Verset à verset Double colonne
1 La vingt-septième année de Jéroboam, roi d’Israël, Azaria, fils d’Amatsia, roi de Juda, commença à régner.Comparez chapitre 26 de 2 Chroniques.
La vingt-septième année de Jéroboam. Cette donnée ne s’accorde pas avec 2 Rois 14.2 ; 2 Rois 14.16 ; 2 Rois 14.17 ; 2 Rois 14.23. Il faut : dans la quinzième année. En hébreu les deux lettres qui signifient vingt-sept ressemblent beaucoup à celles qui signifient quinze ; de là l’erreur du copiste. Voir la table chronologique placée au commencement d’Ésaïe.
Entièrement comme avait fait Amatsia, son père, lequel déjà avait fait comme le sien (2 Rois 14.3). Voilà, l’un après l’autre, trois rois qui commencent relativement bien et finissent par tomber dans l’infidélité : pour Joas, voir 2 Chroniques 24.17-22 ; pour Amatsia 2 Chroniques 25.14-16 ; pour Azaria, 2 Chroniques 26.16-21. Cette infidélité d’Azaria ne doit s’être produite que vers la fin de son long règne de 52 ans, qui fut dans son ensemble une longue période de prospérité et de gloire. Ce fut l’orgueil qui amena cette triste fin. Comparez la parole 2 Chroniques 26.16 (à la suite du tableau de tous les hauts faits de ce roi, versets 6 à 15).
Les hauts-lieux seuls. Ce fut là ce qui le distingua de David avant lui et d’Ézéchias après lui.
Maladrerie ; le mot hébreu signifie proprement : maison d’émancipation, où l’on vit loin du monde et de ses exigences ; de là, une demeure isolée ; elle fut sans doute construite exprès pour ce roi exclu de la société humaine.
En quoi avait consisté le crime si sévèrement puni et que suppose ce mot : L’Éternel le frappa ? Le récit 2 Chroniques 26.16 et suivants répond à cette question. La loi avait établi une séparation profonde entre la royauté et le sacerdoce, en attachant la première à la tribu de Juda et à la famille de David, le second à la tribu de Lévi et à la famille d’Aaron ; comparez Nombres 18.7 et suivants. La sacrificature et la royauté ne devaient être réunies que sur la tète du Messie (Psaumes 110.4 ; comparez Genèse 14.18). En essayant de renverser le mur de séparation que Dieu avait élevé entre les deux principaux pouvoirs établis au sein de son peuple, Ozias ruinait par la base la constitution théocratique ; il empiétait sur le temps où les deux couronnes royale et sacerdotale seraient réunies sur la tête d’un plus grand que lui ; comparez Zacharie 6.12-13 et Hébreux 7.11-17. On comprend ainsi le châtiment terrible dont il fut frappé.
Dans la cité de David : non cependant dans le sépulcre des rois, mais dans son voisinage (2 Chroniques 26.23), par crainte de souiller le lieu des sépultures royales.
La trente-huitième année d’Azaria. Il est impossible de mettre cette donnée d’accord avec celle de 2 Rois 14.23, à moins d’admettre un temps d’anarchie d’une dizaine d’années dans le royaume du nord ; ou bien, par une erreur de copiste, le chiffre 41 a été dans ce passage substitué à 51, ce qui donne dix ans de plus au règne de Jéroboam II.
En présence du peuple : son assassin n’eut pas besoin de conspirer contre lui, comme ce fut le cas pour d’autres rois ; il le tua publiquement sans que le peuple l’empêchât, ce qui montre combien peu il était aimé.
Voir à 2 Rois 10.30. La famille de Jéhu avait régné 110 ans : Jéhu, 28 ; Joachaz, 17 ; Joas, 16 ans et probablement Jéroboam II et Zacharie ensemble 51 ans.
D’après Josèphe, Sallum était un ami de Zacharie et l’assassina lâchement.
Ménahem était, d’après Josèphe, général dans l’armée des dix tribus.
Fils de Gadi : non, comme on a faussement traduit, fils d’un Gadite.
Thiphsach. Ce nom ne peut désigner ici la ville de Thapsacus, sur l’Euphrate (1 Rois 4.24) ; il s’agit d’une localité plus rapprochée et faisant partie du territoire d’Israël. Conder a trouvé un endroit du nom de Tafsah près de Samarie. Ce nom désigné un gué.
Cette odieuse cruauté appartient, non à son règne, dont le récit ne commence qu’au verset 17, mais aux moyens par lesquels il s’empara du trône. Il s’agissait pour lui de briser avec éclat et immédiatement toute résistance.
Depuis Thirtsa : ces mots dépendent non de : et sa banlieue, mais de : il frappa. Il se trouvait à Thirtsa avec son corps d’armée, au moment où il apprit le crime de Sallum et partit de là pour se substituer à lui.
Pendant toute sa vie. Ces mots étonnent, car une indication pareille ne se trouve nulle part ailleurs, même dans la caractéristique des plus mauvais règnes. D’anciennes traductions les placent en tête du verset 19, où ils conviennent parfaitement en faisant un léger changement : En ses jours (au lieu de : tous ses jours), Phul, roi d’Assyrie, envahit le pays. Cet événement était assez important pour en signaler la date. Nous avons cru devoir maintenir dans notre traduction le sens du texte hébreu.
