Verset à verset Double colonne
1 Qui aime la discipline, aime la connaissance Mais qui hait la réprimande, est stupide.La connaissance, le vrai savoir moral, ne peut, étant donné le fond de péché qui se trouve en tout homme, s’acquérir qu’au prix de douloureux, mais salutaires froissements. Il faut donc les prendre en bonne part.
Stupide. Le mot baar, que nous rendons ainsi, vient de la même racine que béir, bétail, brute.
L’homme aux desseins coupables : d’après Proverbes 24.8, celui qui trame contre son prochain. L’homme de bien, c’est donc celui qui témoigne de la bienveillance et de la charité à autrui.
Le méchant, se séparant de Celui qui est, n’a aucune solidité. Comparez verset 12 et Proverbes 10.5.
La femme vaillante, vertueuse, attachée à son devoir, honorable et sans tache, est vraiment la couronne de gloire de son mari (1 Corinthiens 11.7). Elle se fait respecter de chacun. Voir le développement de cette maxime dans Proverbes 31.10-31.
L’éhontée. On pourrait aussi traduire : Celle qui fait honte (à son mari).
Comme la carie, maladie subtile, cachée, à la marche régulière et qui finit par ruiner l’organisme tout entier. Image particulièrement bien choisie pour indiquer l’influence néfaste qu’exerce au sein de sa famille cette femme qui en bannit toute paix, tout ordre, tout bonheur. Elle paralyse l’activité de son mari, mine son autorité et en fait un objet de pitié ou de risée.
Les pensées des justes… les desseins des méchants. Ces expressions ne sont pas synonymes : chez ceux-ci tout est calculé ; chez le juste tout est simple et droit et si ses pensées mêmes, secrètes et cachées, sont telles, à plus forte raison ses paroles et ses actions.
Littéralement : Les paroles des méchants sont de tendre des embûches au sang (à la vie). Elles ne visent qu’à cela.
Les délivrera : non pas les justes eux-mêmes, mais les innocents auxquels les méchants tendent leurs embûches. Ces êtres sans défense seront sauvés par l’intervention efficace des justes, dont les paroles leur apporteront un secours opportun. Ainsi, loin de nuire, les paroles des justes sauvent.
Comparez Proverbes 10.25. D’après cela, que chacun choisisse avec qui il se veut allier !
D’après la mesure de son esprit : de son intelligence, de sa prudence, de son sens moral. Le cœur dépravé ne sait apprécier ni les hommes ni les choses à leur juste valeur et se discrédite par la fausseté de ses appréciations.
Plus être que paraître.
Être humble, vivre simplement, sans prétention, avec un seul esclave, mais avoir de quoi manger, vaut mieux que de trancher du grand et de manquer du nécessaire.
De son bétail. Voir Exode 20.10 ; Exode 23.12 ; Deutéronome 25.4 ; Deutéronome 22.6 et suivants ; Jonas 4.2.
Mais les entrailles. Dans un moment de colère, on peut avoir un bras cruel ; mais chez le méchant les entrailles mêmes, siège de la compassion, sont cruelles, qu’il s’agisse de bêtes ou de gens.
Ces mots se retrouvent Proverbes 28.19. L’agriculture est le moyen le plus naturel et le plus sûr de se procurer une honorable aisance. Notre livre revient souvent sur ce sujet : voir Proverbes 10.5 ; Proverbes 20.4 ; Proverbes 24.27 ; Proverbes 24.30-31 ; Proverbes 27.18 ; Proverbes 31.16, et, pour l’élevage du bétail en particulier, Proverbes 14.4 ; Proverbes 27.23-27.
La culture du sol est une ressource plus assurée que les projets hasardeux du spéculateur.
Le méchant se laisse aller à jeter un regard d’envie sur les pervers, qui ont fait de gros bénéfices par des moyens frauduleux.
La proie. Image tirée de la chasse. D’autres : les rets. Le juste se contente des gains moins prompts, mais plus certains et en définitive plus abondants, que procure la droiture.
Mais la racine des justes. Voir verset 3.
Un piège. Sans paraître bien graves, les péchés de la langue, calomnies, mensonges, exposent aux plus grands dangers ceux qui s’y livrent. La langue du juste peut au contraire le tirer des plus grands embarras, comme le dit le verset 14.
Les paroles qui sortent d’une bouche humaine ne sont jamais indifférentes : elles portent des fruits de mort ou des fruits de vie. Celui qui a prononcé des jugements bienveillants sur son prochain, des paroles d’apaisement ou des encouragements au bien, en retirera pour lui-même des avantages précieux.
