Verset à verset Double colonne
Ce psaume a été reproduit librement dans le cantique de Luther : Ein’ feste Burg ist unser Gott. L’assurance avec laquelle il oppose le secours de Dieu aux attaques les plus furieuses des ennemis d’Israël est bien propre en effet à faire de ce psaume le cantique préféré des croyants, à toutes les époques où les puissances humaines s’élèvent contre eux.
Il y a dans l’histoire d’Israël deux circonstances auxquelles ce chant peut être rapporté. L’une est la défaite des peuples coalisés contre Josaphat (2 Chroniques 20.1) ; l’autre est la destruction de l’armée de Sanchérib (2 Rois 19.1). Il est dit, à l’occasion du premier de ces événements, que les fils de Koré se levèrent pour louer l’Éternel. Peut-être avons-nous ici l’un des cantiques chantés à ce moment-là.
Le psaume comprend trois strophes, exposant, la première, la confiance du fidèle au milieu des plus grands bouleversements (versets 2 à 4), la deuxième, ce que Dieu est pour les siens (versets 5 à 8), la troisième, la destruction des armées ennemies (versets 9 à 12).
Pour voix de soprano , littéralement : pour jeunes filles. Un chant exécuté sur un ton haut par des voix fraîches convient aux sentiments de joie que provoque une grande délivrance. Comparez Psaumes 6.1, note.
Toujours prêt : à l’inverse de tant autres, qui se dérobent au moment du péril.
Quand même la terre… Le psalmiste suppose un cataclysme plus épouvantable encore que le danger auquel vient d’échapper Israël.
Que les flots…, que les montagnes… Autre supposition : Ce ne sont pas les montagnes qui s’écroulent, mais ce sont les flots qui se soulèvent, comme pour les renverser. Cette image est souvent employée pour représenter l’agitation des peuples (Psaumes 65.8).
La phrase commencée au verset 1 reste inachevée. Elle devait se terminer à l’origine par le refrain du psaume, que l’on est étonné de ne pas trouver au terme de cette strophe, comme aux versets 8 et 12. Une négligence de copiste l’aura fait disparaître. Nous l’avons mis, dans notre traduction, en parenthèse.
Un fleuve. En face des tempêtes dont il vient d’être parlé, le psalmiste compare la grâce salutaire dont le peuple de Dieu est l’objet, à un fleuve paisible, dont les eaux vives, se ramifiant comme celles du paradis (Genèse 2.10), portent partout avec elles la fraîcheur et la fertilité (Ésaïe 33.21 ; Ésaïe 66.12 ; Psaumes 36.9).
Dès le retour du matin : la nuit de l’affliction est sûrement suivie de la délivrance. Comparez Psaumes 30.6.
La terre se fondra : sous l’effroi causé par l’intervention de Dieu.
L’Éternel des armées. Comparez Psaumes 24.10, note. Ce nom, donné à Dieu, se trouve pour la première fois dans la prière d’Anne, mère de Samuel (1 Samuel 1.11) ; il est fréquemment employé par Ésaïe.
Avec nous : ce qui terrifie l’ennemi rassure le croyant (Matthieu 28.4-5).
Le psalmiste en vient à l’événement qui justifie tout ce qu’il vient de dire.
Qui a mis fin aux combats… La victoire remportée sur les ennemis de l’Éternel dans une circonstance particulière est le gage de la destruction future de la guerre elle-même (Michée 4.3).
Je suis Dieu. L’homme, entouré de tous ses engins meurtriers, ne croit plus qu’à sa propre force. Dépouillé de tout cela, il apprend qu’il y a une puissance au-dessus de la sienne.