Phul, roi d’Assyrie. C’est ici la première intervention expressément mentionnée d’un souverain assyrien dans l’histoire israélite. Nous avons vu que Jéhu avait déjà subi les coups d’un des prédécesseurs de ce terrible conquérant, Salmanasar II. Bien des raisons portent à identifier ce Phul avec le Tiglath-Piléser dont il est parlé verset 29 et 2 Rois 16.7-10, lors même que dans 1 Chroniques 5.26 ces deux noms figurent à côté l’un de l’autre comme ceux de deux rois différents. Le palais de ce roi a été retrouvé à Calach, l’un des quartiers de l’immense Ninive. Les inscriptions assyriennes placent à Calach la révolte par laquelle fut renversé le roi précédent. Phul était vraisemblablement un usurpateur ; le nom de son père n’est jamais indiqué. Son nom assyrien était Pûlu ; arrivé au pouvoir, il paraît avoir conservé ce nom en sa qualité de roi de Babylone et avoir pris, à l’exemple d’un souverain plus ancien, celui de Tiglath-Piléser en qualité de roi de Ninive. Ce nom (proprement Tukulti-pal-esara) signifie : Mon secours est le fils d’Esara, ou Adar (le dieu de la guerre et de la chasse chez les Assyriens). D’après les inscriptions retrouvées à Calach il commença par prendre Babylone, puis il se dirigea vers l’occident et soumit les petits rois de Syrie et de Phénicie (Hiram de Tyr, Retsin de Damas, etc.). L’année suivante, ces rois, qui avaient payé le tribut l’année précédente, se soulevèrent. Cette fois, Azaria de Juda était à la tête de la coalition ; mais ils furent battus. Au nombre des rois définitivement assujettis au tribut, Phul, dans son inscription, mentionne Retsin de Syrie, Ménahem de Samarie, Hiram de Tyr, Eniel de Hamath. Il est singulier qu’Azaria ou Ozias de Jérusalem ne soit pas nommé. On pourrait être tenté de le trouver dans les noms Urimmi de Husinna, Ursalimmi étant en assyrien le nom ordinaire de Jérusalem et Ozias ou Azaria n’étant pas très différent de Husinna. Il faudrait admettre seulement une inexactitude dans l’inscription qui aurait confondu le nom du roi avec celui de la capitale. Nous retrouverons Phul dans le cours de notre histoire, lorsqu’un peu plus tard Achaz l’appellera à son secours contre les rois d’Israël et de Syrie coalisés contre lui (Ésaïe 7.1-2).
Mille talents d’argent : environ 50 tonnes d’argent. Ce tribut énorme ne fut probablement payé à Phul qu’à un temps beaucoup plus avancé. D’après l’inscription que nous venons de citer, les rois voisins d’Israël avaient formé une confédération et refusé de payer le tribut auquel ils avaient été assujettis. Ménahem s’était probablement joint à eux et pour détourner la colère du roi après leur défaite, il lui paya cette somme.
Tous les riches. C’est probablement ici le sens du mot hébreu qui désigne souvent les hommes vaillants.
Cinquante sicles par homme : environ 650 grammes d’argent par tête.
Ne s’arrêta pas alors. On peut traduire : là ; mais il y a dans ce cas tautologie avec : dans le pays. Il faut plutôt traduire alors, comme c’est aussi possible. Ce mot annonce dans ce cas le retour futur de ce roi sous son autre nom de Tiglath-Piléser.
Son adjudant. Voir 2 Samuel 23.8, note.
Le donjon : comme 1 Rois 16.18, la partie la plus élevée du palais, la citadelle.
Argob et Arié : non des partisans de Pékach, car ils sont distingués des cinquante conjurés dont la mention suit, mais deux amis de Pékachia qui furent tués en le défendant.
Vingt ans. Cette donnée ne coïncidant pas avec la durée du règne de Jotham (verset 33) et le commencement du règne d’Osée (2 Rois 17.1), il faut, si l’on ne veut pas supposer encore un interrègne d’une dizaine d’années, admettre que le copiste a écrit par erreur vingt au lieu de trente.
Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie, vint. Cette même guerre, décrite ici du point de vue d’Israël, le sera du point de vue de Juda, 2 Rois 16.9 et suivants. Les forteresses du nord tombèrent les unes après les autres devant Tiglath-Piléser, qu’Achaz de Juda, menacé par Pékach et Retsin de Damas, avait appelé à son secours.
Ijjon : voir 1 Rois 15.20, note.
Abel-Beth-Maaca : voir 2 Samuel 20.14.
Janoach : inconnue.
Kédès, Hatsor : voir Juges 4.2 ; Juges 4.6. Tout le territoire environnant fut conquis. Dans une inscription cunéiforme, Tiglath-Piléser se vante d’avoir pris Galaad et Abil (Abel-Beth-Maaca) sur le pays d’Omri et d’en avoir déporté en Assyrie tous les principaux habitants. C’est ici la première déportation dont il soit parlé dans l’histoire du peuple de Dieu.
La vingtième année de Jotham. Mais Jotham n’a régné que seize ans (verset 33) ; voir à 2 Rois 17.1.
Comparez le chapitre 27 de 2 Chroniques.
Mêmes remarques qu’aux versets 3 et 4.
La porte supérieure : voir à Jérémie 26.10.
Commença à envoyer… Ce fut dès le règne de Jotham que se forma l’alliance de Pékach de Samarie et de Retsin de Damas contre Juda, alliance qui eut sous Achaz les conséquences les plus fatales pour ces trois États.