(Luc 3.1)
Fils adoptif de l’empereur Auguste, et second empereur de Rome. D’abord juste et modéré, comme le sont presque toujours les monarques au début de leur règne, il ne tarda pas à donner essor à son caractère sombre, égoïste, défiant et cruel. Il supprima les assemblées du peuple romain, et réduisit le sénat au rôle d’exécuteur servile de ses volontés. Toute plainte était un crime que la mort devait expier. La délation était encouragée par la protection et les récompenses du tyran. Il fit empoisonner Germanicus son neveu, jeune guerrier qui s’était signalé par de nombreuses et brillantes victoires en Germanie ; la jalousie lui dicta cet arrêt, qui enveloppa la famille presque entière de cette noble victime. L’infâme Séjan était son favori et le docile exécuteur des hautes œuvres ; après avoir versé des flots de sang, Séjan eut soif du sang de son maître, porta ses vues jusqu’au trône et fut mis à mort. Tibère, devenu vieux, quitta le monde, et se retira dans l’île de Caprée, d’où chaque jour il envoyait au sénat la liste des victimes qui devaient lui être immolées. Luc fixe à la quinzième année de son règne le commencement du ministère de Jean-Baptiste. Ce fut également sous son règne que le Christ souffrit. C’est de lui qu’il est parlé (Matthieu 22.17 ; Marc 12.1 4 ; Luc 20.22 ; 23.2 ; Jean 19.12). Il mourut âgé de soixante-dix-huit ans, le 16 mars de l’an 37 ; Néron seul a pu briguer l’honneur de l’égaler en cruautés. Tertullien raconte que Tibère ayant entendu parler des miracles de Jésus, aurait conçu l’idée de le faire admettre au nombre des dieux ; ce fait qui n’est du reste pas prouvé, serait en opposition avec ce que rapporte Tacite, que Tibère fit chasser de Rome 4000 Juifs, et proscrivit les cultes venus d’Égypte et de Judée. Il est vrai que Tibère n’était pas homme à reculer devant une contradiction.