Joël 0.0 comparé dans 29 versions de la Bible.
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Lemaîtstre de Sacy (1701) | Joël 0.0 (SAC) | JOËLLe prophète Joël, fils de Phatuel, comme il le dit au ch. I, v. 1, ou de Bathuel, selon les Septante, est mis après Osée dans le canon des Hébreux ; d’où saint Jérôme et plusieurs autres Pères ont conjecturé qu’il avait prophétisé vers le même temps ; mais ce rang ne lui est pas donné dans les Septante, qui ont suivi un autre ordre, puisqu’ils ont mis Amos le deuxième, Michée le troisième, Joël le quatrième, et Abdias le cinquième, qui dans l’hébreu sont le troisième, le sixième, le deuxième et le quatrième. Il n’est pas certain que les Hébreux aient observé l’ordre chronologique dans le rang différent qu’ils leur donnent ; on n’en peut rien conclure de décisif pour fixer le temps des prophéties de Joël. Saint Jérôme et Théodoret prétendent qu’il a prophétisé sous Ozias, Joathan, Achaz, Ézéchias, et Jéroboam, c’est-à-dire dans le même temps qu’Osée ; mais ils ne l’assurent pas. La plupart des interprètes sont partagés : les uns le placent sous le règne d’Ochasias et de Joram, fils d’Achab, et s’appuient sur ce qu’ils prétendent que ce prophète a prédit une famine qu’ils soutiennent être arrivée sous Josias, prédite par Jérémie, ch. XIV, v. 1 et suiv., et dont parle Amos, ch. IV, v. 6 ; mais il n’ont pas remarqué que Joël ne prédit pas en particulier une famine, mais les divers fléaux qu’amènerait la guerre que leur feraient les Chaldéens ; d’autres prétendent qu’il a prophétisé après la captivité des dix tribus, et s’autorisent de ce qu’il dit, ch. III, v. 2 : « J’entrerai en jugement avec eux touchant Israël, mon peuple, et mon héritage qu’ils ont dispersé parmi les nations, etc. » Mais c’est une question fort douteuse de savoir si Joël a parlé de ce fait comme d’une histoire déjà passée, ou comme prédisant tout ensemble et le châtiment dont Dieu devait punir son peuple, et celui de ceux dont il se serait servi pour les châtier, comme cela est assez ordinaire aux autres prophètes. Génébrard a prétendu que Joël n’a prophétisé que sous le règne d’Ézéchias et de Manassès, environ sept cents ans avant Jésus-Christ, parce que ce prophète ne parle point des dix tribus, mais simplement du royaume de Juda, c’est-à-dire les deux tribus de Juda et de Benjamin ; mais cette raison ne conclut rien, car il peut n’avoir reçu de Dieu que cette seule mission, et avoir parlé selon le don et la mesure de ses révélations. La seconde preuve qu’on ajoute en faveur de ce dernier sentiment, c’est que ce prophète n’a point désigné comme les autres celui des princes sous lesquelles il a prophétisé ; d’où il conclut que c’est Manassès qui, ayant été fait tributaire du roi de Babylone, ne méritait pas qu’on lui donnât le titre de roi, ni qu’on lui fit l’honneur de dater les années de son règne. Mais ces raisons n’ont point empêché Jérémie de mettre à la tête de ses prophéties les noms de Joachim et d’Ézéchias, ni Baruch de se servir de celui de Jéchonias, ni Ézéchiel de dater des années de la captivité de Joachim. Le style de ce prophète est vif et rempli de similitudes, de comparaisons, et de figures ; il prédit en particulier au royaume de Juda son entière destruction par les Babyloniens, et les fléaux terribles dont la colère de Dieu doit punir l’infidélité de ce peuple ; ensuite il les console par l’assurance qu’il leur donne d’un parfait rétablissement, sous la figure duquel il décrit le règne éternel de Dieu, qui doit être précédé du jugement dernier. L’auteur du livre De la Vie et de la Mort des Prophètes, attribué à saint Épiphane, assure qu’il est né dans une petite ville nommée Béthor, dans la tribu de Ruben, et qu’il y est mort en paix ; d’autres prétendent qu’il était de la tribu de Gad ; mais tout cela se dit sans aucune preuve. | |||||||||||
