante que la violence et même l’honneur attribué à celle-là vaut mieux que les richesses obtenues par celle-ci (Proverbes 22.1). Remarquez l’opposition frappante qu’il y a entre cette personne du sexe faible qui conquiert par sa seule grâce tous les suffrages et ces hommes, plus ou moins nombreux, qui mettent en jeu toutes sortes de moyens violents et n’obtiennent que des richesses éphémères.
À lui-même, littéralement : à son âme.
L’homme officieux se fait aimer ; on lui rend volontiers la pareille.
Sa propre chair, littéralement : sa chair, non pas sa famille, mais lui-même personnellement. L’homme se compose d’âme et de chair. Le mot de chair est employé dans le second membre du verset parce que la cruauté attire parfois des représailles, humaines ou divines, d’une nature matérielle.
Qui sème la justice : qui fait le bien dans un esprit de désintéressement.
Dans Proverbes 19.23, vraie justice est remplacée par crainte de l’Éternel.
Les cœurs tortueux. Voir Proverbes 17.20. Littéralement : Les tortueux de cœur, opposés aux intègres.
Certainement, littéralement : Main à main. Le sens de cette expression proverbiale, qui ne se retrouve plus que Proverbes 16.5, est douteux et l’était déjà pour les traducteurs d’Alexandrie et pour Jérôme. Plusieurs ont pris le mot de main dans le sens qu’il a souvent de puissance : Qu’il ajoute force à force, le méchant n’en sera pas moins puni. D’autres : De main en main, en fin de compte, de fil en aiguille. Nous pensons plutôt à deux mains frappant l’une dans l’autre et prenant un engagement solennel ; d’où pour cette expression la valeur d’une affirmation absolue.
La punition des méchants est chose aussi certaine que la délivrance des justes.
La race des justes : non pas la postérité des justes, mais les justes eux-mêmes, considérés comme une catégorie d’hommes ayant pour caractère commun la justice (Psaumes 73.15). Voir aussi Ésaïe 65.23 : La race des bénis de l’Éternel.
Premier exemple, dans la collection chapitres 10 à 22, d’un proverbe où la comparaison se présente sous la forme d’une simple juxtaposition des deux termes mis en présence, sans particule comparative.
L’anneau d’or, suspendu à la narine droite, était un ornement favori des Orientales (Genèse 24.47). D’autre part, on met des anneaux de métal au groin des porcs pour les empêcher de ronger. Mais on leur en mettrait d’or, qu’ils n’en resteraient pas moins des animaux immondes. Ainsi la beauté ne suffit point à rendre recommandable une femme qui manque de sens ; elle ne fait que de mettre davantage en saillie sa pauvreté intellectuelle et morale.
La colère. Tandis que les justes ne sont jamais déçus, parce qu’ils ont le même but que Dieu, les méchants n’ont à attendre que la colère divine, qui est la colère par excellence. Comparez Proverbes 10.28.
Trois maximes sur l’usage honorable et profitable des richesses.
Tel dépense, littéralement : Il y a quelqu’un (jesch) qui dépense. C’est ici le premier des proverbes commençant de cette façon. On n’en trouve que dans la collection chapitres 10 à 22.
Souvent une libéralité bien entendue enrichit, tandis que la parcimonie dessert celui qui la pratique.
Proverbe synonymique.
L’âme bienfaisante, liltéralement : l’âme de bénédiction (beraca), l’homme qui est, pour qui entre en contact avec lui, une source de bénédictions, même matérielles. Voir 1 Samuel 25.27, où nous avons rendu par présent le mot beraca.
Sera dans l’abondance, littéralement : sera engraissée.
Qui retient le blé : dans l’espoir de le vendre plus cher quand la disette sera augmentée.
Il n’est pas difficile de suivre, jusqu’à la fin du chapitre, l’enchaînement de la pensée.
Qui recherche le bien. Le plus sûr moyen de se faire bien voir, c’est de chercher à bien faire. Tel est le principe général dont la fin du verset 26 n’était qu’une application particulière.
Mais le mal matériel, le malheur, est la part de qui se laisse diriger par de mauvais principes, par le mal moral.
Qui se confie en sa richesse. Comparez verset 4 et Job 31.24.
Tombera. Voir verset 5.
Pousseront. Loin de tomber, ils croîtront et leur feuillage ne sera pas même flétri (Psaumes 1.3).
Qui trouble… (comparez versets 17, 24 et Proverbes 15.27). Celui qui traite les siens avec avarice et dureté, ne leur accordant pas ce qui est nécessaire à leur subsistance et à l’entretien de leur santé, en retirera un dommage bien plus grand que s’il leur avait fourni équitablement ce qu’il leur devait.
Le vent : le néant. Les gens de sa maison ne feront rien pour entretenir son bien. La ruine viendra.
Et l’insensé… L’homme qui agit de la sorte finit par devenir l’esclave de celui qui comprend la valeur de l’équité et de la bienveillance.
Le fruit du juste. Tout ce qui procède du juste, paroles et actions, est salutaire à ses proches.
Le sage : ici comme Proverbes 9.9, synonyme de juste.
Gagne les cœurs : non pas pour lui, à son profit, mais à la sagesse. Comparez Matthieu 4.19 : pêcheur d’hommes.
Si Dieu ne passe rien au juste, que ne doit pas attendre le méchant ? Comparez 1 Pierre 4.18.