Fin du verset : les paroles ont l’importance des actions ; il y a pour les unes et les autres une seule et même règle.
À ses yeux. Ce n’est pas là une garantie, car les yeux de l’insensé n’ont pas la clairvoyance nécessaire pour distinguer ce qui est droit de ce qui ne l’est pas. L’insensé juge tout d’après des considérations égoïstes et trompeuses. Le sage est humble (Proverbes 11.2) et ne croit pas déroger en prêtant l’oreille aux avis des sages plus âgés ou plus expérimentés que lui.
Il faut savoir, quand on reçoit une injure, se posséder et ne pas ajouter encore au désagrément de la situation les conséquences graves qui pourraient résulter d’un emportement irréfléchi, ou le ridicule que ferait naître le spectacle du dépit que l’on éprouve. En montrant son mécontentement, on produit chez l’offenseur, une joie maligne.
Celui pour lequel la vérité est comme la respiration régulière de son être (d’après le sens étymologique du verbe que nous rendons par proférer), n’exprimera jamais, dans la simple conversation ou devant les tribunaux, que des choses conformes à la droiture et à la justice. Mais celui qui se permet de mentir, même en qualité de témoin, montre que la tromperie est devenue le fond de son caractère, sa seconde nature.
Dans Proverbes 14.5, la même pensée est mise exclusivement en relation avec les témoignages en justice.
Il est tel homme. Seconde maxime commençant par cette formule. Voir Proverbes 11.24.
Comme des pointes d’épée. Comparez Psaumes 59.8 ; Psaumes 64.4.
Guérit, adoucit. Comparez versets 6 et 13.
Un instant, littéralement : jusqu’à la durée d’un clin d’œil. La langue fausse est bien vite convaincue de mensonge et honteusement réduite au silence. Il y a de l’ironie ici : La langue fausse peut, dans les circonstances les plus favorables, aller jusqu’à subsister un instant.
Chacun des membres de ce verset est clair en soi :
Mais quel est le rapport de ces deux maximes ? La fraude toujours punie, voilà la disposition fondamentale de ceux qui cherchent à nuire à leurs semblables ; ils en pâtiront, tandis qu’il y a joie…
Le mot de mal (aven) désigne ici, comme souvent, la conséquence naturelle du péché. Les ouvriers d’iniquité seront accablés par les suites de leurs péchés. Nous retrouvons ici comme dans Proverbes 11.4 ; Proverbes 11.5 ; Proverbes 11.8, la doctrine courante de l’Ancien Testament, celle du rapport exact qui doit exister entre la justice et le bonheur, entre le péché et le malheur. Le livre de Job et tels Psaumes, le 73e, par exemple, qui s’occupent des exceptions, semblent bien loin de compte. Mais Salomon pose la règle.
Rappelle Proverbes 11.1 ; Proverbes 11.20.
L’homme avisé. Voir Genèse 3.1, note.
Cache. Loin de faire étalage de sa science et de son expérience, le sage sait les garder pour lui jusqu’au moment où une parole fera plus d’effet que bien des discours hors de propos. Le sot, dans l’idée avantageuse qu’il a de lui-même, parle sans discrétion et ne réussit qu’à convaincre davantage ceux qui l’entendent de son incurable sottise.
Comparez Proverbes 10.4.
Asservie, tributaire.
Une bonne parole, de sympathie, d’espérance, d’encouragement ; et, non pas une bonne nouvelle, comme l’ont entendu les Septante.
La voie des méchants les égare. Les habitudes prises les poussent toujours plus avant dans le mal.
Le paresseux, littéralement : la paresse.
Ne fait pas lever. Sens douteux : ce verbe ne se retrouve nulle part ailleurs. Le paresseux n’a pas même l’entrain nécessaire pour faire lever le gibier, quand il est à la chasse. D’autres : pour rôtir son gibier.
C’est ici l’un des nombreux proverbes qui sont dirigés contre la paresse : Proverbes 6.6-11 ; Proverbes 10.4-5 ; Proverbes 12.11 ; Proverbes 13.4 ; Proverbes 15.9 ; Proverbes 19.15 ; Proverbes 19.24 ; Proverbes 20.4 ; Proverbes 20.13 ; Proverbes 21.25, etc.
Maxime synonymique.
Pas de mort ! Rien n’empêche d’admettre que les sages israélites aient formé cette, expression (al maveth, absence de mort), qui ne se retrouve nulle part ailleurs, pour indiquer la notion de l’immortalité, déjà soupçonnée dans telle maxime des chapitres précédents, comme Proverbes 10.25.