Grande Bible de Tours (1866) | Joël 0.0 (GBT) | JOËLOn ne sait rien de positif sur la vie de JOËL. Dans sa prophétie il menace Tyr et Sidon, annonce la désolation de l’Égypte et de l’Idumée, et fait entrevoir les temps de la nouvelle alliance, le Docteur de justice et l’effusion du Saint-Esprit sur toute chair. | |||||||||||
Darby (1885) | Joël 0.0 (DBY) | Introduction à Joël4 chapitres1. Son auteur et sa dateLe premier verset de ce court livre mentionne Joël (« l’Éternel est Dieu »), fils de Pethuel comme auteur. A part cette indication très brève, nous ne savons rien de la personne et des conditions de vie du prophète Joël. On s’est posé de nombreuses questions pour déterminer l’époque pendant laquelle il a vécu. Alors que certains chercheurs fixent sa naissance vers 400 av. J.C. ou même plus tard, de nombreux commentateurs sont d’avis que Joël vécut et exerça son ministère dans le royaume de Juda au 9e siècle av. J.C., peut-être au temps du roi Joas. Quant aux circonstances extérieures, ce court livre a été motivé par une terrible invasion de sauterelles, liée à une grande sécheresse. De tels événements sont si fréquents dans une grande partie de l’Orient qu’on ne peut en tirer aucune conclusion quant à l’arrière-plan historique. Puisque les Saintes Ecritures demeurent muettes au sujet de la date de rédaction du livre de Joël, il nous convient de respecter ce silence. 2. Son butLes prophéties de Joël couvrent une vaste période, s’étendant de la détresse qui caractérisait son époque au temps de l’oppression du peuple de Dieu, de sa restauration et de sa bénédiction au jour de Christ. Aussi Joël porte-t-il à bon droit le titre de prophète du jour de l’Éternel. Ce jour de l’Éternel est mentionné cinq fois (voir sous 3. Ses particularités). La grande invasion de sauterelles et la sécheresse étaient des châtiments envoyés par l’Éternel. Déjà Moïse (Deut. 28.38, 39) et Salomon (1 Rois 8.37) avaient prédit ces jugements. Mais le peuple de Dieu ne voulut pas reconnaître la main de l’Éternel. C’est pourquoi, au chapitre 1, le prophète appelle les anciens et les sacrificateurs à mener deuil et à se repentir. Au chapitre 2, l’horizon s’élargit. Dans ces versets, il ne s’agit plus seulement des sauterelles, mais d’une armée d’ennemis qui envahissent le pays depuis le nord, et le dévastent. La sonnerie des trompettes retentit sur la montagne de Sion, et le peuple se repent. Alors vient le jour de l’Éternel, dans lequel Dieu lui-même délivre son peuple de devant les armées du nord. Le pays ne sera pas seulement béni extérieurement par la première et la dernière pluie, mais le Saint Esprit sera répandu sur toute chair. Bien que Pierre cite littéralement ces paroles de Joël en Actes 2.16-21, la pleine réalisation de cette prophétie n’a pas encore eu lieu. Le dernier chapitre décrit le jugement des nations qui s’exécutera au jour de l’Éternel dans la vallée de Josaphat, mais aussi la bénédiction complète du Millénium. 3. Ses particularitésLe jour de l’ÉternelLe jour de l’Éternel est mentionné cinq fois dans ce court livre: Joël 1.15 ; 2.1, 11, 31 ; 3.14. Dans l’Ancien Testament, il s’agit du jour terrible de la colère de l’Éternel (Es. 13.9 ; Soph. 2.2, 3), quand il combattra contre ses ennemis (Ezéch. 13.5). Le jour de l’Éternel est souvent désigné comme étant proche (Es. 13.6 ; Ezéch. 30.3 ; Abdias 15 ; Soph. 1.7, 14). Mais auparavant, le prophète Elie doit apparaître encore une fois (Mal. 4.5 ; comp. Luc 1.17 ; Marc 9.11-13). Dans le Nouveau Testament, le jour de l’Éternel est appelé le jour du Seigneur (1 Thess. 