Israël et les nations
Ce psaume si bref exprime une pensée bien grande : celle que les bénédictions associées à Israël ont pour but d’amener toutes les nations à connaître et à louer le vrai Dieu. Une telle pensée ne saurait venir du cœur naturel de l’homme, toujours disposé à s’envisager lui-même comme l’objet suprême et dernier des bienfaits de Dieu. Au lieu de s’imaginer que les nations sont là pour lui, Israël reconnaît qu’il est là pour elles. Par cela même qu’il a compris quelle est la vraie destination de son peuple, le psalmiste est prophète. Le plan de Dieu, qu’il indique, mettra des siècles à se réaliser. Mais il s’accomplira en Jésus-Christ, malgré l’infidélité d’Israël, puis, d’une manière plus visible encore, quand ce peuple, rentrant dans l’alliance divine, entraînera à sa suite toutes les nations (Zacharie 8.23 ; Zacharie 14.16 ; Romains 11.12-15).
Ce psaume, animé de la même inspiration que le précédent, doit appartenir à la même époque, peut-être celle du retour de la captivité.
La pensée dominante du psaume est brièvement exposée, sous forme de prière, dans la première strophe (versets 2 et 3) ; la strophe centrale décrit la conversion générale des peuples à Dieu (versets 4 à 6) ; une dernière strophe, de deux versets, comme la première, montre dans la bénédiction présente le gage de l’exaucement de la prière initiale (versets 1 à 8).
Israël béni, devenant bénédiction (2-3)
C’est ici un écho de la bénédiction sacerdotale (Nombres 6.24-26).
Au milieu de nous, hébreu : avec nous ; et non seulement : sur nous. Dieu bénit son peuple, en habitant au milieu de lui, comme la lumière de la vie (Jean 8.12).
Le jeu d’instruments fait ressortir l’infinie grandeur d’une telle grâce.
Ta voie : ton plan, tes vues miséricordieuses envers toute la race humaine.
Les peuples sous la direction de Dieu (4-6)
Les peuples… Ce terme de peuple, réservé habituellement à Israël, par opposition à la masse confuse des Gentils, est appliqué ici à toutes les nations, que le psalmiste voit rangées sous le sceptre du vrai Dieu.
Le gage de l’exaucement (7-8)
La terre a donné son fruit. Les belles récoltes sur lesquelles s’arrête le regard du psalmiste (comparez Psaumes 65.10-14), sont à ses yeux comme un commencement d’exaucement ; une telle bénédiction en annonce d’autres plus grandes.