L’élévation et le tournoiement étaient deux cérémonies que l’on rencontre quelquefois parmi celles qui accompagnaient les sacrifices lévitiques. Le sacrificateur levait en mémorial l’offrande du gâteau (Lévitique 2.8-9) ; il levait de même une poignée de fleur de farine, l’offrande étant alors de nature à ne pouvoir être tenue à la main dans son entier (6.15), et enfin toute la graisse des sacrifices pour le péché ou des sacrifices de prospérité (4.8-10) ; c’est-à-dire que toutes les choses qui étaient destinées à être consumées sur l’autel étaient d’abord levées, et ce n’est qu’après cette cérémonie qu’on y mettait le feu. Le tournoiement avait lieu non seulement pour les offrandes non sanglantes (Exode 29.24 ; Lévitique 8.27 ; Nombres 5.25), huiles, farines, gâteaux, prémices des fruits et des blés (Lévitique 23.11-12, 20), mais encore pour les victimes sacrifiées ; et alors tantôt on ne faisait tournoyer, notamment dans les sacrifices d’actions de grâces, que quelques parties du corps de l’animal, la poitrine ou l’épaule droite (Exode 29.26 ; Lévitique 7.30-34 ; 9.21 ; 10.14 ; Nombres 6.20), tantôt on faisait tournoyer la victime entière (Lévitique 14.12 ; 23.20) ; et les lévites eux-mêmes paraissent avoir été soumis à cette cérémonie lors de leur consécration (Nombres 8.11-15). La partie tournoyée appartenait aux prêtres, mais ne pouvait être mangée que par eux et leurs enfants, et cela dans un lieu pur et consacré (Lévitique 10.14). C’était une portion de leurs revenus, et de la part de ceux qui l’offraient c’était moins un sacrifice qu’une contribution pour les besoins du culte. On n’a que peu ou même point d’indications précises sur la nature de ces cérémonies qui, dans tous les cas, étaient fort différentes l’une de l’autre dans leurs formes comme dans leur but. L’élévation s’explique d’elle-même, et cette figure judaïque a été imitée par l’église romaine dans ce qu’elle appelle l’élévation de la messe ; l’offrande est élevée devant l’autel, en sacrifice au Dieu qui trône dans le ciel. Le tournoiement, qui se faisait sur les paumes des mains, avant le sacrifice et devant l’autel (Exode 29.24 ; Lévitique 8.27), était une élévation accompagnée de mouvement, soit de droite à gauche, soit d’avant à arrière, soit aussi, comme les Juifs le prétendent, vers les quatre points cardinaux du ciel, lorsqu’il ne s’agissait que de brebis, ou de pièces peu considérables. Quant au tournoiement des lévites et à leur présélection comme offrande, on peut croire que le mouvement qui leur était imprimé par le souverain sacrificateur était un va-et-vient dirigé vers l’autel, rappelant le porricere des Romains.