5.2 ; 2 Thess. 2.2 ; 2 Pierre 3.10). Il désigne la période qui commence avec l’apparition de Christ en gloire avec les siens. Le Seigneur vient alors pour exercer le jugement sur les nations et établir son glorieux règne de paix (Matt. 25.31ss ; Apoc. 19.11ss). Par 2 Thessaloniciens 2.2ss, nous savons que le jour du Seigneur est précédé par l’apostasie totale de la chrétienté et la venue de l’Antichrist, l’homme de péché. Le jour du Seigneur et les jugements qui l’accompagnent surprendront alors les hommes comme un voleur dans la nuit (1 Thess. 5.2, 4 ; 2 Pierre 3.10). Il convient donc de ne pas confondre le jour du Seigneur avec la venue du Seigneur pour enlever les croyants à la fin de la présente économie de la grâce (Jean 14.3 ; 1 Cor. 15.51ss ; 1 Thess. 4.15ss). Cette venue est l’objet de l’attente des croyants de la période actuelle (1 Thess. 1.10 ; Apoc. 3.11 ; 22.7, 12, 20). 4. Analyse succincte de son contenu
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament », | |||||||||||
Amiot & Tamisier (1950) | Joël 0.0 (AMI) | LE LIVRE DE JOËLOn peut tout au plus affirmer que ce prophète des temps postexiliens vivait à Jérusalem, sinon en Judée ; mais son livret, aux tableaux pleins de mouvement, compte parmi les plus belles pages littéraires de la Bible. Il comprend deux parties, qui reprennent le même thème dans des perspectives différentes : 1° I – II, 27. Au temps de Joël, le pays de Juda connut une invasion extraordinaire de sauterelles (I, 1-12) ; le fléau eut des suites tellement graves que le Prophète, éclairé par Dieu, y vit le châtiment des fautes d’Israël ; aussi invita-t-il le peuple au repentir, les prêtres à la prière (I, 13-20). Bien plus, il regarde la calamité comme l’inauguration du « jour de Yahweh », cette manifestation du Seigneur venant aux derniers temps juger le monde et instaurer son royaume définitif ; dans cette pensée, Joël reprend la description du fléau en termes apocalyptiques et invite de nouveau à la prière et au repentir (II, 1-17). Il reçoit de Dieu un oracle de salut, la promesse que la calamité va cesser, et que le pays retrouvera sa prospérité : car le Seigneur demeure parmi les siens (II, 18-27) 2° III, 1 – IV. Cette deuxième partie transporte le lecteur aux derniers temps et décrit in extenso le Jour du Seigneur annoncé précédemment : il n’aura rien de redoutable pour Israël (III, 1-5), qui recevra des faveurs spirituelles extraordinaires, l’effusion de l’Esprit de Dieu (cf. Ézéchiel XXXVI, 26-37) avec tous ses effets charismatiques (cf. Actes II, 17-21). Des prodiges cosmiques annonceront le jugement des païens ; c’est en vain qu’ils se révolteront, ils n’échapperont pas à la destruction. Mais les Israélites sauvés seront réunis dans la Terre Sainte transformée en paradis ; et le Seigneur y résidera à jamais au milieu de son peuple (IV). Cet enseignement est caractéristique. Si déjà l’absence de roi à Jérusalem, où cependant le Temple existe, la mention des Perses et même des Grecs, une citation probable d’Abdias verset 17 (cf. III, 5), invitent à dater le livre du Ve siècle, il faut ajouter que la doctrine de Joël corrobore cette opinion : ses préoccupations cultuelles, son exposé détaillé du Jour du Seigneur, et plus encore le tour nationaliste de son espérance messianique, font penser aux années qui suivirent la réforme d’Esdras et de Néhémias, à la fin du Ve siècle, Néanmoins cette quasi-xénophobie qui l’anime est tempérée providentiellement, peut-être à son insu, par l’espérance d’un salut malgré tout universel : II, 32. | |||||||||||
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